Palestine – CPI
Pour les Israéliens, il y a une différence
notable entre les négociations précédentes et les négociations
actuelles. Avant, les hommes des services de sécurité (israéliens)
avaient un rôle plus important contrebalançant celui du premier
ministre. Actuellement, leur rôle diminué donne à Netanyahu plus de
liberté pour utiliser son autorité de pilote politique.
Bien que la transaction actuelle soit
exactement la même que celle refusée par "Israël" en mars 2009, elle a
été signée, après que chacun avait pris sa place.
Il y a deux ans, il y a avait quasiment le
même nombre de captifs libérables. Les Israéliens sont venus au Caire.
Al-Jaabari, personnalité du Hamas, est aussi venu pour signer la
transaction. Mais le Hamas a décidé au dernier moment de s’en retirer.
A l’époque, Netanyahu est entré dans son
bureau et a désigné un nouveau négociateur qui était Hodjazi Haddas. Les
Egyptiens se sont retirés du jeu. Un médiateur allemand les a
remplacés. En février 2011, "Israël" a proposé une transaction plus
souple. Elle a été refusé par le Hamas et le rôle du médiateur allemand a
pris fin.
En mai, les Egyptiens ont repris leur rôle
de médiateur. La position israélienne a commencé à connaître quelques
changements. Elle a accepté la libération d’un certain nombre de ces
détenus connus pour leur dangerosité, surtout sur le niveau moral. Une
ligne rouge a été dépassée.
"Israël" a parlé de la libération d’un certain nombre de prisonniers très dangereux, mais très malades, encore une ligne rouge.
Puis "Israël" ne voulait pas libérer des
détenus originaires de la ville d'Al-Quds, pour montrer son autorité sur
cette ville, mais elle a accepté : une autre ligne rouge dépassée.
"Israël" ne voulait libérer certaines captives ; en octobre, elle a accepté.
En ce qui concerne les détenus libérables
originaires de Gaza, "Israël" a accepté d’augmenter leur nombre. Il a
ajouté sur la liste six chefs militaires du Hamas, qui sont très
dangereux à ses yeux. Encore une concession.
"Israël" a accepté de libérer plus de cent
détenus qui habitent en Cisjordanie, dont 61 condamnés à perpétuité. Le
chef du service de renseignement Shabak croit que leur libération est
dangereuse. Il donne l’exemple de Salah Arouri, qui a quitté la prison
il y a un an ; il vit actuellement à Damas. Il fait partie de l’équipe
de Khaled Mechaal, président du bureau politique du mouvement islamique
du Hamas.
Faire passer la pilule
"Israël" et le Hamas se sont mis d’accord
pour renvoyer plus de deux cents libérés originaires de la Cisjordanie
et de la ville d'Al-Quds vers la bande de Gaza et une quarantaine vers
l’extérieur. Des experts de la lutte (contre l’occupation). Et pour
faire passer la pilule, "Israël" a accepté qu’ils retournent vers la
Cisjordanie par petits groupes.
Le critère « avoir du sang sur les mains »
n’est plus pris en compte depuis un moment. Aujourd’hui, on parle
seulement du niveau de dangerosité, pour faire passer la pilule encore
une fois.
Les chiffres du Shabak disent qu’environ
60% des « terroristes » libérés retourneraient à des activités
« terroristes ». Un huitième d’entre eux retourneraient en prison. Cette
année en cours, on a pu repérer une vingtaine d’organisations
palestiniennes essayant d’enlever un soldat ou un civil israélien. Et
Mechaal menace d’enlever des Israéliens, tant qu’il y a des Palestiniens
dans les prisons israéliennes. Et il est évident que les activistes,
vont travailler, avec beaucoup de volonté, pour libérer leurs semblables
qui vont rester en prison.
Finalement, si on fait le compte, les
libérés de cette transaction ont tué quelque 599 Israéliens ; les
libérés de la précédente transaction, celle de Jibril, qui sont devenus
l’épine dorsale de l’Intifada, ont tué 178 Israéliens.
Article écrit par Alex Fishman, dans
le journal hébreu Ahronot, le 16 octobre 2011, traduit et résumé par le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)