Geneviève Coudrais
La
campagne menée à l’encontre de la société Ahava commence à porter ses
fruits : la société vient de fermer sa boutique de Covent Garden
(Londres) et ce, après que l’une des plus importantes enseigne
britanniques de distribution, John Lewis, ait déjà fait savoir, au mois
de janvier 2011, qu’elle refusait la vente de ses produits.
Il faut
rappeler que cette société est une cible privilégiée de la campagne BDS.
Elle commercialise, en effet, les produits cosmétiques qu’elle
fabrique dans la colonie israélienne de Mitzpe Shalem, en
Cisjordanie occupée, avec des minéraux et des boues prélevées en
territoire palestinien, dans la mer Morte, près de Kaliya, autre colonie
d’occupation. Ces deux colonies détiennent d’ailleurs 44% des parts de
la société.
Pendant plus de deux ans, des
manifestants ont régulièrement protesté devant ce magasin, appelant au
boycott de ses produits (Palestine Solidarity Campaign). En 2009,
quatre militants qui, par leur action, avaient contraint le magasin à
quelques heures de fermeture, ont été poursuivis en justice et inculpés.
L’inculpation a, par la suite, été annulée, le reproche essentiel
d’avoir perturbé une « activité légale » étant infondé et l’étiquetage
« fabriqué par Dead Sea Laboratories Limited, mer Morte, Israël », étant
évidemment contraire à la règlementation du Royaume Uni. La
persévérance dans la lutte l’a emporté.
Une lutte semblable est menée aux Etats-Unis par le
groupe CodePink (groupe de femmes militant contre la guerre et pour la
paix) et en Hollande par la Dutch Bathrobe Brigade. Le distributeur
canadien The « Bay » (HBC - 92 magasins) a confirmé, lui aussi, au mois
de janvier 2011 qu’il cessait de commercialiser les produits Ahava à
raison notamment « d’une campagne agressive de boycott contre ces
produits".
Cependant, concomitamment, King’s
College London a engagé une collaboration avec Ahava et une pétition
circule afin d’appeler le King’s College London à mettre fin « à sa
complicité avec l’occupation et l’apartheid ». Pétition à laquelle nous
pouvons nous joindre (en cliquant sur Sign the petition).
Telle n’est pas la seule aide
apportée à Ahava en Europe : il vient d’être révélé que l’Union
européenne, pour des programmes courant de 1998 à 2013, a déjà fait
bénéficier cette société de subventions de recherche scientifique pour
un montant de plus de un million d’euros ! Interpellée, la commissaire
en charge de la recherche et de l’innovation, Maire Geoghegan-Quinn,
après d’être réfugiée derrière l’adresse officielle d’Ahava en Israël, a
finalement reconnu qu’il y avait…un « problème » et qu’une solution
était recherchée…pour l’avenir.
Il nous appartient d’en saisir nos élus puisque notre argent contribue, à notre insu, au développement de cette société.
Et surtout, il nous appartient non
seulement d’informer les directions et la clientèle des magasins Sephora
(chaîne française de produits cosmétiques qui en est le principal
distributeur en France- LVMH) de l’illégalité intrinsèque des produits
Ahava et de la tromperie sur l’origine mais encore nous pouvons
proposer à la clientèle des produits de substitution car des produits
de la mer morte (sels de bains, masques de boue, crèmes) sont maintenant
de fabrication palestinienne et disponibles sur le site http://www.jerusalembazar.com/
Nous essaierons de faire aussi bien que nos amis anglais …