04-08-2011
En Israël, c’est la consternation devant la scène qui présentait mercredi son principal allié dans la région, le dictateur égyptien déchu Hosni Moubarak derrière les barreaux, lui ses deux fils et plusieurs figures de son entourage!
Cette consternation s’est manifestée dans les milieux politiques, voire officiels. Même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou évite de l’afficher.
Mais, semble-t-il, le gouvernement israélien a tenté de lui faire éviter une telle situation, en lui proposant de l’accueillir en tant que réfugié politique en « Israël ».
Mais, semble-t-il, le gouvernement israélien a tenté de lui faire éviter une telle situation, en lui proposant de l’accueillir en tant que réfugié politique en « Israël ».
Bien entendu ce n’est pas Netanyahou qui le dit. Son bureau s’est chargé de le démentir. Lorsque l’ancien ministre de la guerre Benjamin Ben Eliezer lequel a révélé s’être rendu au chevet de Moubarak à Charm elCheikh, en accord avec Netayahou.
« Je l’ai rencontré à Charm el Cheikh, je lui ai dit que la distance est courte jusqu’à Eilat, que je savais qu’il était malade, que ce serait une bonne occasion aussi pour subir un traitement, et que j’étais certain que le gouvernement israélien allait bien l’accueillir », raconte-t-il avant d’ajouter : « mais il a refusé parce qu’il est nationaliste ». (Laissant entendre que le fait de se réfugier chez les israéliens rend Moubarak non nationaliste !)
Toujours selon ce récit, Moubarak lui a répondu : « Fouad (c’est le prénom de naissance de Ben Eliezer en Irak), j’ai combattu pendant 60 ans dans cette terre, j’ai failli être tué sur cette terre et je mourrai sur cette terre ».
Non sans amertume, Ben Eliezer n’omet pas de vanter ce qu’il considère être les qualités de Moubarak : « Cet Homme qui a dirigé le monde arabe, y a créé la stabilité, et a lutté sans se lasser pour protéger le Moyen Orient, est conduit comme les criminels dans la cage d’accusation ».
Sachant que c’est grâce à l’amitié entre Ben Eliezer et Moubarak que l’accord gazier a été conclu.
Un accord très mal vu par les égyptiens et en fonction duquel le gaz égyptien était vendu à un prix nettement inférieur aux cours mondiaux. Pour les révolutionnaires égyptiens c’est aussi une des affaires de corruption que l’ancien président devra rendre des comptes durant le procès.
Indiquant être resté en contact téléphonique quotidien avec l’ex rais égyptien durant toute la période qui a précédé son départ du Caire, Ben Eliezer termine douloureusement : « Moubarak n’a pas bien lu la direction du vent de la révolution. »
Un accord très mal vu par les égyptiens et en fonction duquel le gaz égyptien était vendu à un prix nettement inférieur aux cours mondiaux. Pour les révolutionnaires égyptiens c’est aussi une des affaires de corruption que l’ancien président devra rendre des comptes durant le procès.
Indiquant être resté en contact téléphonique quotidien avec l’ex rais égyptien durant toute la période qui a précédé son départ du Caire, Ben Eliezer termine douloureusement : « Moubarak n’a pas bien lu la direction du vent de la révolution. »
Une amitié spéciale rassemble Ben Eliezer à Moubarak malgré la plainte portée contre l’ex ministre israélien par la justice égyptienne pour son rôle dans l’exécution de soldats égyptiens dans la guerre de 1967.
L’ancien chef de Shabak, service de sécurité intérieur israélien, Avi Dichter s’est lui aussi mis à défendre Moubarak : «Le fait de placer Moubarak dans un cachot, alors qu’il est malade reflète que le régime actuel en Égypte compte adopter le comportement des régimes non démocratiques ».
Et de mettre en garde que : « l’humiliation de Moubarak donne le feu rouge aux dirigeants arabes sur leurs liens avec les Etats-Unis qui ne l’ont pas condamné ». Reprochant à « Washington d’être impliquée elle aussi dans cette humiliation alors que Moubarak est resté son allié durant tout son règne ».
Et de mettre en garde que : « l’humiliation de Moubarak donne le feu rouge aux dirigeants arabes sur leurs liens avec les Etats-Unis qui ne l’ont pas condamné ». Reprochant à « Washington d’être impliquée elle aussi dans cette humiliation alors que Moubarak est resté son allié durant tout son règne ».
Quant au membre de la Knesset du Likoud Israel Hassoune, et après avoir exprimé sa profonde tristesse pour la vue de Moubarak dans une telle situation humiliante, il a émis l’espoir que l’équipe de défense parvienne à prouver son innocence.
L’ancien ambassadeur d’Israël en Egypte, Elie Shakid, a lui aussi eu des mots de colère et de consternation pour Moubarak, prétendant à la radio de l’armée israélienne que « ce qui se aujourd’hui en Égypte n’exprime pas la volonté du peuple égyptien ».
« Ils ont l’habitude de pardonner aux dirigeants leurs fautes…depuis la révolution et jusqu’à aujourd’hui le peuple égyptien a fait preuve de mansuétude. Mais là c’est de la vengeance et du supplice », s’offusque Shakid.
« Ils ont l’habitude de pardonner aux dirigeants leurs fautes…depuis la révolution et jusqu’à aujourd’hui le peuple égyptien a fait preuve de mansuétude. Mais là c’est de la vengeance et du supplice », s’offusque Shakid.
Plusieurs chroniqueurs de médias israéliens ont à plusieurs reprises insisté sur la nécessité de rendre la belle faire preuve de reconnaissance avec le dirigeant égyptien déchu en le sauvant de cette situation humiliante et en lui rendant hommage en Israël.
Certes l’ex rais égyptien semble bien plus populaire auprès des Israéliens que chez ses compatriotes. Serait-ce même cette compassion israélienne qui lui a valu la haine des siens !Lien