lundi 11 avril 2011

Une trêve se dessine entre Israël et le Hamas

11/04/2011
La trêve entre le Hamas et Israël se dessinait hier autour de la bande de Gaza, où aucun Palestinien n'a été tué pour la première fois depuis trois jours. Aucun raid israélien n'a été signalé et seule une dizaine de projectiles ont été tirés sur Israël, après la mort de 18 Palestiniens, dont une moitié de civils, et le tir de plus de 140 projectiles de la bande de Gaza, la confrontation la plus violente entre les deux camps depuis la fin de l'opération israélienne « Plomb durci » en janvier 2009.
Israël est prêt à « arrêter les tirs » si les groupes armés de Gaza cessent le feu, a annoncé le ministre de la Défense, Ehud Barak, la première déclaration en ce sens d'un responsable israélien depuis le tir jeudi dernier d'un missile antichar qui a grièvement blessé un adolescent israélien dans un autobus. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toutefois menacé d'une « réaction beaucoup plus dure » en cas de poursuite des attaques.
Le Hamas, qui tentait depuis jeudi soir de mettre fin à l'épreuve de force, a réitéré sa position. « Notre message à l'occupant (israélien) est que nous répondrons par une trêve à toute trêve », a déclaré un porte-parole du mouvement à Gaza, Sami Abou Zouhri. « Nous n'avons pas l'intention d'envenimer la situation mais nous ne pouvons pas rester inertes face aux agressions », a-t-il ajouté. « Le calme répondra au calme », a-t-il insisté, assurant que tous les groupes armés de Gaza suivraient cette orientation. La branche armée du Jihad islamique, les Brigades al-Qods, s'est déclarée pour sa part « engagée au consensus (entre mouvements palestiniens) sur une accalmie dans la bande de Gaza tant que l'ennemi s'engage à cesser toute forme d'agression contre notre peuple ». De fait, les tirs de dimanche ont été revendiqués par de petits groupes armés, mais aucun par le Hamas ou le Jihad islamique, qui avaient assumé la responsabilité de la grande majorité des tirs des jours précédents.
Pour limiter l'action de l'aviation israélienne, la Ligue arabe va demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la bande de Gaza, a par ailleurs déclaré le chef de l'organisation panarabe, Amr Moussa. Le 2 avril, l'armée israélienne avait tué dans un raid trois chefs locaux de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, qui préparaient selon elle des enlèvements d'Israéliens dans la péninsule égyptienne du Sinaï et en Israël pendant la Pâque juive. Les Brigades avaient démenti, promettant des représailles. En revendiquant le tir contre le bus d'écoliers jeudi, elles ont affirmé « répondre aux crimes » israéliens et cité la mort de leurs trois membres. Samedi, l'armée israélienne a également affirmé avoir tué lors d'un raid aérien, dans le sud de la bande de Gaza, un militant palestinien de haut rang « directement et physiquement impliqué » dans l'enlèvement en juin 2006 du soldat Gilad Shalit. Taïser Abou Snima, tué alors qu'il circulait en voiture avant l'aube près de la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte, était un important responsable du Hamas. Abou Oubaïda, un porte-parole de la branche armée du mouvement, a assuré que la mort de Snima n'affecterait en rien les capacités opérationnelles du mouvement et a rejeté les allégations des Israéliens.
Signe que rien n'est toutefois acquis, le gouvernement israélien a mis en garde hier contre de possibles répercussions de cette confrontation, lançant un avertissement à l'occasion des vacances de la Pâque juive la semaine prochaine. « À la suite des événements dans la bande de Gaza, des éléments terroristes ont l'intention de commettre des attentats contres les Israéliens et les juifs à l'étranger dans le bassin méditerranéen et en Extrême-Orient », selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Parallèlement, le ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas a indiqué dans un communiqué sur son site Internet que ces « derniers jours, les forces de sécurité intérieure ont découvert plusieurs collaborateurs de l'occupant sioniste qui travaillaient à déstabiliser la sécurité à Gaza », prévenant qu'il allait poursuivre tout « traître » travaillant pour Israël.
(Source : agences)