Dans une tentative de réconciliation entre les Palestiniens, les principaux mouvements palestiniens de Gaza, réunis samedi dernier sous l’égide du Hamas, se sont dits prêts à « un retour au calme » et à une trêve tacite, après une escalade de la violence, à condition qu’Israël en fasse autant. Une décision pour instaurer une paix précaire sur les territoires palestiniens.
Tout d’abord, le président du Conseil législatif palestinien, Aziz Dweik, membre du Hamas, a déclaré que l’entrevue avait été très positive et que « des initiatives concrètes sur le terrain seraient prises dans les prochains jours » pour la visite que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbass, compte effectuer à Gaza. Partageant le même avis, Khader Habi, un des chefs du Djihad islamique, a affirmé que « tous les participants ont confirmé qu’ils respecteraient le consensus national en calmant les choses avec l’ennemi sioniste ». Et pour préparer cette visite, le président Abbass a rencontré à Ramallah des représentants du mouvement islamiste Hamas pour discuter de la réconciliation entre les deux factions rivales palestiniennes. C’est la première fois depuis au moins deux ans que le président Abbass s’entretient publiquement en face à face avec de hauts dirigeants du Hamas. Commentant cette rencontre, Azzam Al-Ahmad, président du bloc parlementaire du Fatah, le parti de M. Abbass, a confirmé que la rencontre avait été « positive en dépit de certains communiqués négatifs de nos frères du Hamas ».
Essayant de trouver une issue au conflit entre Palestiniens, Abbass s’est récemment dit prêt à se rendre à Gaza pour mettre fin à la division et former un gouvernement de personnalités nationales indépendantes afin de préparer des élections présidentielle, législatives et du Conseil national (palestinien) dans les six mois. A cet égard, il a été invité à Gaza par le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, afin d’entamer un dialogue national global, en réponse aux manifestations ces dernières semaines de dizaines de milliers de Palestiniens pour l’unité nationale.
Le meeting de samedi a été convoqué par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, avec la participation notamment du Djihad islamique, une organisation radicale à laquelle ont été attribués la plupart des tirs de roquettes et d’obus de ces derniers jours vers le sud d’Israël. A cet égard, ces rencontres avaient aussi pour objectif de discuter de l’éventuel rétablissement d’une trêve tacite avec Israël, à la lumière de la tension qui a subitement grimpé fin décembre, puis à nouveau fin février, entre les groupes armés palestiniens et Israël après deux années de calme relatif. Devant la menace d’une crise majeure, les principaux groupes palestiniens de Gaza ont appelé lors de leur réunion au retour à une trêve tacite, à condition qu’Israël fasse de même. En effet, la réunion de Gaza survient après presque deux semaines d’une confrontation armée avec Israël qui s’est manifestée par des dizaines de tirs de roquettes et d’obus de mortier vers le sud d’Israël et des représailles qui ont fait huit morts palestiniens. De sa part, le Hamas a publié un communiqué dimanche, qui ne fait pas référence au raid, mais appelle au calme. « Nous saluons l’accord des factions palestiniennes s’engageant au calme et appelons tous les combattants sur le terrain à exécuter cet accord sans violation », dit le texte. « Le Hamas tient au consensus national (palestinien) et nous sommes engagés à un retour au calme aussi longtemps que l’occupant (israélien) fera de même », a affirmé Ismaïl Radwan, un leader du mouvement islamiste Hamas. Quant au chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, il a noué ces derniers jours des contacts « afin d’éviter à Gaza de subir une nouvelle confrontation avec l’occupant israélien », selon un communiqué de son bureau. Au lendemain de cet appel au calme des groupes sur le territoire palestinien et à l’instauration d’une trêve tacite, deux membres du Djihad islamique ont été pourtant tués à Gaza dans une frappe israélienne. En plus, Israël a déployé pour la première fois un nouveau système antimissile sur le sud du pays nommé « Dôme de fer », un système d’interception de roquettes unique au monde visant à protéger le sud du pays de projectiles tirés depuis Gaza, tout en soulignant qu’il ne s’agissait que d’un test opérationnel.
Essayant d’exprimer une bonne volonté à respecter la trêve, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a affirmé de sa part : « Nous ne voulons pas d’escalade, mais n’accepterons pas qu’on porte atteinte à nos civils », a-t-il affirmé .
Maha Salem