Le cargo d’aide libyen, qui devait initialement briser le blocus israélien de la bande de Gaza, s’est finalement mis à quai au port égyptien d’al-Arich hier soir et a accepté que son aide soit acheminée via l’Égypte.
Le cargo d'aide libyen qui devait initialement briser le blocus israélien de la bande de Gaza s'est finalement mis à quai au port égyptien d'al-Arich hier soir et a accepté que son aide soit acheminée via l'Égypte.
Jusqu'au dernier moment, la Fondation Kadhafi, affréteur du navire, a fait planer le doute sur la destination finale du bateau alors que les militants propalestiniens et membres d'équipage qui se trouvaient à bord se disaient déterminés à se diriger vers Gaza malgré les menaces de la marine israélienne qui escortait le navire.
La fondation a annoncé que le cargo Amalthéa, même s'il déviait son cap, avait « marqué des points » en faveur du peuple palestinien et de la reconstruction de Gaza. « L'objectif d'Amalthéa a été atteint sans que le sang coule », a dit son directeur exécutif, Youssef Sawan. « Partant de son souci de préserver la sécurité de toutes les personnes à bord du bateau, la fondation a décidé de mettre le cap sur al-Arich pour y décharger sa cargaison », a-t-il justifié.
La mise à quai du cargo devrait s'achever tard en soirée et sa cargaison devrait aussitôt être débarquée, a ajouté le capitaine du bateau. « Les fournitures médicales et les passagers entreront à Gaza par le poste frontalier de Rafah, tandis que les vivres entreront par le point de passage d'Aoudja », a-t-il précisé.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Aboul Gheit, avait affirmé auparavant que son pays avait accepté une requête du cargo d'accoster à al-Arich. « Dès que le cargo arrivera à al-Arich, les autorités égyptiennes le déchargeront et remettront l'aide au Croissant-Rouge égyptien, qui la livrera aux Palestiniens », avait précisé M. Aboul Gheit. Selon la fondation présidée par Seif al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le cargo Amalthéa, parti samedi soir de Grèce, est « chargé de deux mille tonnes d'aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments ». Dans la journée, l'armée israélienne avait déclaré que le navire semblait se diriger vers al-Arich, mais un responsable de la Fondation Kadhafi avait soutenu qu'il maintenait son cap vers Gaza. « Il avance et se rapproche d'al-Arich. Mais nous nous préparons à un scénario dans lequel il essaierait de rechanger de route et d'aller à Gaza », avait expliqué un porte-parole militaire israélien. Le port d'al-Arich est à 50 km au sud-ouest de la bande de Gaza.
Jusqu'au dernier moment, la Fondation Kadhafi a fait planer le doute sur la destination finale du bateau alors que les militants propalestiniens et les membres d'équipage affirmaient leur détermination à se diriger vers Gaza en dépit des menaces de la marine israélienne qui escortait le navire. Les Israéliens avaient établi mardi soir un contact radio avec le navire. Ils « nous ont posé des questions au sujet de notre objectif et ont aussi demandé nos noms et nationalités », avait témoigné Machallah Zwei, un représentant de la Fondation Kadhafi se trouvant à bord du navire. Israël avait fait savoir à maintes reprises qu'il empêcherait le cargo libyen d'arriver à Gaza. Il avait à son bord 21 personnes, se composant de 12 membres d'équipage, huit activistes propalestiniens et un journaliste.
Les autorités israéliennes ont déployé d'intenses efforts diplomatiques pour que le cargo libyen se déroute vers l'Égypte en avertissant qu'elles n'hésiteraient pas à l'arraisonner s'il maintenait le cap sur Gaza. L'État hébreu, qui a dénoncé « une provocation superflue », voulait prévenir une réédition du récent fiasco de sa marine dans les eaux internationales au large de Gaza. Le 31 mai, des commandos israéliens avaient intercepté une flottille humanitaire internationale qui s'efforçait de « briser » le blocus israélien, une opération mal préparée et exécutée qui a entraîné la mort de neuf militants turcs propalestiniens, soulevant un tollé dans le monde entier. Israël a défendu hier devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU, à Genève, son droit à exercer des « représailles » contre tout navire qui tenterait de « violer » le blocus imposé à la bande de Gaza.