mercredi 4 novembre 2009

Raid israélien sur le camp de réfugiés Al-Ein, 13 arrestations

Naplouse - 03-11-2009
Par ISM
13 adolescents palestiniens ont été arrêtés lors d’un raid des forces israéliennes sur le camp de réfugiés d’Al-Ein, à l’extérieur de Naplouse, le mercredi 27 octobre dernier. A l’exception d’un d’entre eux, ils avaient tous 17 ans, étaient dans leur dernière année scolaire et n’avaient jamais été condamnés. Parmi eux deux frères, Yassar, 20 ans, et Ahmad, 17 ans. Les activistes d’ISM ont rencontré leur famille dans le camp.























La mère de Yassar et d’Ahmad nous parle de l’attaque soudaine, sans raison, de leur petite maison dans le camp. A 2h du matin, alors que la famille était endormie, Yassar a été réveillé par le bruit caractéristique des forces d’occupation entrant dans le camp, les soldats cognant aux portes des maisons voisines et demandant où était sur sa famille. Yassar a couru réveiller ses frères et sœurs et ses parents lorsqu’il a entendu une voix dire : « C’est cette maison. »

Entendant des coups contre la porte, un des jeunes frères de Yassar l’a ouverte pour se retrouver face à 10 soldats israéliens, le visage masqué et couvert de peintures de camouflage. Ils sont entrés, obligeant immédiatement tous les membres de la famille à leur donner leurs cartes d’identité. L’armée est restée dans la maison jusqu’à 4h du matin, obligeant la famille à rester dans la petite pièce de devant, pendant que les soldats allaient et venaient dans la maison, vérifiant les cartes d’identité, mais sans poser de questions. Ils ont rendu les cartes d’identité à la famille sauf à Yasser, qui a été emmené par les soldats. Peu de temps après, la famille à appris qu’Ahmad, le plus jeune frère de Yassar, avait été arrêté chez sa grand-mère, qui habite à côté, avec six autres de ses amis.

La famille ne sait absolument pas pourquoi les deux jeunes gens ont été arrêtés. Yasser avait été relâché il y a 2 mois, après avoir fait 30 mois dans une prison israélienne. Pendant son emprisonnement, sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite une seule fois. Il avait fait 30 des 60 mois de condamnation lorsqu’il a été libéré sur parole – et maintenant il est à nouveau détenu, et la famille craint de ne pas le revoir, à nouveau, pendant 3 ans ou plus. Quelques jours avant, Yassar avait parlé à sa mère de ses projets pour l’avenir – s’inscrire au collège technique cette semaine pour préparer un certificat de commerce lui permettant de quitter son emploi dans une usine de nourriture. Des projets qui risquent maintenant d’être reportés de plusieurs années.

Il y a cinq mois, Ahmad a été détenu pendant un court laps de temps pour interrogatoire par l’Autorité Palestinienne (AP), au prétexte qu’un de ses amis aurait mentionné son nom aux soldats israéliens alors qu’il était détenu à un checkpoint. La police de l’AP est ensuite venue chez Ahmad et a dit à sa famille : « Nous pouvons l’emmener maintenant, ou bien les Israéliens viendront et l’emmèneront plus tard. » On peut comprendre qu’Ahmad se soit alors rendu à la police de l’AP. Ce cas illustre clairement que les Israéliens donnent des ordres à l’AP, dont les forces font le sale boulot pour Israël en Cisjordanie.

Yassar et Ahmad sont tous les deux détenus dans la prison d’Huwwara et seule leur mère a pu leur rendre visite une fois, le 1er novembre, après s’être mise en contact avec différents groupes juridiques qui travaillent pour les droits des prisonniers de l’occupation illégale.

Israël détient actuellement environ 11.000 palestiniens dans ses geôles, dont beaucoup n’ont accès ni à l’aide juridique, ni à l’enseignement, ni aux visites de leurs familles en Palestine.
Source : Palsolidarity