08/09/2009
Netanyahu joue à l'équilibriste entre Washington et les colons.
Israël a donné hier son feu vert à la construction de plusieurs centaines de nouveaux logements dans des colonies juives en Cisjordanie occupée, en dépit des vives critiques internationales. Comme le prévoit la procédure, le ministre de la Défense, Ehud Barak, « a autorisé la construction de 455 logements dans des blocs d'implantations en Judée-Samarie (Cisjordanie) », selon un communiqué de son bureau. Sur ces logements, 161 seront construits dans le bloc de Goush Etzion près de Bethléem, 84 à Modiin Ilit à l'ouest de Ramallah, 76 à Givat Zeev au nord de Jérusalem, 89 à Maalé Adoumim près de Jérusalem, 25 dans la colonie proche de Kedar, 20 autres dans l'implantation de Maskiot dans la vallée du Jourdain, précise-t-il.
La poursuite de la construction dans ces colonies a toujours fait consensus sous les gouvernements israéliens successifs. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant un éventuel « moratoire » de plusieurs mois destiné à apaiser Washington. Les États-Unis exigent un gel de la colonisation afin de permettre la reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. L'autorisation de nouveaux logements vise à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée au moindre coup de frein à la colonisation. M. Netanyahu refuse un gel total, mais se dit prêt à accepter un arrêt provisoire et partiel de la construction dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, où vivent plus de 500 000 colons.
L'annonce israélienne survient peu avant une nouvelle mission prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell en Israël et chez les Palestiniens.
L'Autorité palestinienne a aussitôt dénoncé l'initiative israélienne. « Nous appelons la communauté internationale, et en premier lieu l'administration américaine, à prendre une position ferme et décisive face à la politique d'expansion des colonies juives », a déclaré à l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat a affirmé que cette mesure « rend nul tout éventuel gel ultérieur de la colonisation et sape la confiance dans le processus de paix ». Le principal mouvement israélien anticolonisation, La Paix maintenant, a également fustigé la décision, affirmant que le gouvernement israélien offrait « un cadeau aux colons ». « Cela transforme le processus de règlement (avec les Palestiniens) en une farce politique », a-t-il déploré. La France a aussitôt réagi en réitérant sa demande d'« un gel complet » de la colonisation en Cisjordanie.
En revanche, Yesha, principale organisation des colons, a accusé M. Netanyahu de chercher à la duper, affirmant que ces projets avaient déjà reçu l'accord de principe de l'ancien gouvernement d'Ehud Olmert. « C'est une insulte à l'intelligence. Nous sommes extrêmement déçus », a déclaré à l'AFP Pinhas Wallerstein, son directeur. « J'ai honte de l'attitude de mon gouvernement qui ne résiste pas aux pressions américaines », a-t-il ajouté.
Plusieurs centaines d'opposants à une suspension de la colonisation ont manifesté à Maalé Adoumim, la plus importante colonie de Cisjordanie, parmi lesquels deux ministres. « Ce sont les Israéliens qui gouvernent ce pays, pas les Américains », a plaidé le ministre des Sciences Daniel Hershkowitz. En face, séparés par un cordon de police, quelques dizaines de militants de La Paix maintenant chantaient : « La paix, oui. Les colonies, non. »
La poursuite de la construction dans ces colonies a toujours fait consensus sous les gouvernements israéliens successifs. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant un éventuel « moratoire » de plusieurs mois destiné à apaiser Washington. Les États-Unis exigent un gel de la colonisation afin de permettre la reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. L'autorisation de nouveaux logements vise à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée au moindre coup de frein à la colonisation. M. Netanyahu refuse un gel total, mais se dit prêt à accepter un arrêt provisoire et partiel de la construction dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, où vivent plus de 500 000 colons.
L'annonce israélienne survient peu avant une nouvelle mission prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell en Israël et chez les Palestiniens.
L'Autorité palestinienne a aussitôt dénoncé l'initiative israélienne. « Nous appelons la communauté internationale, et en premier lieu l'administration américaine, à prendre une position ferme et décisive face à la politique d'expansion des colonies juives », a déclaré à l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat a affirmé que cette mesure « rend nul tout éventuel gel ultérieur de la colonisation et sape la confiance dans le processus de paix ». Le principal mouvement israélien anticolonisation, La Paix maintenant, a également fustigé la décision, affirmant que le gouvernement israélien offrait « un cadeau aux colons ». « Cela transforme le processus de règlement (avec les Palestiniens) en une farce politique », a-t-il déploré. La France a aussitôt réagi en réitérant sa demande d'« un gel complet » de la colonisation en Cisjordanie.
En revanche, Yesha, principale organisation des colons, a accusé M. Netanyahu de chercher à la duper, affirmant que ces projets avaient déjà reçu l'accord de principe de l'ancien gouvernement d'Ehud Olmert. « C'est une insulte à l'intelligence. Nous sommes extrêmement déçus », a déclaré à l'AFP Pinhas Wallerstein, son directeur. « J'ai honte de l'attitude de mon gouvernement qui ne résiste pas aux pressions américaines », a-t-il ajouté.
Plusieurs centaines d'opposants à une suspension de la colonisation ont manifesté à Maalé Adoumim, la plus importante colonie de Cisjordanie, parmi lesquels deux ministres. « Ce sont les Israéliens qui gouvernent ce pays, pas les Américains », a plaidé le ministre des Sciences Daniel Hershkowitz. En face, séparés par un cordon de police, quelques dizaines de militants de La Paix maintenant chantaient : « La paix, oui. Les colonies, non. »
L'orient le jour