lundi 31 octobre 2011

Une première rencontre avec les jeunes de Gaza

31 octobre 2011
Aujourd'hui à la MJC du Virolois, une visioconférence permettra à des jeunes de Tourcoing de dialoguer avec leurs homologues à Gaza. Daniel Poisson, coordinateur de la plateforme des ONG tourquennoises pour la Palestine, espère que cette 1re rencontre sera suivie d'autres. 
PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT DÉCAUDIN > vincent.decaudin@nordeclair.fr
Comment est née votre action « Être jeune à Gaza, être jeune à Tourcoing » ?
>> Notre objectif est de faire connaître la réalité en Palestine, avec des actions de sensibilisation. Nous l'avions prévue pendant Octobre en Couleurs mais elle a dû être décalée pour se synchroniser avec nos amis palestiniens.
Comment se déroulera-t-elle ?
>> D'abord une animation pour les 12-25 ans de la MJC. Je leur expliquerai rapidement la situation, les enjeux majeurs pour la Palestine d'aujourd'hui. Puis on présentera une exposition de dessins d'enfants palestiniens sur l'accès à l'eau et un film de 26 minutes : Sans rires, jeux sous haute surveillance. Ensuite, la visioconférence vers 12 h avec des étudiants francophones du centre de la paix de l'université Al-Aqsa de Gaza. Techniquement, on utilisera Skype et un rétroprojecteur. On fait au plus simple pour le moment, ce n'est qu'une amorce. Mais on n'est jamais à l'abri de pépins techniques...
Quel sera le thème de la discussion ?
>> La vie quotidienne. C'est une première rencontre. par la suite, on peut envisager de spécialiser les échanges, par exemple dans le domaine de la musique. Ce sera aux jeunes de décider. On ne fera rien à leur place. il faut qu'ils prennent ce projet en main.
Cette rencontre est-elle réservée aux jeunes ?
>> Tous les adultes sont les bienvenus mais en tant qu'observateurs. Pour le dialogue, la priorité sera donnée aux jeunes. Après la rencontre, on demandera toutefois aux adultes ce qu'ils en retirent.
Pourquoi avoir choisi la MJC du Virolois pour vous accueillir ?
>> Nous y avions déjà organisé une conférence de Ziad Medoukh (responsable du département de français à l'université Al-Aqsa et coordinateur du centre de la paix, ndlr). Pendant la préparation d'Octobre en Couleurs, nous avons lancé un appel à qui voudrait accueillir cette visioconférence. la MJC a été la première à répondre, même si nous avons d'autres pistes, à la Fabrique, au centre social de la Bourgogne ou au lycée Le Corbusier.
Une suite est-elle prévue ?
>> On espère qu'ensuite les jeunes correspondent spontanément. On les accompagnera mais l'essentiel est qu'ils se prennent en charge seuls. Après le bilan, on verra avec la MJC si on peut programmer d'autres rencontres.
La situation à Gaza est-elle bien connue en France ?
>> Non, il y a une très grande désinformation du public. La plupart du temps, nous travaillons entre nous, entre convaincus et on ne touche pas suffisamment le grand public. Quand on explique ce qui se passe vraiment, les gens tombent souvent des nues.
Comment vit-on aujourd'hui à Gaza ?
>> Il y a à la fois cet enfermement dramatique et cette envie de faire avancer les choses. Les gens font tout pour vivre. (...) Ici, on ne voit que les bombardements mais une partie de la population fait tout pour que ça change, envers et contre tous. On le sait peu mais récemment un mouvement proche des Indignés est né en Palestine.
L'actualité récente (avec notamment la demande de reconnaissance d'un État palestinien à l'ONU) n'a pas fait évoluer les choses ?
>> Pas vraiment. il y a eu une prise de conscience mais la situation reste complètement bloquée. Par exemple, une étudiante dont je suis la thèse a mis 3 semaines à sortir de Gaza. Aujourd'hui, 80 camions passent par jour alors qu'il en faudrait 500 ! Les Israéliens utilisent toujours ce territoire comme une prison à ciel ouvert.w « Être jeune à Gaza, être jeune à Tourcoing » : aujourd'hui de 10 h à 14 h à la MJC du Virolois, 134 rue de Piats.
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