lundi 31 octobre 2011

Israël-Palestine : fragile accalmie à Gaza

31/10/2011
Une fragile accalmie prévalait lundi entre Israël et les groupes armés palestiniens après la brusque flambée de violence du week-end qui a fait treize morts, douze Palestiniens et un Israélien. Les tirs de roquettes palestiniens contre le sud d'Israël et les raids aériens israéliens dans l'enclave palestinienne voisine de la bande de Gaza ont cessé depuis l'aube. Le porte-parole du groupe radical Djihad islamique, responsable de la plupart des tirs de roquettes contre Israël, a déclaré que son organisation était "engagée dans la trêve" mise en place dimanche à la suite d'une intervention de l'Égypte.
"Mais si l'agression israélienne se poursuit, nous étendrons notre capacité de frappe" à l'intérieur d'Israël, a averti le porte-parole de l'aile militaire du Djihad islamique, les brigades Al-Qods, Abou Ahmad, menaçant ainsi de lancer des roquettes à plus longue portée. Pour la première fois, le Djihad islamique a utilisé, samedi, un lance-roquettes Grad monté sur un camion pick-up, c'est-à-dire mobile, d'après une vidéo diffusée sur son site internet. Selon un politologue de l'Université islamique de Gaza, Walid Al-Moudalal, les organisations paramilitaires de Gaza ont pu obtenir en contrebande de nouvelles armes sophistiquées en provenance de Libye ou d'Égypte à la faveur des révolutions du Printemps arabe.
Un "coup très dur" pour le Djihad islamique (Barak)
Côté israélien, le ministre de la Défense Ehud Barak a espéré que l'accalmie se maintiendrait. "J'espère que cela (la violence) est désormais derrière nous. Le Djihad islamique a reçu un coup très dur avec plus de dix morts", a dit Ehud Barak à la radio militaire. Mais il a démenti qu'Israël ait négocié une trêve avec le Djihad islamique ou le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza. "Il y a eu des messages qui ont été transmis par l'intermédiaire des Égyptiens, mais nous n'avons pas réagi", a dit le ministre sans donner d'autres détails.
Un autre ministre israélien, Matan Vilnaï, chargé de la Défense passive, a estimé à la radio militaire que la phase des affrontements était apparemment achevée. "Actuellement, il semble que tout cela soit derrière nous, même si cela peut reprendre à n'importe quel moment." "Nous avons attaqué uniquement le Djihad islamique. Le Hamas ne veut pas d'affrontements, il s'est mis de côté, car il attend les 550 prisonniers qui doivent être libérés", a expliqué Matan Vilnaï à la radio publique.
À l'origine, un raid aérien israélien
Il faisait allusion au deuxième contingent de détenus palestiniens qui doivent être relâchés avant la fin de l'année dans le cadre de l'accord entre le Hamas et Israël qui a permis la libération le 18 octobre du soldat israélien Gilad Shalit contre un premier groupe de 477 Palestiniens. Des affrontements "provoqueraient des difficultés, les points de passage seraient fermés. Pour le moment, le Hamas me semble-t-il se dit mieux vaut d'abord en finir avec cet accord et récupérer les détenus", a ajouté Matan Vilnaï.
La spirale de violences a été provoquée par un raid aérien israélien samedi qui a tué cinq militants du groupe radical palestinien Djihad islamique dans un camp d'entraînement de Rafah dans la bande de Gaza. Les tirs de roquettes sur le sud d'Israël à partir de Gaza se sont alors succédé, donnant lieu à de nouveaux raids aériens meurtriers. En tout, plus d'une trentaine de projectiles ont été tirés vers le sud d'Israël, selon les autorités. Douze combattants palestiniens, dont neuf membres du Djihad islamique, ont péri dans les attaques israéliennes, alors qu'un civil israélien a succombé à ses blessures à la suite de tirs de roquettes contre le sud d'Israël.
 
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