Le ton monte à Ankara à propos des deux attaques meurtrières survenues le 31 mai 2010 contre des intérêts navals turcs.
Peu après minuit, un commando a attaqué la base militaire navale d’İskenderun (proche de la frontière syrienne). Les assaillants ont tiré des roquettes et tué 7 soldats turcs.
Deux heures plus tard, les forces israéliennes ont attaqué en Méditerranée deux navires marchand turcs, membres de la Flottille de la liberté. Les assaillants ont tué au moins 9 passagers, dont 6 ressortissants turcs.
Dans l’après-midi, le chef historique des séparatistes kurdes du PKK, Abdullah Öcalan, avait annoncé par courrier renoncer à continuer à diriger son mouvement depuis sa prison. On ignore précisément comment le PKK fonctionne actuellement.
Bien que la première attaque ait été revendiquée par le PKK, ou plutôt parce qu’elle a été revendiquée par lui, de nombreux responsables turcs envisagent qu’elle ait pu être commanditée par Israël.
Le vice-président de l’AKP (parti gouvernemental, démocrate-musulman), Hüseyin Çelik, a déclaré qu’il ne croyait pas à une coïncidence. Le nouveau président du CHP (social-démocrate laïque), Kemal Kılıçdaroğlu, a qualifié cette concomitance de « significative ». Tandis que le président du SP (conservateur-musulman), Numan Kurtulmuş, a mis en garde Israël en déclarant qu’il espérait que cette simultanéité n’était que le fruit du hasard.
Le gouvernement a convoqué une réunion ad hoc du Conseil de sécurité nationale, le 2 juin à 10h, pour examiner les attaques. Elle sera présidée par le Premier ministre et se tiendra en présence du chef d’état-major interarmes et des commandants des trois armes.