Les habitants de Gaza, près de deux millions dont une 
majorité de femmes, d’enfants et de personnes âgées, sont toujours sous 
le feu de bombardements sans précédent en provenance de l’armée 
israélienne d’occupation.
- Mohammed Mnassrah (3 ans), assasiné ainsi que ses parents et son frère. Photo : EPA/Mohammed Saber
 
Aujourd’hui encore depuis les premières heures de la matinée, les 
avions de chasse israéliens (F16) ainsi que des drones armés poursuivent
 les bombardements sur des zones résidentielles situées dans la Bande de
 Gaza. Il a maintenant été rapporté que l’armée israélienne a arrêté de 
prévenir les civils avant de détruire leurs maisons qui représentaient 
leur unique abri et source de sécurité.
Au cours des dernières 72 heures, plus de 106 habitations ont été la 
cible de ces bombardements. Les drones armés israéliens ont lancés des 
« roquettes d’avertissement » sur des maisons suivies dix minutes plus 
tard par un raid de F16 chargé de compléter la mission en détruisant 
entièrement ces habitations. La Bande de Gaza est une zone à forte 
densité de population où résident 1,5 millions de personnes sur 360 km².
 Le nombre de victimes est donc immédiatement signalé lorsqu’un tir de 
roquette atteint une construction civile. A chaque tir, la destruction 
ne se limite pas aux maisons ciblées mais s’étend aussi aux habitations 
voisines. Ces soi-disant roquettes d’avertissement tirées par les drones
 sont des armes qui tuent et mutilent les civils.
D’après les ressources médicales à Gaza, les palestiniens qui ont 
perdu la vie dans la Bande de Gaza se comptent désormais à 121 depuis 
que l’armée israélienne a commencé son assaut mardi matin. 22 enfants et
 13 femmes ont été tués, 85 femmes souffrent de leurs blessures. Le 
nombre total de blessés a atteint plus de 600, la majorité étant, encore
 une fois, des enfants et des femmes.
La plus jeune victime est le petit Mohammed Malakiyeh âgé de 18 mois,
 il a été tué en même temps que sa mère de 27 ans. Quant à la victime la
 plus âgée, il s’agit de Naifeh Farjallah qui a perdu la vie à 80 ans à 
la suite d’un raid aérien sur la ville de Moghraqa, au sud-ouest de 
Gaza.
L’attaque actuelle sur Gaza a gravement affecté la santé mentale des 
jeunes palestiniens. Les explosions bruyantes des tirs d’avions 
militaires israéliens ont créé une panique intense, de l’angoisse ainsi 
que du stress chez les jeunes enfants qui n’avaient pas encore récupéré 
depuis le traumatisme résultant des vagues précédentes de bombardements.
Mon ami Mar’i Bashir, père de Ghadi, 2 ans, habite un quartier situé 
au centre de la Bande de Gaza. Mar’i m’a décrit le traumatisme complexe 
dont souffre son fils suite aux bombardements réguliers des avions 
israéliens sur les quartiers voisins et qui n’ont toujours pas cessé à 
ce jour. En raison de son jeune âge, Ghadi peut à peine parler mais dès 
qu’une bombe explose dans les alentours, il prononce spontanément les 
mots « Baba, Ofaa Tayara » qui veut dire « Papa, feu, avion ! ».
Mar’i m’a alors expliqué combien il était difficile pour un père 
d’assurer la sécurité de sa famille dans ces conditions extrêmes.
Pour conclure notre conversation sur Skype, Mar’i m’a confié :
« Je suis pris par un sentiment terriblement étrange lorsque je pense si souvent à la façon dont je vais mourir. »
* Ayman Qwaider est doctorant et spécialiste des 
questions d’éducation dans les situations de conflit et post-conflit. 
Ayman, qui est originaire de la bande de Gaza, peut être joint à : 
ayman.qwaider@gmail.comConsultez son blog à : http://aymanqwaider.wordpress.com
http://www.foulexpress.com/2014/07/...
http://info-palestine.net