1,7       million de Gazaouis      s’interrogent      sur le jour       où ils      sortiraient de      cette cage       qu’est ce      blocus, qui a      bouleversé       leur quotidien et a      paralysé       leurs systèmes      économique et commercial.      Reportage.
Dans       les marchés, au      bord de la       mer, dans les cafés      où       s’assoient beaucoup de jeunes      Gazaouis en       chômage, les gens      s’interrogent      quand se       terminera ce      blocus. Un       état de siège qui coupe       environ 1,7 million de      personnes       du reste      du monde. Des      vendeurs,       dont les marchandises      attendent au point de passage      israélien, des patients qui      cherchent un      permis de passage pour      subir des       traitements, des pêcheurs       qui veulent       avoir le droit      d’aller plus loin pour      nourrir       leurs familles. Et      même si       la vie à Gaza continue,      que les       supermarchés et les magasins      exposent       diverses marchandises,       les gens se       sentent prisonniers      dans leur      patrie       depuis 4 ans. Des années      pénibles et       difficiles ont      mis 75 % de la population de       Gaza au chômage et      ont fermé       les portes de 90 % de      ses usines       (selon les       chiffres de la Chambre de       commerce palestinienne), et a      ajouté 36 000      familles au       seuil de la pauvreté (selon      l’UNRWA).       
      Partout      dans les rues      d’une belle       région que la guerre a      rendue       triste. En posant      une question      à des       jeunes sur      leur travail,      ils      répondent       qu’ils sont au      chômage.       Ibrahim, diplômé      depuis sept      ans, ne      trouve pas de quoi      subvenir à      ses      besoins,       surtout avec l’augmentation       des prix. Il a      quand même      essayé de       chercher une      opportunité de travail hors de       la bande de Gaza      mais en vain.      « Même      si mes       parents sont      à       l’étranger, je      n’ai pas eu      l’autorisation      d’y sortir       avec le blocus »,      dit Ibrahim.      
      Un      chômage qui       n’est, selon      Mohamad Al-Qoudwa,      président de la      Chambre de commerce      palestinienne,      qu’une des       conséquences du      blocus. « Le      secteur de la construction,      dont       dépendent plus de 74 métiers à       Gaza, est       de plus en plus affecté      du fait que        120 000 Gazaouis qui      travaillaient en      Israël ne      sont plus       autorisés à le faire »,      dit-il, tout en      ajoutant       qu’avant le blocus, Gaza      recevait 4 000 genres de      marchandises qui      ont été      réduites à       120 seulement. Beaucoup de      commerçants se      plaignent       du fait d’avoir des      milliers de       tonnes de marchandises      bloquées       dans les points de passage       israéliens, comme le      cas      d’Abou-Haïssam      Younès, grand      commerçant       d’appareils électroménagers       et de vêtements, et qui assure      qu’il a des       produits d’une      valeur de 150 000 dollars qui      attendent chez les      Israéliens. Des      marchandises qui      sont       parfois pourries après       des années       d’attente comme      c’est le       cas de      Khaled       Abou-Sahloul qui, après trois      ans, a eu       la permission de faire rentrer      ses       produits. Mais      mauvaise surprise,      ils      étaient       avariés alors      qu’il       payait 1 700 shekels par mois       pour le stockage.
      La      pêche       miraculeuse
            Du       centre-ville      à la mer,       le blocus a tout touché.      Sur le quai        principal de Gaza, beaucoup de pêcheurs      restent les mains      croisées       devant leurs      embarcations       et passent le temps      à réparer      leurs filets de      pêche. Pas de      poissons       dans les 4 827 m2, où      leur       est       permis de pêcher.      « Sinon,      nous sommes      menacés de       tirs par les Israéliens      ou que      nos       embarcations soient      brûlées »,       explique Mahmoud Al-Assi,       chef de l’Association des      pêcheurs de Gaza.      Une       menace qui n’empêche pas      Mahmoud       Abou-Ghayala de courir      quand même       le risque.      Il n’a       pas d’autre issue pour      nourrir sa      famille. «       Ce n’est pas important      qu’on me tire      dessus, le plus important      est      qu’ils ne      détruisent pas      mon bateau de      pêche qui       sert de gagne-pain      à ma       famille », explique-t-il.
            D’autres      pêcheurs       essayent d’aller      chercher les      poissons       dans les eaux      égyptiennes pour      s’en       sortir,      mais la       plupart assurent      qu’ils       restent des jours      entiers pour      ne gagner      finalement       que très      peu. « 3 800      pêcheurs, qui      travaillent       dans une surface      limitée, ne      peuvent pas       bien gagner »,      dit Iyad,      professeur au      chômage et       qui essaye de      trouver de quoi vivre      dans une      mer devenue      avare suite au      blocus. Face aux      difficiles conditions de vie des      pêcheurs,       l’association leur a      offert       durant les 4 dernières      années 600 000 dollars de      crédits pour      acheter des       outils de pêche      ou essayer de      maintenir la vie. En plus d’un      autre       projet en coopération       avec le programme des Nations-Unies       pour le développement (PNUD).      Celui-ci       avait pour objectif de      leur offrir        405 chances de travail. Le programme      prévoit       aussi d’initier 20      autres       pêcheurs à la       construction et      à la       réparation des bateaux de pêche.      
      Des      mesures       similaires sont      adoptées par      l’UNRWA, qui      offre des       aides alimentaires      à 70 % des       réfugiés de Gaza. « Nous      avons       doublé nos aides pour les      Palestiniens après le      blocus,       surtout pour 36 000 familles       qui vivent en      dessous du      seuil de       pauvreté, en plus d’un autre      programme pour      lutter       contre le chômage qui       engage 8 000 personnes      dans des métiers      saisonniers »,      explique       Hossam Manna, directeur      du       programme de secours et       des services sociaux      à Gaza. Des       moyens d’alléger les      fardeaux du      blocus pour       une population qui en souffre       beaucoup. 
            Mariage       ?      Non ...
      Pour les      jeunes de Gaza en      âge de       mariage, cet        embargo a fait obstacle à      leurs       projets. « Nos traditions      obligent      l’homme à       payer tous les      frais du      mariage qui       coûtent aujourd’hui plus       de 10 000 dollars, et avec la crise       des matières de construction qui      coûtent       très cher,      il est      difficile de      s’en sortir,      ce qui a       élevé à 30      ans la       moyenne d’âge pour le      mariage, ce        qui n’est pas      habituel pour      notre population »,      explique       Mohamad Nassar. Il      relève que       le blocus a       aussi augmenté le      taux de       querelles ménagères,      parce que       beaucoup de couples nouveaux ont      dû partager        des surfaces exiguës      dans les       maisons de la famille «      ce qui cause beaucoup de      problèmes et      mènent dans        beaucoup de cas au divorce »,      ajoute       Nassar, en s’interrogeant      sur le jour       où ce      blocus       serait terminé.       
            Une       interrogation et un      espoir pour       tous les Gazaouis qui se      sentent vivre      dans une      grande prison. « Il      n’est pas question de manger,      mais       d’avoir la liberté de se      déplacer. De      sortir hors de Gaza pour      visiter nos      familles       dans les autres      villes       palestiniennes et permettre      à nos       patients d’avoir      accès au       traitement qui n’est pas       accessible à Gaza »,      dit Gassane,        enfant de 12 ans, qui se      demande       quand est-ce      qu’il aura le      droit de       mener un train de vie semblable      à celui       des autres       enfants qui vivent en      paix et ont      une liberté        de se déplacer.
            Doaa      Khalifa 
avec Nader Taman
avec Nader Taman