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          Les autorités israéliennes construisent un "Centre pour la  Dignité Humaine - Musée de la Tolérance" sur un ancien cimetière  musulman à Jérusalem.         
 A. LE CIMETIERE DE MAMILLA : SON HISTOIRE ET SON  IMPORTANCE
Le cimetière de Mamilla est un terrain d’enterrement  musulman depuis le 7ème siècle, quand les compagnons du Prophète  Muhammad ont été enterrés là, selon la rumeur. Avant cela, c’était le  site d’une église byzantine et d’un cimetière. Il est bien attesté que  loger les restes des soldats et représentants du dirigeant musulman  Saladin du 12ème siècle, aussi bien que des générations d’importantes  familles et notables de Jérusalem. Les terrains du cimetière contiennent  aussi de nombreux monuments, structures, et pierres tombales attestant  de son histoire sacrée, incluant l’ancienne piscine de Mamilla, qui date  de la période d’Hérode, ou du 1er siècle avant J.C. Depuis 1860, le  cimetière a été clairement démarqué par des murs en pierre et une route  entourant ses 134.5 dunums (environ 33 acres). L’antiquité du cimetière a  été confirmée par le chef des fouilles assigné à la fouille du site du  musée par l’Autorité des Antiquités israéliennes (AAI), qui a rendu  compte que les plus de 400 tombes contenaient des restes humains  enterrés ont été exhumés ou exposés durant les fouilles sur le site du  musée, beaucoup datant du 12ème siècle. Son estimation est qu’au moins  deux mille tombes supplémentaires restent sous le site du musée en 4  couches, la plus basse datent du 11ème siècle, ce qui vérifie aussi  l’antiquité et l’importance du cimetière.
La signification du cimetière de Mamilla a été reconnue  des des autorités successives. Il a été déclaré site historique durant  le Mandat britannique par le Conseil musulman suprême en 1927, et comme  un site d’antiquités par les Britanniques en 1944. Il a continué en  usage actif comme un terrain d’enterrement le long de l’ère mandataire.  En 1948, peu après que le nouvel Etat d’Israël ait taillé la partie  ouest de Jérusalem, où Mamilla est situé, le gouvernement Jordanien  s’est objecté à une quelconque profanation du cimetière. Le ministère  des Affaires religieuses israélien a reconnu en réponse la grande  importance de Mamilla pour la communauté musulmane dans un communiqué  statuant :
"Mamilla est considéré comme l’un des  cimetières musulmans les plus marquants, où 70 000 guerriers musulmans  des armées de Salah al-Din al-Ayubi sont enterrés aux côtés de nombreux  universitaires musulmans. Israël saura toujours protéger et respecter ce  site."
En 1986, en réponse aux manifestations urgentes de  l’Organisation de l’Education, Scientifique et Culturelle des  Nations-Unies (UNESCO) au regard de la destruction de parties du  cimetière de Mamilla, Israël a avoué qu’"aucun projet  n’existe pour la profanation du site et qu’au contraire le site et ses  tombes doivent être sauvegardés." En conséquence, le AAI lui-même a  inclus Mamilla sur sa liste de "Sites Antiques Spéciaux" à Jérusalem, et  l’a déterminé comme étant un site de grande valeur surtout, avec une "importance historique, culturelle et architecturale",  sur lequel il ne devrait y avoir aucun développement, et qui devrait  être réhabilité et maintenu.
Les déclarations antérieures des autorités israéliennes  sont apparues comme reconnaissant le caractère sacré avec lequel les  Musulmans voient leurs terrains d’enterrement, et le cimetière de  Mamilla en particulier. La jurisprudence islamique tient en conséquence  les sites d’enterrement pour être sanctifiés éternellement, et le  déterrement de restes humains est clairement prohibé. Comme avec  d’autres religions monothéistes, les rites et croyances associées avec  la mort et l’enterrement font partie intégrante des pratiques  religieuses et des croyances des Musulmans partout.
B. LA PROGRESSIVE PROFANATION DE  MAMILLA PAR ISRAEL MET EN ECHEC SON OBLIGATION DE PROTEGER LES SITES  SAINTS SOUS SON CONTROLE
La partie ouest de Jérusalem, incluant le cimetière de  Mamilla, est venue sous le contrôle d’Israël en 1948. Ceci malgré la  Résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations en 1947, qui avait  pour but de créer un corps international séparé pour Jérusalem et de  s’asurer de la protection de tous les lieux saints. La résolution  spécifiait que "des droits existants au respect des  Lieux Saints et bâtiments religieux ne doivent pas être niés ou  affaiblis", et que "les Lieux Saints sont des  bâtiments religieux ou des sites qui doivent être préservés. Aucun acte  ne sera permis qui d’une quelconque façon affaiblit leur caractère  sacré." Le 9 décembre 1949, l’Assemblée Générale des Nations Unies,  dans la résolution 303 (IV), a redéclaré son intention que "Jérusalem devrait être placée sous un régime international  permanent, qui devrait envisager des garanties appropriées pour la  protection des lieux saints, en-dehors et à l’intérieur de Jérusalem..."  En 1967, après avoir occupé le reste de Jérusalem, Israël a fait passer  la Loi des Lieux Saints, qui prétend protéger les sites religieux des  violateurs.
Malgré la susdite loi, le gouvernement israélien,  pendant plusieurs décennies, a progressivement empiété sur le cimetière  avec la construction de routes, bâtiments, parkings et parcs. Israël a  ignoré les manifestations répétées de Jérusalémites et autres  Palestiniens (aussi bien que Juifs et autres) contre ces profanations,  ce qui incluait des appels de corps internationaux comme l’UNESCO. Amir  Cheschen, l’ancien conseiller des Affaires arabes du maire de Jérusalem  Teddy Kollek de 1984 à 1994, qui possède un savoir de première main sur  ces évènements, a confirmé l’histoire de la protestation, statuant que :
"Les parties prenantes islamiques,  particulièrement à Jérusalem, aussi parmi la communauté musulmane à la  fois en Israël et à l’étranger, n’ont jamais abandonné leur intérêt dans  ce qui se passait dans le cimetière, de même que leur sensitivité à ce  propos. Et ils ont toujours vu la construction qui a endommagé les  tombes et les restes humains comme une violation de la sainteté et de  leurs sensibilités religieuses."
La dernière incursion, et la plus outrageante pour les  pétitionnaires et les autres, implique la construction du soi-disant  "Centre pour la Dignité humaine - Musée de la Tolérance" par le CSW,  avec le support du gouvernement Israélien. Ce projet de construction est  le résultat d’un déterrement indigne et de la destruction de plusieurs  centaines de tombes et de restes humains, le nombre exact et les places  de ceux-ci sont actuellement inconnus, et il menace d’ériger un monument  à la "Dignité humaine" et à la "Tolérance" au-dessus de milliers de  tombes de plus. Cela s’est passé malgré l’opposition en cours de cette  profanation par des individus palestiniens et des organisations, par de  nombreux individus juifs et les organisations qui s’opposent moralement  au projet, et malgré l’opposition du maire israélien actuel de  Jérusalem, qui a du début recommandé vivement que le musée ne soit pas  construit sur le site du cimetière de Mamilla.
Les pétitionnaires sont épuisé tous les moyens à leur  disposition pour empêcher une plus profonde profanation de ce cimetière  sacré, et d’où apporté le sujet de votre attention pressante, alors que  la conduite d’Israël viole de façon éhontée la loi des droits humains  universelle, comme décrite plus bas.
Le cimetière de Mamilla
C. LE TRAITEMENT DE MAMILLA PAR  ISRAEL EST EN PARTIE UNE CAUSE DE NEGLIGENCE POUR LES SITES RELIGIEUX  MUSULMANS 
Les actions d’Israël sur le cimetière de Mamilla  illustrent le dédain de l’Etat pour les croyances religieuses et  spirituelles et les sentiments que les lieux saints engendrent parmi les  Palestiniens et les Musulmans partout. La disparité dans le traitement  des lieux saints juifs et non-juifs est clair. Il y a une inégalité  marquée, par exemple, dans le traitement des restes juifs trouvés sur  des sites de construction et ceux des non-Juifs. C’est illustré par le  fait que les autorités religieuses juives sont immédiatement apelées  quand l’on croit qu’il y a des restes juifs afin qu’ils reçoivent un  traitement religieux approprié et que les fouilles soient stoppées. En  contraste, comme pour le cas de Mamilla ou d’autres sites non-juifs  connus pour être des cimetières musulmans, aucune autorité musulmane  n’est consultée afin que les restes et le cimetière aient à faire avec  la loi islamique. Comme l’a attesté Gideon Suleimani, le chef des  fouilles nommé par l’Autorité des Antiquités israéliennes pour fouiller  le site du musée sur Mamilla, "[Un représentant du  ministère de la Religion] est venu au site et m’a dit, ’si un squelette  Juif est trouvé, j’arrêterai les fouilles immédiatement’. Mais aucun  reste juif n’a été trouvé et [il] n’a pas été inquiété." Cette  attitude la part des autorités israéliennes, les pratiques  discriminatoires la soulignant, est confimée par une étude récente sur  le traitement des lieux saints non-juifs en Israël, qui documente  plusieurs cas pour lesquels les autorités israéliennes ont continué des  travaux de construction malgré la découverte de tombes musulmanes durant  les projets de construction. La profanation actuelle de Mamilla est,  ainsi, une partie d’une large cause d’irrespect, de dénigrement, et de  profanation de l’héritage culturel, incluant des sites religieux comme  les cimetières, des individus et groupes non-juifs par l’Etat d’Israël.  Cette cause de discrimination a été discutée dans un récent compte-rendu  par le rapporteur spécial sur la liberté de religion et de croyance,  statuant que :
"Tous les 136 lieux qui ont été désignés  comme lieux saints jusqu’à la fin de 2007 sont juifs et le gouvernement  d’Israël a pour l’instant seulement résolu les régulations de la mise  en oeuvre des lieux saints juifs."
Le rapport international sur la liberté religieuse du  département d’Etat des Etats-Unis de 2009 a trouvé de façon similaire  que :
"Le Gouvernement [d’Israël] met en  oeuvre des régulations seulement pour les sites juifs. Les lieux saints  non-juifs ne profitent pas de protection légale... parce que le  gouvernement ne les reconnaît pas comme des lieux saints officiels...  Pendant que des sites bien connus ont une protection de facto comme  résultat de leur importance internationale, beaucoup de sites musulmans  et chrétiens sont négligés, inaccessibles ou menacés par les  développeurs de propriété et les municipalités."
Etant donné cette cause de discrimination, pas seulement  au regard du traitement des lieux saints, mais dans toutes les facettes  de la relation du gouvernement israélien avec les communautés  musulmanes et chrétiennes sous son contrôle, ce n’est pas une surprise  que les tentatives pour arrêter la profanation de Mamilla, légalement et  autrement, aient été rebuffées par les autorités israéliennes.
D. EPUISEMENT DES REMEDES
De nombreuses possibilités ont été poursuivies en  tentant d’arrêter le profanation actuelle du cimetière de Mamilla.  Recourir à la justice israélienne a été vain. Bien qu’une pétition pour  arrêter la construction présentée à la Cour israélienne musulmane  Shari’a ait été acceptée, la Haute Cour israélienne l’a annulée, tenant  que la Cour Shari’a manquait de juridiction. La Haute Cour a ordonné en  dernier ressort, sur une pétition séparée, que la construction sur le  cimetière soit légale.
De façon significative, depuis l’ordonnance de la Haute  Cour en octobre 2008, on a révélé que la décision de la Haute Cour était  basée sur de sérieuses malreprésentations faites par l’Autorité antique  israélienne au regard de l’étendue des tombes et des restes humains  situés sur le site et découverts durant les fouilles. En particulier,  Gideon Suleimani, le chef des fouilles assigné par la AAI pour fouiller  le site, a attesté que l’AAI a refusé de la Haute Cour de considérer sa  décision que le site ne devrait pas être approuvé pour la construction.  Cette conclusion était basée sur les faits que :
"- ses fouilles archéologiques terminées  que dans 10% du site de l’entier project, pendant que dans les 90%  restant du site, ’la fouille était suelement partiale ou préliminaire’ ;  - un total de 250 squelettes ont été déterrés, certains d’entre eux de  seconds enterrements, et 200 autres tombes ont été exposées mais pas  fouillées ;  - le site contient au moins 4 de plus encore non déterrés de restes de  tombes Musulmanes datant au moins du 11ème siècle, avec 2000 tombes  estimées reposant sous le site."
Au lieu de mettre en avant ces conclusions à la Haute  Cour, l’AAI retenu le rapport de Suleimani et a soumis à la Cour qu’il  n’y avait pas d’empêchements à la construction sur la plus grande partie  du site, et l’a laissé pour la construction. L’ordre de la Haute Cour  se ralliait en grande partie sur les présentations de l’AAI que  seulement une petite partie du site du musée contenait la majorité des  restes humains trouvés, que les fouilles étaient autrement complètes, et  qu’"aucune donné scientifique ne restait", tout ce  qui a contredit les découvertes du propre chef des fouilles de l’AAI,  Suleimani. Sulaimani a depuis déclaré que l’AAI, "sous  les pressions de la part des entrepreneurs et politiciens, a participé à  la destruction d’un site archéologique de valeur", et que sa  conduite constitue "un crime archéologique". Comme  il l’a affirmé dans une interview : "Nous parlons de  dizaines de milliers de squelettes sous la terre ici, et pas juste d’une  petite douzaine".
Une pétition ultérieure pour annuler la décision de  l’AAI de laisser le site à la construction, basée sur les révélations  ci-dessus, a récemment été niée par la Haute Cour sur des terrains  procéduraux très larges, nommément, qu’il n’y avait rien dans la seconde  pétition de nouveau, et qu’elle ne pouvait donc pas reconsidérer sa  décidions antérieure. Pendant que le rapport de Suleimani à l’AAI avait  été soumis à la Cour durant des audiences sur la pétition antérieure, la  Cour n’a pas adressé, comme elle avait échoué à le faire dans son  premier jugement, les contradictions significatives entre le rapport de  Suleimani et les informations fournies par l’AAI quant au progrès et aux  résultats des fouilles sur le site. Pluôt, elle a réitéré la version de  l’AAI des résultats, que le chef des fouilles Suleimani a attestée  comme un "mensonge factuel et archéologique". Cela a  montré une indifférence curieuse des faits qui auraient dus être  centraux dans la décision de la Cour dans les deux jugements, nommément,  que la construction du musée prenait place sur le site d’un ancien  cimetière rempli de tombes musulmanes et de restes humains, qui ont été  profanés dans le processus.
Cette décision, ensemble avec la décision de la Cour de  2008, illustre clairement le parti pris de la Cour en faveur de la  construction du "Centre pour la Dignité humaine - Musée de la Tolérance"  du CSW. Sa décision rend évident le fait que la Haute Cour, en gardant  la justice israélienne dans un parti pris clairement en faveur des  intérêts Juifs au-dessus de ceux des Palestiniens, voit les  préréogatives du développement d’Israël comme plus importantes que de  respecter les croyances religieuses et de préserver l’héritage culturel  de ses populations musulmanes et chrétiennes comme minorité dédaignée.
Des possibilités informelles de convaincre les autorités  israéliennes et les commanditaires américains du projet (le CSW) de  considérer des placements alternatifs ont également été sans succès, et  ont révélé la dureté des ces autorités pour les plaintes des  Palestiniens et des Musulmans au regard de leurs droits et sentiments à  propos de la profanation de leur cimetière.
Les pétitionnaires, ainsi, n’ont pas de recours à part  la loi internationale des droits humains et les institutions tâchant de  la soutenir, à qui cette pétition est soumise.
E. LES VIOLATIONS DE LOIS  INTERNATIONALES
Construire le musée sur une portion du cimetière  constitue une violation de nombreux droits humains internationaux,  incluant :
F. DEMANDES D’ACTION
A la lumière de ces violations, les pétitionnaires  demandent les actions suivantes de la part des officiels et des corps  adressés ici-bas :
Les pétitionnaires demandent que le rapporteur spécial  sur la liberté de religion et de croyance, le rapporteur spécial sur les  formes contemporaines de racisme, discrimination raciale, xénophobie et  intolérance liée, et l’expert indépendant sur le terrain des Droits  culturels demandent urgemment que le gouvernement d’Israël :
Basée sur le mandat conçu dans la résolution du Conseil  des Droits humains le 21 octobre 2009, les pétitionnaires demande que le  Haut Commissariat pour les Droits humains des Nations Unies considère  cette plainte sur des bases urgentes et enquête et rende compte de la  violation d’Israël des droits humain ci-dessus qui, ensemble avec  d’autres actions israéliennes qui dégradent ou endomagent des sites  religieux non-Juifs, constitue une cause de violations vulgaires des  droits humains des Palestiniens et des Musulmans.
Les pétitionnaires demandent que le directeur général de  l’UNESCO considère cette plainte à la lumière des résolutions de  l’UNESCO existant sur le sujet et des violations des droits humains  alléguées ici, et de coordoner les efforts avec les dirigeants des  Nations-Unies sus-mentionnés pour que le cimetière de Mamilla, un site  d’héritage culturel et religieux de grande valeur, soit protégé et  préservé.
Les pétitionnaires demandent que le gouvernement de  Suisse, dans sa capacité de dépositaire de la Quatrième Convention de  Genève, considère ce problème dans le contexte de reprise de la  Conférence des Hautes Parties contractantes à la Quatrième Convention de  Genève.
22 février 2010 - PNN - écrit par Florence et traduction par Monique  Poupon/PNN