Jean-Guy Greilsamer
          « Je poursuivrai résolument mon engagement dans des actions  pacifiques de boycott des produits d’Israël tant que cet Etat ne se  conformera pas au droit international »         
 Paris, le 23 février 2010
Monsieur le Premier Ministre, 
Madame la Ministre de la Justice,
Madame la Ministre de la Justice,
Avant d’aborder l’objet de cette lettre, je me présente  par quelques détails dont vous comprendrez plus loin la signification.
Je suis né en 1946 et suis Juif. Ma famille, comme la  plupart des familles juives, a subi de lourdes pertes pendant la guerre.  De nombreux parents, que je n’ai donc jamais connus, ont disparu en  camp de concentration : ma grand-mère maternelle, des oncles, des tantes  et des cousins. 
Mon enfance a baigné dans une ambiance juive, rythmée par des fêtes et des rencontres familiales, et j’ai fait ma Bar-Mitzva en 1959 (à Bar-le-Duc). Je garde un assez bon souvenir de cette période, et mes parents, bien que de nature très inquiète, ne passaient pas leur temps à ressasser continuellement les souvenirs du génocide.
Mon enfance a baigné dans une ambiance juive, rythmée par des fêtes et des rencontres familiales, et j’ai fait ma Bar-Mitzva en 1959 (à Bar-le-Duc). Je garde un assez bon souvenir de cette période, et mes parents, bien que de nature très inquiète, ne passaient pas leur temps à ressasser continuellement les souvenirs du génocide.
Lors de ma Bar-Mitzva, j’ai lu solennellement dans la  synagogue un texte imprimé, que j’ai gardé, dans lequel il est écrit :  « Je prends l’engagement de devenir un membre utile de la société et un  bon citoyen de mon pays ». 
Eh bien, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Justice, c’est cette promesse qui me guide quand je m’engage dans des actions pacifiques de boycott des produits d’Israël, actions que je poursuivrai résolument aux côtés d’autres manifestants tant que cet état ne se conformera pas au droit international.
Eh bien, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Justice, c’est cette promesse qui me guide quand je m’engage dans des actions pacifiques de boycott des produits d’Israël, actions que je poursuivrai résolument aux côtés d’autres manifestants tant que cet état ne se conformera pas au droit international.
Cet Etat développe en effet depuis longtemps une  politique de dépossession, d’exclusion, d’expulsion, de colonisation et  d’humiliation du peuple palestinien : colonisation ininterrompue de la  Cisjordanie, blocus de Gaza, atteintes graves aux droits des  Palestiniens d’Israël, judaïsation de Jérusalem, refus du droit au  retour des très nombreuses familles expulsées lors de la création de  l’Etat d’Israël.
Cet Etat, qui prétend agir au nom des Juifs du monde  entier et brandit constamment l’ignoble chantage à l’antisémitisme, est  criminel pour la population palestinienne et suicidaire pour la  population juive. Comme il méprise le droit international, qu’il  jouit d’une impunité  persistante et que sa politique provoque l’accroissement de nombreux  conflits ou tensions dans le monde, beaucoup de citoyens épris de  justice, dont je suis, ont compris qu’il était temps de développer une  campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) à l’image de  celle qui a contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.
J’ai été très choqué par vos discours face au CRIF qui  visent à criminaliser BDS et à prétendre sans aucune preuve que ce  mouvement appelle à boycotter les produits caschers. Et la condamnation à  Bordeaux de madame Sakina Arnaud pour « incitation à la haine raciale,  nationale et religieuse » est injustifiable.
Je suis disposé, si cela vous intéresse, à vous exposer  plus longuement mes convictions, voire à en discuter avec vous.
Mais en tant que Juif attaché à la justice et aux droits  des peuples je continuerai, comme beaucoup d’autres concitoyens guidés  par leur conscience, à persévérer dans le mouvement de Boycott,  Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu’à ce que cet Etat se  conforme au droit international et reconnaisse les droits du peuple  palestinien.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, Madame la  Ministre de la Justice, mes salutations citoyennes.
* Jean-Guy Greilsamer est  membre du bureau national de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
                23 janvier 2009 - Communiqué par l’auteur