Le Hamas a demandé à la  France de s’impliquer dans les négociations pour obtenir la  libération du soldat israélien Gilad Shalit, en échange de  l’élargissement de centaines de détenus palestiniens par l’Etat hébreu.
« Paris n’a pas donné suite »,  affirme un diplomate français. « On a constaté que le médiateur allemand  n’a pas réussi, jusqu’à présent, sa mission. La France n’est donc pas  pressée de s’impliquer dans cette affaire », ajoute la source. 
Faute d’avancée, les services de  renseignements allemands (BND) ont menacé de se retirer du dossier en  fin d’année dernière. « Ils ont dû avoir vent de l’intervention  américaine exercée en coulisses pour que le deal ne se fasse pas »,  précise le diplomate. 
Washington ne souhaite pas que le  Hamas engrange les bénéfices d’une libération d’un millier de  prisonniers palestiniens contre le retour à la liberté d’un soldat  israélien, au moment où les Américains tentent de rehausser le statut de  Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, dans l’espoir de  relancer les négociations de paix avec Israël. 
Fin 2009, les positions des  Israéliens et du Hamas s’étaient pourtant rapprochées. Les divergences  ne portaient plus que sur la liste des personnalités palestiniennes,  dont les islamistes exigeaient l’élargissement, et sur une autre liste  d’activistes palestiniens « ayant du sang sur les mains » que l’état  hébreu voulait voir transférés à l’étranger. 
Détenteur d’un passeport  français, Shalit est détenu depuis trois ans et demi à Gaza par des  islamistes. Via la Syrie et le Qatar, la France lui a déjà fait passer  une lettre rédigée par son père. 
«Dans cette douloureuse affaire,  ajoute le diplomate, le Hamas n’a pas confiance dans les Egyptiens, car  il les soupçonne d’avoir un agenda caché, et les Israéliens, de leur  côté, ne veulent pas entendre parler des Turcs comme médiateur ».  
La France n’entretient pas de  relations politiques avec le Hamas, qu’elle considère, à l’image de  l’Union européenne, comme une organisation terroriste. La requête en  question a vraisemblablement été relayée par les services de  renseignements français.