Hier soir, sur une chaîne de télévision israélienne, Roger Cukierman a affirmé être "intervenu" auprès des parlementaires UMP pour les convaincre de voter contre la reconnaissance de l'État de Palestine.
"Il a été parfait": tels sont les mots formulés à l'antenne par Roger Cukierman afin de féliciter la dernière prise de position, affichée la veille, de Nicolas Sarkozy. Mardi soir, l'ancien chef de l'État s'était déclaré hostile à la reconnaissance parlementaire de l'État de Palestine.
Mercredi, le président du Crif, de passage en Israël (pour y rencontrer notamment les correspondants de la presse française), était l'invité de la chaîne i24news.
Interrogé sur sa réaction à propos du vote -qui sera débattu vendredi 28 novembre- de l'Assemblée nationale, Roger Cukierman a incidemment confessé (à 3'20), à l'instar d'un lobbyiste décomplexé, être "intervenu" et avoir "lourdement" insisté "auprès des dirigeants de l'UMP" pour les convaincre de faire deux choses : faire participer les députés au vote solennel du 2 décembre (alors que ces derniers avaient songé à s'abstenir) et s'exprimer contre la reconnaissance de la Palestine (à rebours de la position adoptée par 135 pays).
Détail révélateur: Roger Cukierman déclare (à 2') avoir des "contacts" à "l'Élysée et Matignon" qui l'auraient assuré -comme l'aurait également fait Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères- de l'absence de toute volonté -"à court terme"- de François Hollande et de Manuel Valls en faveur de la reconnaissance de l'État de Palestine.