Sabah Ayoub - al-Akhbar
         Les médias français ont négligé de traiter un incident récent 
où des roquettes israéliennes ont explosé près de la maison d’un 
diplomate français à Gaza, entraînant des blessures et la mort d’un bébé
 à naître.
        
La presse française... Une presse de caniveau ?
L’attaque du domicile du consul 
français à Gaza n’a fait aucune première page des médias dominants en 
France, lesquels se sont trop souvent transformés en vulgaires moyens de
 propagande pro-israélienne - Photo : AFP
Quatre roquettes israéliennes ont explosé à côté de la 
résidence du diplomate français, Majdi Shaqura, à Gaza dimanche dernier,
 le blessant lui et sa fille âgée de 13 ans, et provoquant une fausse 
couche pour son épouse comme l’a déclaré le diplomate à un journaliste 
de l’AFP.
Une telle agression avec ses évidentes répercussions 
politiques et humanitaires aurait probablement provoqué l’indignation 
parmi la communauté internationale et le gouvernement français, à un 
détail près : le contrevenant était cette fois-ci Israël.
Le gouvernement français a évité de divulguer des 
informations sur l’attaque. La déclaration officielle publiée par le 
ministère des Affaires étrangères était réduite au maximum.
Aucune référence n’a été faite à la fausse couche subie 
par l’épouse de Shaqura, qui a très probablement été causée par 
l’attaque. Le porte-parole du ministère a été obligé de mentionner 
l’incident uniquement pour confirmer que c’était arrivé.
L’attaque à la roquette n’a fait la première page 
d’aucun des journaux de premier plan en France, et n’a reçu aucune 
couverture dans les programmes d’informations.
Les informations diffusées étaient basées sur des 
rapports d’agences, aucun correspondant n’étant dépêché sur place pour 
relever les détails de ce qui s’est produit ou pour ajouter une touche 
humaine aux faits.
Seules quelques lignes ont été publiées, résumant 
l’attaque avec des euphémismes et des litotes. Pas une seule 
présentation du diplomate blessé ou de sa famille endeuillée n’a été 
faite.
Cela permet de supposer que les principaux médias 
français, défenseurs présumés des droits humains et de la liberté 
d’expression, se sont inclinés devant les impératifs du gouvernement 
français et les pressions du lobby pro-israélien.
Un fait notoire : le journal Libération a mentionné 
l’attaque dans sa section de « nouvelles brèves » comme une nouvelle 
mineure. Le Figaro et Le Point ont repris les rapports des agences de 
presse, en se concentrant sur les soi-disant « blessures légères » du 
diplomate et de sa famille, tout en négligeant de mentionner la fausse 
couche subie par la femme du diplomate.
Le Figaro est allé encore plus loin en utilisant le 
terme [profondément raciste et méprisant pour la vie humaine - N.d.T] de
 « dommages collatéraux » pour parler des blessures de la famille 
Shaqura, tandis que Le Monde n’a certes pas oublié pas de mentionner le 
communiqué israélien, disant « qu’aucune plainte n’a été reçue et que 
les roquettes ont atteint leur cible. »
En fait, le seul véritable article qui a été publié 
était celui d’Adrien Jaulmes dans Le Figaro, qui [comme à l’habitude - 
N.d.T] a justifié les actions israéliennes en écrivant que « la 
surpopulation de Gaza et le fait que les militants palestiniens ont tiré
 leurs roquettes à partir de zones résidentielles, sont les raisons pour
 lesquelles des civils sont blessés ou tués par les attaques 
israéliennes. »
Enfin, le magazine Le Nouvel Observateur a publié la 
déclaration officielle du gouvernement et a rappelé aux lecteurs la 
tension entre le président français Nicolas Sarkozy et le Premier 
ministre israélien, Benjamin Netanyahu, suite au scandale récent d’une 
conversation révélant le dégoût de Sarkozy pour son homologue israélien.
Les sites des chaînes de télévision ont également évité 
de publier des informations sur l’attaque. Il n’y avait aucune mention 
sur les sites internet de TF1 et TV5 Monde.
D’autres canaux, tels que France 24, ont signalé que le 
ministère français des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur 
d’Israël à Paris, Yossi Gal, la seule photo diffusée étant celle de Gal.
L’incapacité des médias français à rapporter l’événement
 s’affiche après que la libération du soldat israélien Gilad Shalit 
capturé [par la résistance palestinienne - N.d.T] ait submergé la presse
 et les médias occidentaux.
La question qu’il faut se poser est la suivante : 
peut-on imaginer la façon dont les choses se seraient passées si la même
 famille avait été blessée par des roquettes tirées par les Palestiniens
 ou par le Hezbollah [mouvement de la résistance libanaise - N.d.T] ?
18 novembre 2011 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://english.al-akhbar.com/conten...Traduction : Info-Palestine.net