| Ecrit par Pierre Tiercin | |
| 27.10.11 | |
Le groupe français Swing Gadjé vient de mettre avec panache un terme à
sa tournée en Palestine, après avoir donné dix représentations en 
collaboration avec le groupe Jadal, le Centre Nenoi pour les Arts, le 
Centre d'Information Alternatif, la Société Arabe pour la 
Réhabilitation, le Centre Social pour les Jeunes d'Aida, l'Institut de 
Beit Jala pour la Musique, le Centre des Enfants d'Hébron et le Centre 
Jaffa à Naplouse. Les représentations se sont étalées sur les deux 
dernières semaines.
 
Un musicien de Swing Gadjé donne des cours à de jeunes palestiniens 
Le
 thème de la tournée s'axait autour du concept selon lequel la 
musique porte "au-delà des murs", tel que l'a rapporté Agatha Mary, 
coordinatrice de la tournée, à PNN. Le but était alors de faire passer 
le 
message au monde entier, que les palestiniens sont un peuple civilisé 
qui profitent de leur vie malgré toutes les difficultés qu'ils peuvent 
rencontrer du fait de l'occupation, du mur et de la colonisation. La 
coordinatrice a mis en exergue que la musique est un langage 
international, qui dépasse toutes les barrières et toutes les 
différences, et qu'elle a pu à de nombreuses reprises être l'instrument 
de la paix et de l'amour entre les hommes. 
 
Le groupe espère que la 
tournée a pu aider les palestiniens à envoyer un message au monde, et leur assurer qu'il y en a encore beaucoup qui se soucient
de leur devenir.
 
Swing Gadjé est un groupe phare de la Compagnie du Tire-Laine, collectif
lillois dont l'objectif est l'organisation de concerts et de spectacles
populaires de qualité et de proximité, depuis 1992. La compagnie fait 
notamment la promotion de la rencontre et de la diversité culturelle, de
l'échange et du partage, tout en mettant en scène des musiques issues 
de la fusion des schémas traditionnels et des inventions contemporaines.
Tire-Laine est également célèbre pour son atelier théatre, lequel est 
gratuit et particulièrement tourné vers les demandeurs d'emploi ou les 
employés bénéficiant du RSA. Ses productions, de qualité, reçoivent des 
critiques très favorables de la part des journaux locaux.
 
Swing Gadjé s'inscrit ainsi dans une tradition d'échange, de partage et 
de militantisme musical. C'est ce militantisme qui les a poussé à mettre
en oeuvre "au-delà des murs", un projet tourné vers l'échange 
franco-palestinien et la jeunesse palestinienne ; parce qu'au-delà de la
tournée et des représentations de scène, la venue de Swing Gadjé en 
Palestine s'est également articulée autour du partage avec la jeunesse 
palestinienne. Le groupe a organisé des leçons de musique ouvertes aux 
enfants et aux jeunes, cherchant à transmettre leur culture de la 
musique et à les initier à leurs talents.
 
L'échange avec la jeunesse 
palestinienne avait débuté en France. Aux origines du projet, des 
voyages en Palestine et la rencontre de Kareem Amira, directeur du 
Centre de Jeunesse du Camp d'Aida à Bethléem, ainsi que plusieurs 
animations et l'organisation d'une conférence accompagnée d'expositions 
sur les camps de réfugiés. En amont de la tournée également, Swing Gadjé
a appelé à une collecte d'instrument, lesquels ont été délivrés aux 
enfants de Palestine pendant le passage du groupe.
 
La rencontre avec le groupe palestinien Jadal a approfondi les relations
de Swing Gadjé avec la Palestine, et permis la mise en scène d'une 
tournée conjointe sur les territoires palestiniens. Agatha Mary a 
insisté, cette première tournée ne sera pas la dernière, et elle espère 
reprendre une riche coopération avec les organisations que le groupe a 
rencontré. Il faut également signaler que l'aventure se poursuit en 
France : le groupe Jadal rejoindra Swing Gadjé en novembre prochain, 
pour la mise en scène d'une nouvelle tournée conjointe dans le cadre de 
la semaine de la solidarité internationale.  
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