Publié le 1er-01-2011 
                   Jawahir Abu Rahmah, 36 ans, qui  participait à la manifestation de protestation contre le vol des terres  palestiniennes à Bil’in (village situé au nord de Ramallah, en  Cisjordanie occupée), est morte de ses blessures, dans la nuit de vendredi à samedi, suite à des tirs de gaz toxiques de l’armée israélienne.
Les manifestations de Bil’in, non armées et non violentes, ont un but précis : exiger l’application du droit, non seulement le droit international puisque le mur d’annexion israélien a été clairement condamné par la Cour Internationale de Justice dès 2004, mais aussi le droit israélien. La Cour  Suprême Israélienne en effet admis, il y a trois ans, que la saisie de  2.300 dunums (230 hectares) des terres des villageois de Bil’in était  illégale, et a ordonné la restitution de 800 d’entre eux.
Sans le moindre effet :  malgré l’arrêt de la plus haute  juridiction israélienne, l’armée n’a pas déplacé un mètre de clôture,  et continue d’attaquer les paysans palestiniens qui tentent d’exploiter  leurs oliveraies du côté « palestinien » (autrement dit, non encore  volé) de la barrière.
Les militants internationaux, notamment ceux de la  délégation conduite par CAPJPO-EuroPalestine ont eu un avant-goût de la  sauvagerie coloniale, le dimanche 26 décembre à Bil’in, lorsqu’ils ont  été aspergés de gaz lacrymogènes (non mortels) en accompagnant les  villageois planter des pousses d’oliviers côté « palestinien » du mur.
Mais hier, alors que le gros  des manifestants étaient des Palestiniens, l’armée d’occupation a tiré  directement, à tir tendu, et avec des cartouches de gaz contenant des  substances phosphoreuses, qui ont touché Mme Abu Rahmah.
Celle-ci a été transportée dans un hôpital de Ramallah, où les médecins n’ont pu la  ranimer. Jawahir Abu Rahmah était la sœur d’un autre martyr du village  de Bil’in, Bassem Abu Rahmah, lui aussi assassiné, en avril 2009, par un  tir tendu de grenade lacrymogène en pleine poitrine. Un troisième  membre de la fratrie, Ashraf Abu Rahmah, avait été sérieusement blessé,  il y a trois ans, dans les mêmes conditions.
Saluant la mémoire de ce nouveau martyr, les habitants  de Bil’in et leur comité de défense confirment leur volonté de  poursuivre la résistance, et appellent à la solidarité internationale.  Parmi les premiers à y répondre, le militant anti-colonialiste israélien Jonathan Pollak,  qui s’apprête à effectuer une peine de trois mois de prison, pour avoir  participé à une manifestation dite « illégale » de protestation, à  Tel-Aviv, contre le blocus de Gaza.