Saed Bannoura - Imemc et Agences
La police de district israélienne en Cisjordanie occupée a disculpé un policier israélien qui avait tiré sur une militante pacifiste états-unienne, l’a blessant à l’œil, durant une manifestation au terminal de Qalandya, au nord de Jérusalem, il y a six mois.
Le 31 mai dernier, la jeune états-unienne de 21 ans, Emily Henochowicz, étudiante en art, était touchée à l’œil par une grenade lacrymogène lancée par un policier israélien lors d’une manifestation non violente.
Henochowicz, étudiante au collège de la Cooper Union à New York, participait à une manifestation contre l’agression israélienne de ce même 31 mai contre le navire turc, Marmara, qui se rendait à Gaza pour y apporter des fournitures humanitaires. Neuf militants pacifistes turcs ont été tués dans l’attaque.
Elle brandissait un drapeau turc dans la manifestation quand elle fut touchée à l’œil par une grenade lacrymogène lancée par un policier israélien. Son œil fut perdu et elle souffrit de plusieurs fractures.
Sa famille a déposé plainte auprès de la police israélienne arguant que le policier avait délibérément lancé la grenade sur elle.
Mais le policier, le commandant du bataillon de la Police des frontières et le commandant de compagnie prétendirent que la grenade avait touché l’œil après avoir ricoché sur une barricade, indique le quotidien israélien Ha’aretz. Selon eux, leurs allégations seraient « confirmées par une vidéo ».
Représentant Henochowicz et sa famille, l’avocat israélien, Michael Sfrad, dénonce avec force l’enquête de la police, déclarant qu’elle a été négligée et la décrivant comme une « station d’épuration de la Police des frontières », indique Ha’aretz.
Sfrad indique également que la police n’a pas discuté avec le journaliste de Ha’aretz, Avi Issacharoff, et le photographe, Daniel Baron, qui, tous deux, étaient sur les lieux et ont couvert l’agression, par écrit et en photos, ajoute Ha’aretz.
Pour Sfrad, le fait de ne pas avoir interrogé des témoins impartiaux, selon lesquels le policier avait visé directement Henochowicz, doit être considéré comme une obstruction à l’enquête et un « aveu du manque d’intérêt à rechercher la vérité ».
Le dossier est actuellement entre les mains du bureau du procureur du district, a déclaré la police à Ha’aretz, sans donner de plus amples informations.
Emily étudiait alors à l’école des Arts à Jérusalem ; elle détient la citoyenneté israélienne, son père est né en Israël, et ses grands-parents sont des survivants du génocide des juifs.
A son arrivée en Israël, elle est restée quelques temps à Jérusalem-Est et dans le reste des territoires occupés, et ses dessins commencèrent à exprimer la souffrance de la vie palestinienne dans les Territoires occupés.
Israël a refusé de payer les 37 000 dollars US (environ 28 000 €) qu’a coûté son traitement médical à Jérusalem, il a prétendu qu’elle n’avait pas été touchée intentionnellement et « qu’elle s’était mise elle-même en danger en participant à la manifestation ».
28 novembre 2010 - Imemc - traduction : Info-Palestine.net