Par ISM Gaza
La zone frontalière nord de la Bande de Gaza est, pour le deuxième jour consécutif, sous attaque des snipers des forces d'occupation. Le 27 novembre, trois personnes ont été blessées, dont un garçon de 12 ans et un homme en état grave. Aujourd'hui, 28 novembre, trois autres Palestiniens ont été blessés par les tirs israéliens alors qu'ils travaillaient dans la zone tampon, et parmi eux encore un enfant. Mokles Jawad al-Masri, 15 ans, Mamdoe Ajesh Alsoes, 20 ans et Mohamed Khalil Zanin, 21 ans, ont été blessés à Beit Hanoun, au nord de Gaza.
Mokles Jawad Al Masri, 15 ans
Les tirs ont touché Mokles Jawad al-Masri à 7h du matin, pendant qu'il ramassait des gravats à environ 500m du passage d'Erez. Il a été blessé à la jambe et il est maintenant hospitalisé à Beit Lahyia avec une fracture. Selon le médecin, sa convalescence prendra entre un et deux mois.
"A cause du blocus, ma famille n'a pas beaucoup de choix pour survivre. Nous sommes 17 à la maison et j'apporte la nourriture en ramassant et en vendant des gravats. C'est dangereux et je ne me fais que 50 shekels (10€) par jour, mais c'est tout ce que je peux faire pour aider. J'ai un frère aîné en dernière année de collège. Je vais aussi à l'école, mais c'est encore facile, alors j'ai plus de temps libre que mon grand frère. Il a besoin de se concentrer à l'école pour avoir de bons résultats, et il pourra alors avoir un bon boulot."
Mokles va régulièrement dans le secteur du passage d'Erez pour son travail quotidien de collecte de déchets. Aujourd'hui, lui et un ami sont sortis avec un âne qu'ils avaient loué lorsque soudain les tirs sont partis.
Le père de Mokles travaillait comme ouvrier du bâtiment en Israël, mais depuis 2003, les autorités israéliennes n'ont pas renouvelé son permis de passer en Israël. Comme 42% de la population de Gaza, il est sans emploi. Selon l'OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, le nombre de personnes vivant en grande pauvreté à Gaza est passé de 100.000 à 300.000 au cours des deux dernières années.
"Tous les jours, nous vivons dans la crainte dès qu'il part travailler. Mais c'est tout ce que nous avons… Nous avons tous le temps peur que quelqu'un vienne nous avertir que les soldats l'ont arrêté ou lui ont tiré dessus," nous dit son père, désespéré.
Quelques heures après, vers 9h30, les forces d'occupation ont à nouveau attaqué et fait la deuxième victime de la journée : Mamdoe Ajesh Alsoes, 20 ans, a été visé par les snipers. Il a été touché au genou et a pu quitter l'hôpital le même jour.
Mohamad Khalil Zanin, 21 ans
Mohamad Khalil Zanin, 21 ans, travaillait sur sa terre lorsqu'il a entendu un tir et vu quelqu'un qu'on transportait au loin. Une heure après, vers 10h30, c'est lui qui a été blessé à la jambe. Et toujours sans avertissement. La balle a traversé sa jambe mais a provoqué une fracture comminutive de l'os et il a dû être opéré : six clous métallique ont été fixées dans sa jambe. Sa convalescence prendra de 6 mois à un an, selon le médecin.
La terre agricole de la famille Khalil Zanin est située près de la frontière ; ils cultivent des orangers et des oliviers.
"Je devais être à 130m de la grille. C'est près, mais c'est notre terre. Nous avons une centaine d'oliviers qui ont besoin de soins. J'y vais souvent, cette semaine tous les jours. C'est sûr, les soldats me connaissent, grâce à leurs caméras. Je ne comprends pas pourquoi ils m'ont fait ça.
"Je venais de terminer mon travail et je rentrais chez moi quand tout d'un coup, ils m'ont tiré dessus avec un M16. Je ne pouvais plus marcher, alors mon ami a dû me porter jusqu'à une voiture pour aller à l'hôpital."
Mohamed, 21 ans, subvient seul aux besoins de ses trois jeunes frères et de ses parents. Son père a eu une attaque cardiaque il y a 13 ans et il a un côté du corps paralysé.
"Je ne sais pas ce qui va arriver maintenant. Personne ne peut aller travailler la terre à part moi. C'est la première fois qu'ils me tirent dessus. Mais qui sait ce qui va se passer ? Je ne veux pas non plus que des gens aillent risquer leurs vies."
Les tirs du 28 portent à 15 le nombre de personnes qui ont été blessées, ce seul mois, pendant qu'elles travaillaient dans la zone tampon.
Traduction : MR pour ISMMokles Jawad Al Masri, 15 ans
Les tirs ont touché Mokles Jawad al-Masri à 7h du matin, pendant qu'il ramassait des gravats à environ 500m du passage d'Erez. Il a été blessé à la jambe et il est maintenant hospitalisé à Beit Lahyia avec une fracture. Selon le médecin, sa convalescence prendra entre un et deux mois.
"A cause du blocus, ma famille n'a pas beaucoup de choix pour survivre. Nous sommes 17 à la maison et j'apporte la nourriture en ramassant et en vendant des gravats. C'est dangereux et je ne me fais que 50 shekels (10€) par jour, mais c'est tout ce que je peux faire pour aider. J'ai un frère aîné en dernière année de collège. Je vais aussi à l'école, mais c'est encore facile, alors j'ai plus de temps libre que mon grand frère. Il a besoin de se concentrer à l'école pour avoir de bons résultats, et il pourra alors avoir un bon boulot."
Mokles va régulièrement dans le secteur du passage d'Erez pour son travail quotidien de collecte de déchets. Aujourd'hui, lui et un ami sont sortis avec un âne qu'ils avaient loué lorsque soudain les tirs sont partis.
Le père de Mokles travaillait comme ouvrier du bâtiment en Israël, mais depuis 2003, les autorités israéliennes n'ont pas renouvelé son permis de passer en Israël. Comme 42% de la population de Gaza, il est sans emploi. Selon l'OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, le nombre de personnes vivant en grande pauvreté à Gaza est passé de 100.000 à 300.000 au cours des deux dernières années.
"Tous les jours, nous vivons dans la crainte dès qu'il part travailler. Mais c'est tout ce que nous avons… Nous avons tous le temps peur que quelqu'un vienne nous avertir que les soldats l'ont arrêté ou lui ont tiré dessus," nous dit son père, désespéré.
Quelques heures après, vers 9h30, les forces d'occupation ont à nouveau attaqué et fait la deuxième victime de la journée : Mamdoe Ajesh Alsoes, 20 ans, a été visé par les snipers. Il a été touché au genou et a pu quitter l'hôpital le même jour.
Mohamad Khalil Zanin, 21 ans
Mohamad Khalil Zanin, 21 ans, travaillait sur sa terre lorsqu'il a entendu un tir et vu quelqu'un qu'on transportait au loin. Une heure après, vers 10h30, c'est lui qui a été blessé à la jambe. Et toujours sans avertissement. La balle a traversé sa jambe mais a provoqué une fracture comminutive de l'os et il a dû être opéré : six clous métallique ont été fixées dans sa jambe. Sa convalescence prendra de 6 mois à un an, selon le médecin.
La terre agricole de la famille Khalil Zanin est située près de la frontière ; ils cultivent des orangers et des oliviers.
"Je devais être à 130m de la grille. C'est près, mais c'est notre terre. Nous avons une centaine d'oliviers qui ont besoin de soins. J'y vais souvent, cette semaine tous les jours. C'est sûr, les soldats me connaissent, grâce à leurs caméras. Je ne comprends pas pourquoi ils m'ont fait ça.
"Je venais de terminer mon travail et je rentrais chez moi quand tout d'un coup, ils m'ont tiré dessus avec un M16. Je ne pouvais plus marcher, alors mon ami a dû me porter jusqu'à une voiture pour aller à l'hôpital."
Mohamed, 21 ans, subvient seul aux besoins de ses trois jeunes frères et de ses parents. Son père a eu une attaque cardiaque il y a 13 ans et il a un côté du corps paralysé.
"Je ne sais pas ce qui va arriver maintenant. Personne ne peut aller travailler la terre à part moi. C'est la première fois qu'ils me tirent dessus. Mais qui sait ce qui va se passer ? Je ne veux pas non plus que des gens aillent risquer leurs vies."
Les tirs du 28 portent à 15 le nombre de personnes qui ont été blessées, ce seul mois, pendant qu'elles travaillaient dans la zone tampon.
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