lundi 1 novembre 2010

"Israël" est une vraie menace pour la Turquiephari

Dimanche, 31 Octobre 2010 22:08 
IRIB- Il y en a qui appelle cela «un bouleversement», d’autres, une «révolution silencieuse», mais quelle que soit l’appellation, la Turquie n’est plus ce qu’elle était. La République laïque créée par Mustapha Kemal, sur les décombres de l’empire ottoman, consacre, à chaque heure qui passe, son inévitable, nécessaire, retour, dans le giron des Etats musulmans. Le Conseil de sécurité national turc (YAS) vient, ainsi, d’apporter d’étonnantes retouches aux clauses du document dit de sécurité nationale, un texte qu’il a baptisé «Livre rouge», et où il redéfinit les menaces extérieures et intérieures, pour les cinq années à venir. En le feuilletant, tout lecteur, un tant soit peu soucieux de l’avenir du monde de l’Islam, de ces mille et une cabales qui se trament contre son existence même, a l’agréable surprise de voir figurer en tête des pays menaçant la sécurité nationale turque, «Israël». Une première, depuis 1949, la classification se fait sur fond d’un constat d’une pertinence inégalée que le texte formule en ces termes : «L’instabilité dans la région découle de l’action d’Israël, de sa politique poussant à la course aux armements et c’est cette politique-là qui présente un véritable péril pour la Turquie». Mais le Livre rouge va encore plus loin, en considérant les pays voisins, comme la Grèce, l’Irak, l’Iran, ou encore la Russie, non plus comme étant des sources de «danger», mais des «partenaires à part entière». C’est beaucoup pour un Etat amené par une terrible aberration historique, à couper toutes les amarres, à quitter le havre de paix, à partir, en quête d’une illusion, celle qui veut faire croire qu’un pays musulman ne peut être prospère qu’au prix de trahir son héritage, de se renier soi-même, de vivre à l’heure «occidentale». Ce que vient de décider le YAS est plus qu’une simple révision. C’est, en effet, une leçon de résistance au désespoir, à la résignation, à l’insidieuse tentation de changer de peau, de s’oublier, qu’il prodigue à tous les Etats arabo-musulmans. Comment, dès lors, ne pas songer à cette mine de valeurs, à ce havre de prospérité qu’eut pu être le monde musulman, si certains de ses pays ne s’ingéniaient pas à le dénaturer, à le défigurer, en endossant le rôle du cheval de Troie américano-sioniste ?  
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