On       s’y attendait bien. Presque rien de choquant ni de       surprenant dans la réaction du Hamas suite à la déclaration       de la Ligue arabe qui a relancé les négociations directes       entre Palestiniens et Israéliens. Les dirigeants du       mouvement ont indiqué qu’ils refuseront tous les appels à la       reprise des négociations entre l’Autorité Nationale       Palestinienne (ANP) et Israël.      
      Les       dirigeants du Hamas n’ont pas caché leur mécontentement et       ont annoncé leur prise de position quelques heures avant la       réunion du comité de suivi de l’Initiative de paix arabe au       Caire qui s’était tenue justement pour discuter de la       proposition américaine de relancer les négociations directes.       « Donner à l’ANP toute autorisation de reprendre les       négociations avec Israël serait une transgression grave », a       déclaré Sami Abou-Zurhi, porte-parole du Hamas, lors d’une       conférence de presse.
      En effet,       pour le Hamas il n’y a rien de logique dans la reprise de       négociations qui n’ont jamais réalisé la moindre avancée.       Les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens       se sont arrêtées en décembre 2008, au moment où l’armée       israélienne a lancé son offensive de grande ampleur contre       la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas. « Nous demandons       au comité arabe de retirer l’autorisation précédente donnée       à l’ANP pour les négociations avec Israël », a d’ailleurs       ajouté Abou-Zuhri. Pour lui, il n’y a plus lieu pour ces       négociations et la priorité doit être uniquement donnée à la       reconstruction de la bande de Gaza et le dévoilement des       crimes de l’occupation israélienne, plutôt que de discuter       de la manière de négocier avec Israël.
      Rejet       des pressions 
      Leur       appel est d’ailleurs bien clair à cet égard. Le Hamas       demande aux parties à la réconciliation palestinienne de ne       pas répondre aux pressions américaines. Les Etats-Unis et       Israël ont demandé au président palestinien, Mahmoud Abbass,       de reprendre les négociations directes avant même la fin des       négociations rapprochées indirectes de quatre mois entre       Palestiniens et Israéliens qui ont débuté en mai. Khaled       Mechaal, leader du Hamas à Damas, a lancé lors d’une réunion       avec le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, pour discuter       des affaires régionales avec les officiels syriens et       palestiniens : « Le Hamas est prêt à franchir tous les       obstacles qui entravent la réconciliation » tout en       soulignant que son organisation veut remplir sa mission le       plus vite possible mais sans négociation avec Israël.
      Cela dit,       ce mouvement islamiste avait aussi rejeté la lettre du       président américain Barack Obama envoyée à son homologue       palestinien Mahmoud Abbass, la qualifiant de « lettre de       menace ». En effet, en juin, Obama a envoyé une lettre à       Abbass pour lui dire que les relations       américano-palestiniennes seraient affectées s’il refuse les       négociations directes avec Israël. « Cette lettre est très       décevante », a déclaré Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas,       tout en ajoutant : « Elle révèle les politiques pro-israéliennes       de M. Obama ».
      Des       accusations que l’Autorité palestinienne a même rejetées, en       niant toute intention américaine de faire des menaces. C’est       ce qu’a tenu à souligner le négociateur palestinien Saëb       Erakat qui affirme que « la lettre ne comprend pas de       menaces ou d’avertissements. (...) M. Obama a expliqué que       son rôle serait moindre si nous ne prenons pas en compte ses       recommandations de commencer des négociations directes ».
      La       position du Hamas n’est peut-être pas nouvelle. Ce mouvement       n’a jamais été pour des négociations avec les Israéliens.       Mais ce rejet ne dépasse pas le fait d’être une simple prise       de position qui n’a jamais été tenue en considération. Ceci       en raison des différends qui existent entre les deux camps.       En effet, Amr Moussa a tenu à souligner que le Hamas et le       Fatah devraient endosser ensemble la responsabilité de       l’avortement de la réconciliation, faisant ainsi référence à       la nécessité d’actes pratiques nécessaires pour assurer le       succès de cette mission de réconciliation interpalestinienne.       Ce qui permettrait de donner plus de poids aux Palestiniens       dans d’éventuelles négociations. Quant au comité arabe, il a       approuvé de toute façon ces pourparlers. Il reste maintenant       à savoir lequel de ces deux camp a raison .
            Chaimaa Abdel-Hamid