Cette       instance de la Ligue arabe qui a prôné, en toute surprise,       le retour aux négociations directes, constitue une       couverture pour l’Autorité palestinienne et les Etats dits       pragmatiques.
«       Il a dépassé ses pouvoirs ... Il a même dépassé les pouvoirs       du Conseil ministériel de la Ligue arabe ... Il a dépassé       toutes les institutions palestiniennes ... ».      
       Des       accusations diverses qui ont été pointées vers le comité de       suivi arabe dépendant de la Ligue arabe qui a donné l’aval       pour le retour à des négociations directes. C’est lui qui a       donné auparavant son feu vert pour des négociations       indirectes, et sans aucune raison, voire aucun progrès dans       ce dossier, il donne une autre fois son feu vert pour faire       passer cette fois-ci des négociations directes. Une       situation jugée ambiguë et précipitée d’un comité qui ne       possède pas parmi ses attributs de prendre de telle       position. Mais quel est le rôle essentiel de ce comité ? Son       nom l’explique bien. Intitulé le comité de suivi de       l’initiative de paix arabe, ce comité a vu le jour en 2002,       suite au lancement de l’initiative de paix arabe durant le       sommet de Beyrouth. En fait, la décision de former ce comité       a été prise par la Ligue arabe suite à des critiques       internationales selon lesquelles le plan de paix arabe a été       décidé sans le présenter au monde. Il serait alors       unilatéral. Alors, la mission de ce comité, affichée lors de       sa création, a été de mobiliser et d’activer cette       initiative arabe de paix, et ceci à travers des tournées du       comité pour faire une propagande de cette initiative auprès       de l’opinion internationale et même celle israélienne. En ce       temps, les déclarations des responsables de la Ligue arabe       assuraient que ce comité n’a le pouvoir ni de prendre des       décisions, ni de constituer une référence pour l’Autorité       palestinienne, ni pour le processus de paix. 13 pays ont été       alors choisis parmi les pays de la Ligue arabe pour former       ce comité : Qatar, qui est le président actuel du comité,       Egypte, Syrie, Jordanie, Liban, Palestine, Tunisie, Algérie,       Maroc, Bahreïn, Arabie saoudite, Yémen et Soudan, en plus du       secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.
      8 ans       sont passés depuis sa création, et selon les analystes, le       bilan est totalement négatif. 
      Pour       Emad Gad, le comité a échoué durant toute cette période à       accomplir son rôle pour lequel il a été créé : « Oui, il a       préservé l’initiative arabe, mais seulement en tant qu’un       document, mais il n’a pas joué un rôle concret pour la       promouvoir. Cette initiative a connu alors jusqu’à présent       une négligence internationale, et même régionale ». Des       rares tournées et des réunions qui avaient pour titre de       soutenir l’initiative, mais sans la moindre efficacité.      
      Mohamad       Abdel-Salam, politologue au Centre des Etudes Politiques et       Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, partage ce même point de vue,       en ajoutant que « le monde arabe a espéré, lors de la       création de ce comité, de mettre en valeur la formule de       2+1+1. C’est-à-dire d’être un pôle actif à côté de la       Palestine alors qu’Israël est avec les Etats-Unis. Et de       jouer un rôle efficace dans les négociations comme celui du       comité 5+1 de l’Iran ou le comité des 5 pour la Corée       concernant les négociations sur le dossier nucléaire ». « Ce       qui s’est passé est que le comité est resté toujours inactif       et n’avait même pas enregistré le moindre pas », dit       Abdel-Salam.
      Si le       comité n’a pas accompli sa mission, il a bien joué un autre.       C’est lui qui, aujourd’hui, fournit une couverture arabe       pour les choix de l’Autorité palestinienne soumise à des       pressions américaines. Il lève ainsi l’embarras où se trouve       Abou-Mazen. « Ce comité représente un secours pour le       président de l’Autorité palestinienne en plein conflit avec       le Hamas. Celui-ci dit à chaque fois qu’il ne va pas prendre       de telle position sans l’acceptation du comité de suivi       arabe. Et le comité se regroupe pour lui donner son aval.       Une fois pour des négociations indirectes et une autre pour       des négociations directes ». 
      Non       seulement c’est pour fournir une couverture pour Abbass,       mais aussi pour les pays de l’axe modéré, aussi sous       pression américaine, et qui font partie eux aussi de ce       comité, comme l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite.
      Selon       Gad, le choix des membres de ce comité était de tenir compte       que son centre de gravité soit les pays dits modérés. Le       seul membre opposant c’est la Syrie, qui représente l’axe du       non pour la politique américaine .
      Aliaa       Al-Korachi