Rédaction de Palestine Monitor
          « Bil’in n’est pas le seul ni le premier, mais il est devenu un symbole du combat contre le mur. »         
           La marche de protestation hebdomadaire, dans le village de Bi’liln,  s’est terminée sous l’agression des Forces d’occupation israéliennes  contre la foule, atteignant trois militants avec des grenades  lacrymogènes, et abattant un homme d’une balle d’acier enrobée de  caoutchouc dans le genou à moins de trente mètres.
Ashraf Khatib a été transporté au centre médical palestinien à Ramallah, d’après le comité populaire de Bil’in.
La marche est partie du siège du comité populaire, près  de la mosquée de Bil’in. Des militants de diverses régions du monde  avaient rejoint les Palestiniens et les habitants, formant une  manifestation de 150 personnes contre la construction de la clôture de  sécurité qui traverse le village.
Ils chantaient : «  Wahda wahda wataniya ».
La manifestation brandit des portraits de Mustafa et des masques de Rahmah.
Beaucoup ont mis le masque d’Abdullah Abu Rahmah,  enseignant et dirigeant du combat populaire à Bil’in, condamné vendredi  dernier pour « incitation » après un long procès de huit mois.
« Aujourd’hui, nous sommes tous Abu Rahmah »  a déclaré le chef du village avant le défilé. L’enquête sur le  dirigeant non violent, appelé le Ghandi palestinien, a provoqué une  critique de la part de Catherine Ashton, responsable pour les Affaires  étrangères et la Sécurité à l’Union européenne.
« [La condamnation] et l’emprisonnement  possibles sont destinés à l’empêcher, lui et les autres Palestiniens, à  exercer leur droit légitime à manifester contre l’existence des clôtures  de séparation de façon non violente » lit-on dans la déclaration d’Ashton.
Les manifestants observent les premiers tirs de lacrymogènes.
 Le défilé a serpenté à travers les oliveraies dans la chaleur du milieu  de matinée, avant de s’arrêter devant un enchevêtrement de barbelés et  de béton. La tombe de marbre de Bassem « Pheel » Abu Rahme, le seul mort  depuis le début des manifestations hebdomadaires, est toute proche. Le  groupe s’est mis à crier sur les soldats en position de l’autre côté de  la route.
La tombe de Bassem Abu Rahme.
L’explosion d’une grenade assourdissante a interrompu  les manifestants. Les traînées blanches des grenades lacrymogènes  attiraient les regards vers le ciel jusqu’à ces armes chimiques  dangereuses ; c’est l’une d’elles qui a tué Bassem.
Une grenade lacrymogène arrive sur les manifestants.
Les nuages blancs sont venus au-dessus de la foule,  beaucoup de manifestants se sont mis à courir, la manifestation se  trouvant coupée en deux. Vingt minutes de tirs continuels aux  lacrymogènes ont décimé la foule. Deux Palestiniens ont utilisé des  frondes pour lancer des pierres sur les soldats lourdement armés de  boucliers et casques anti-émeute.
Les fumées des lacrymogènes en plein sur les manifestants.
Un cri montant de l’oliveraie a pressé les manifestants  de courir, les soldats déployant leur position de première ligne.  Beaucoup ont couru vers le village à travers les oliviers ou par la  route. Les uniformes gris et les fusils noirs suivaient. Les yeux  ruisselaient de larmes.
Les ados et les hommes se replient pour ramasser des pierres et les lancer sur les soldats qui s’avancent.
« Bil’in n’est pas le seul ni le premier, » avait dit un organisateur israélien avant les lacrymogènes et les pierres. « mais il est devenu un symbole du combat contre le mur. »
Des hommes se replient en courant devant l’arrivée des forces d’occupation.
Voir le site du village de Bil’in : Bi’lin
                28 août 2010 Palestine Monitor - traduction : Info-Palestine.net