K. Selim
Le Quotidien d’Oran
          Que n’a-t-elle dit ! Les foudres de l’administration Obama se  sont abattues sur la « vieille dame indigne », pour reprendre un titre  de Brecht.         
 Interviewée par une web-télévision, la journaliste a  déclaré : « Souvenez-vous que ces gens-là (les  Palestiniens) sont occupés et qu’il s’agit de leur terre. Ils (les juifs  d’Israël) devraient rentrer chez eux. En Pologne. En Allemagne... Et en  Amérique et n’importe où d’ailleurs ».
 Que n’a-t-elle dit ! Les foudres de l’administration  Obama se sont abattues sur la « vieille dame indigne », pour reprendre  un titre de Brecht. Rahm Emmanuel, officier de réserve de l’armée  israélienne qui occupe les fonctions de secrétaire général de la  Maison-Blanche, et qui en tant que député avait voté pour la guerre en  Irak, n’a pas retenu ses collaborateurs. Les agents du lobby sioniste  ont fait du zèle et se sont déchaînés avec leur férocité habituelle.  Agonie d’injures : même sa lointaine ascendance libanaise a été évoquée.  La courageuse Helen Thomas, doyenne de presse abandonnée par son agent  et son employeur, a préféré jeter le gant et se retirer. Pour  caricaturale qu’elle soit, cette affaire montre avec précision le degré  d’assujettissement de l’administration américaine à la cause  anti-palestinienne. Ceux qui se berçaient encore d’illusions sur le  renouveau incarné par un président métis d’origine africaine se rendent  compte qu’autant qu’à l’époque de G.W. Bush, l’establishment politique  de Washington est aligné sur le discours et les thèses des milieux les  plus anti-arabes et antimusulmans.
 Mais la réaction de la très honorable Helen Thomas,  contrainte de présenter des excuses, est loin d’être isolée. Ainsi, les  proclamations de soutien à Israël et les insultes proférées à l’encontre  des militants humanitaires de la Flottille de la Paix par les  « intellectuels » communautaristes français, les notoires Bernard-Henry  Lévy et Alain Finkielkraut, se heurtent à l’indignation d’une partie  croissante de l’opinion française. Les réactions aux propos de ces deux  propagandistes notoires du sionisme montrent que l’ère du monologue  suprématiste par l’argent et l’entregent est achevée.
 Les propagandistes se heurtent désormais à la libre  expression - par les vertus démocratiques d’internet- de très nombreux  Français qui s’étonnent de l’espace disproportionné accordé par leurs  médias à ces chantres de l’apartheid. Les citoyens occidentaux qui  vivent dans des pays qui pratiquent la démocratie à l’intérieur de leurs  frontières et le fascisme d’Etat dans leurs relations internationales,  découvrent à cette occasion l’étendue de la manipulation dont ils sont  l’objet permanent.
 Les plateaux des télévisions grossièrement construits  autour de philosophes de pacotille, de politologues militants ou  d’experts très orientés, ne trompent plus grand monde. Et ce n’est pas  la présence, toujours minoritaire, de politiques ou de journalistes  lucides qui parvient à effacer aux yeux du plus grand nombre  l’impression d’une mise en scène médiatique islamophobe, anti-arabe,  antipalestinienne et pro-israélienne.
Le matraquage ininterrompu, relayé par des diversions  « identitaires », arrive cependant au bout de ses capacités  d’intoxication. La réaction sincère et spontanée d’une journaliste  chevronnée traduit l’exaspération de ceux qui sont confrontés à  l’indéfendable réalité du sionisme.
 Messieurs les racistes et les colonialistes, Helen  Thomas vous salue bien !
                10 juin 2010 - Le  Quotidien d’Oran - Editorial
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8911