Gilles Paris
Exercice d’introspection passionnant [en  anglais] sur le site de Foreign Policy qui donne la parole à des acteurs  passés et actuels, américains, israéliens et palestiniens du processus  de paix éponyme. Pour leur demander ce qu’ils ont appris et ce  qu’ils recommanderaient.
Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la sécurité  intérieur de Jimmy Carter : “Trop souvent, l’engagement américain a été  plus rhétorique que réel”.
Saëb Erekat, chef des négociateurs palestiniens : “j’ai  cru que je comprenais les Israéliens”.
Michael Oren, ambassadeur israélien à Washington : “il  est erroné de parler de conflit israélo-arabe, la plus grande menace est  l’Iran”.
Yossi Beilin, ancien négociateur israélien d’Oslo :  “j’ai sous-estimé les minorités prêtes à payer un prix élevé pour faire  échouer le processus“.
James Wolfensohn ancien émissaire du Quartet : “j’ai cru  qu’on pouvait régler le problème”.
Robert Malley, ancien conseiller de Bill Clinton : “la  solution des deux Etats apparaît aujourd’hui plus comme une priorité  israélienne que palestinienne”.
Gamal Helal, chef des traducteurs américains : “il n’y a  pas d’ambiguïté constructive, l’ambiguïté ne peut être que  destructrice”.
Dov Weisglass, ancien conseiller d’Ariel Sharon : “le  conflit est plus compliqué aujourd’hui qu’il y a deux ans”.
On retiendra enfin la formule d’Anthony Zinni, “marine”  du Centcom expert en matière de Proche-Orient (il fut l’un des plus  lucides sur l’Irak) envoyé au feu pour une improbable médiation, fin  2001, au paroxysme de l’affrontement entre Ariel Sharon et Yasser  Arafat, enfermé à Ramallah :
“Nous devrions prendre conscience de ce qui ne  fonctionne pas : les sommets, les accords de principe, les envoyés  spéciaux, les plans américains. Pratiquement toutes les composantes de  notre approche ont échoué. Alors, pourquoi continuer à les répéter ?“
De quels outils la diplomatie pourrait-elle alors  jouer ?
publié sur le blog du Monde  "Guerre ou Paix"