L’ex-président américain Jimmy Carter a jugé  indispensable hier que Palestiniens et Israéliens négocient directement  une solution à deux Etats au Proche-Orient mais il a souligné que cela  impliquerait qu’Israël infléchisse spectaculairement sa politique.
Carter, qui joua avec succès les médiateurs entre  l’Egypte et Israël pour aboutir aux accords de Camp David en 1978 et à  la signature de la paix l’année suivante, n’a jamais mâché ses mots  envers les gouvernements israéliens successifs, se plaçant souvent en  porte-à-faux avec la politique officielle américaine.
L’ancien président démocrate a présenté comme  « très embarrassante » l’annonce par Israël la semaine dernière, en  pleine visite du vice-président américain Joe Biden, du projet de  construction de 1.600 nouveaux logements pour des Juifs dans un secteur  de Cisjordanie occupée situé au nord de la vieille ville d’Al Qods.
Dans une intervention devant sa fondation, le  Carter Center, il a affirmé que jamais le monde arabe n’accepterait un  Etat palestinien dont Al Qods-Est ne serait pas la capitale. « Mais cela  va demander un changement spectaculaire dans la politique de l’actuel  gouvernement d’Israël », a-t-il prévenu.
« Nous sommes confrontés actuellement à une  situation tragique. Je dirais que nous n’avons fait aucun progrès  l’année écoulée et, en fait, nous avons probablement reculé dans nos  efforts pour apporter la paix aux Israéliens et à leurs voisins », a  poursuivi l’ancien président démocrate.
« Néanmoins, il convient de ne pas abandonner tout  espoir. Je pense que la paix reste accessible à condition d’un  engagement fort et déterminé en faveur de la solution à deux Etats  prônée par la communauté internationale et d’autres », a conclu Carter,  lauréat du prix Nobel de la paix.
Agé de 85 ans, celui qui a occupé la Maison-Blanche  de 1977 à 1981 a présenté la recherche de la paix au Proche-Orient  comme la priorité de son action depuis son départ de la Maison-Blanche.
En 2006, Carter avait publié un ouvrage dans lequel  il comparait la politique menée par Israël dans les territoires occupés  palestiniens à un « système d’apartheid ».
ATLANTA (Reuters) —  publié par la Presse de Tunisie