Aujourd’hui et demain, des mobilisations ont lieu dans toute la France pour exiger la reconnaissance de l’État palestinien.
Les lignes sont-elles en train de bouger ? Le rapport de forces est-il en passe de s’inverser ? Après la reconnaissance unilatérale de l’État de Palestine par 134 pays, l’Union européenne se mettrait-elle au diapason ? Habitués au silence consentant, voire à la justification des pires crimes israéliens, certains membres semblent changer d’attitude. Le 6 octobre, la Suède annonçait vouloir reconnaître la Palestine « par décret et sans passer par le Parlement ». Sur l’autre rive de la mer du Nord, au Royaume-Uni, une majorité de parlementaires ont de concert adopté une motion plaidant pour la reconnaissance de la Palestine. Et il n’y a pas de petites avancées, s’agissant de la politique étrangère britannique. « On constate également un changement de discours au Quai d’Orsay. Laurent Fabius adopte une attitude plus ouverte en disant qu’il faudra bien reconnaître l’État
palestinien à un moment », observe Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité.
Une délégation portera
des pétitions à l’élysée
Pour poursuivre ce mouvement et « pousser le Parlement français à reconnaître la Palestine à son tour », selon le député européen, une initiative intitulée Convergence Palestine est organisée aujourd’hui à Tourcoing et Cherbourg, et demain, samedi, à Bayonne, Toulouse et Paris, place de la République. Des rassemblements similaires ont déjà vu
le jour à Pau, Annecy, Lyon,
Nantes, Perpignan, Toulouse ou Clermont-Ferrand. À l’appel de l’Association France Palestine solidarité, de la Ligue des droits de l’homme, de la CGT, du PCF, du Mrap, du Parti de gauche et du Mouvement de la paix, la mobilisation s’inscrit dans la droite ligne des manifestations de cet été – alors que les bombes tombaient sans relâche sur la bande de Gaza – et de tous les moments de solidarité qui ont ponctué la dernière Fête de l’Humanité. Les prises de parole de responsables d’organisations seront cadencées par les concerts de Kery James, Volo, Harold et Adrian Chaillou.
Samedi matin, une délégation se rendra à l’Élysée afin de porter les pétitions demandant des sanctions fermes pour en finir avec l’impunité d’Israël, la levée du blocus de Gaza, la fin de l’occupation et de la colonisation. Faut-il rappeler qu’un accord d’association lie toujours l’Union européenne à Israël et que la France poursuit sa coopération militaire avec l’État hébreu ? L’idée de ces rassemblements est de faire de la France une force entraînant les autres pays sur la voie de la reconnaissance. « Il est temps ! » comme le proclament les organisateurs de Convergence Palestine.