Un continent sauve l’honneur de ce que 
l’on appelle souvent hypocritement la « communauté internationale », 
mauvais cache-sexe de l’impérialisme américain.
Qui est aujourd’hui « l’arrière-cour des
 Etats-Unis » ? Ce fut historiquement le sud de celle qui usurpe le nom 
d’Amérique. Aujourd’hui, « notre jardin », comme disait Ronald Reagan, 
ce n’est plus l’Amérique du sud : c’est l’Union Européenne.
La preuve par Gaza… Le Chili, l’Equateur, le géant brésilien, le Pérou, El Salvador, viennent de rappeler leurs ambassadeurs en Israël « pour consultations urgentes », en guise de protestation face à « la magnitude des attaques israéliennes » contre Gaza.
Mardi, le Pérou et le Chili, 
politiquement éloignés de Caracas et La Paz, ont manifesté leur 
« indignation » face à « l’escalade des opérations militaires 
israéliennes », qualifiées de « châtiment collectif ». Les deux pays, 
tout comme le Salvador, exigent le respect par Israël des « normes 
fondamentales du droit international humanitaire ».
Le ministère péruvien des Relations 
Extérieures a condamné « l’interruption du cessez-le-feu par les 
nouvelles opérations militaires israéliennes ».
Le gouvernement
 israélien, habitué à plus de « compréhension », c’est-à-dire de 
complicité pour ne pas dire « soutien », s’est déclaré « profondément 
déçu » et a qualifié « d’encouragement » envers le Hamas les positions 
de ces pays, pourtant conformes aux résolutions de l’ONU.
Le 18 juillet, Quito avait déjà rappelé 
son ambassadeur à Tel Aviv. La Bolivie et le Venezuela rompirent leurs 
relations avec Israël en 2001.
Le 23 juillet, le Brésil rejetait fermement « l’utilisation disproportionnée » de la force par Israël.
Réuni ces jours derniers à Caracas, le 
sommet du Mercosur (Argentine, Brésil, Venezuela, Paraguay, Uruguay) a 
appelé l’ONU à prendre des mesures rapides et concrètes afin d’obliger 
Israël à mettre fin au carnage.
Le 23 juillet, la Bolivie et le Venezuela ont demandé avec force à l’ONU l’arrêt des massacres, et des sanctions immédiates contre l’Etat hébreu.
A La Havane, gouvernement et peuple
 ont depuis longtemps « la Palestine au cœur », et n’ont jamais mégoté 
sur une solidarité humaine, politique, matérielle, multiforme.
Alors : on demande l’asile politique en 
Amérique latine ? Non ! On se bat, ici, contre la politique servile du 
gouvernement français sans doute le plus inféodé depuis les heures 
noires de l’occupation. On se bat pour ne pas laisser défigurer, 
déshonorer, la France des sans-culottes, des communards, de Jaurès, 
Hugo, Zola, Aragon, des Brigades Internationales, des Résistants… La 
France, quoi.
Jean Ortiz
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http://www.legrandsoir.info/l-amerique-latine-solidaire-des-palestiniens-sauve-l-honneur.html
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