Le mythe d’une humanité recréée a cédé la place à la réalité d’une 
humanité déchirée, meurtrie  par les bombardements et les raids 
israéliens sur les populations civiles de la bande de Gaza. Il y a bien 
longtemps que l’état  criminel d’Israël a transgressé la loi du Talion, 
faisant sienne la célèbre formule de Carl von Clausewitz : 
« La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». 
Que l’état d’Israël « s’assoit »  sur le droit international cela est 
depuis longtemps une évidence actée,  voire un fait validé et accepté 
par nos démocraties bien pensantes. Celles-là mêmes qui sont  promptes 
 à donner des leçons d’humanité et de civilisation et demeurent 
embourbées dans  une culpabilité post seconde guerre mondiale menant  à 
la cécité bien pensée.  Grâce au sacro-saint droit à sa sécurité, 
Israël  peut tout se permettre, y compris le massacre de centaines 
d’enfants, de femmes et de vieillards dans cette prison à ciel ouvert 
qu’est la bande de Gaza. Dans leur drame, acculés à la misère 
quotidienne imposée, à la frustration et au désespoir, les Palestiniens 
n’ont plus que leur cœur pour prier et leurs yeux pour pleurer.
Comment pourrait t-il en être autrement face à l’inertie de nos 
responsables politiques justifiant un tel droit et balayant d’un revers 
de main l’horreur et la tragédie semée par les bombes de Tsahal ? On 
aura beau rappeler les centaines de résolutions de l’ONU et le droit 
imprescriptible d’autodétermination  des Palestiniens et leur entière 
légitimité à  édifier  un état  viable et à vivre en paix comme tout à 
chacun, les centaines d’âmes fauchées par le Goliath israélien pèseront 
 bien peu dans la balance de la sacralité de la vie et du droit à la 
dignité. Arguer d’une lutte contre le Hamas et le « péril islamiste » 
 et alléguer  de « dommages collatéraux » et de « frappes ciblées » 
 n’est plus entendable : l’agression terroriste d’Israël  à l’encontre 
des Gazaouis et non pas cette  « guerre » qu’on veut nous vendre et qui 
suppose des règles,  a franchi une étape supplémentaire dans l’indicible
 et l’innommable.
Ainsi on peut s’opposer fermement à la politique de Vladimir POUTINE 
ou de Bachar EL ASSAD ainsi que de nombreux pays à travers le monde sans
 être « taxé » de raciste. Cependant très singulièrement, dès lors que 
l’on questionne, critique le régime israélien, on  tombe d’office sous 
le joug d’antisémitisme et tout devient permis. A l’instar de ces 
manifestations de soutien au peuple palestinien interdites par François 
HOLLANDE qui en filigrane désigne des milliers de manifestants présumés 
coupables de troubles à l’ordre publique et frappés de présomption 
d’antisémitisme.
Motivée par la pseudo agression de la synagogue (démentie par le 
Rabbin), rue de la Roquette à Paris, cette décision politique  est une 
atteinte au droit constitutionnel de manifester. On s’attendait de la 
part du Chef de l’Etat et des autres responsables politiques à plus de 
« retenue » pour ne pas attiser les frustrations et l’animosité entre 
les différentes communautés.  
Pourquoi aucune condamnation des groupuscules violents de la LDJ qui 
sévissent en toute impunité avec la haine des musulmans sans que la 
classe politique française ne s’en émeuve ? On peut s’interroger sur 
l’existence même de ces activistes haineux acceptés en France alors même
 qu’ils sont classés comme organisations terroristes dans d’autres  pays
 occidentaux.
Les lectures à géométrie variable sont nocives et ne peuvent qu’engendrer des frustrations périlleuses pour le vivre ensemble.
La critique et le débat sont inhérents à la démocratie. Pourquoi 
l’état Hébreux constituerait-il  à cet égard une exception ? Il s’agit 
ni plus ni moins de dénoncer explicitement le bellicisme et  la 
politique meurtrière d’un état, avec ses visées coloniales et son 
idéologie guerrière, bien éloignée du message de paix véhiculé par le  
judaïsme. Nous ne le répéterons jamais suffisamment critiquer Israël  ne
 sera jamais de l’antisémitisme, lequel il faut combattre au nom du 
vivre ensemble et de la fraternité universelle.
Face aux stratégies mortifères élaborées dans les états-majors de Tel
 Aviv,  la léthargie des pays arabes et la complicité des démocraties 
occidentales, une résistance intelligente doit s’opérer pour 
sensibiliser l’opinion internationale et faire pression sur nos 
décideurs politiques qui se « fourvoient » parfois dans leurs 
positionnements et manquent du pragmatisme le plus élémentaire.  Depuis 
l’aube de l’humanité il est une vérité incontournable : la PAIX, que 
nous appelons tous de nos vœux, ne s’est jamais accommodée de 
l’INJUSTICE.
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