Rares
 sont les voix politiques dissonantes, même dans l’opposition, qui osent
 renvoyer au gouvernement le pâle reflet de ses liaisons dangereuses 
avec Israël et des dérives répressives auxquelles elles conduisent, au 
mépris de certaines libertés fondamentales gravées dans le marbre de la 
Constitution.
Aussi la vive désapprobation d’Yves Yego, candidat
 à la présidence de l’UDI, à l’égard de l’interdiction de la 
manifestation pro-palestinienne à Paris, n’en a-t-elle qu’une plus 
grande résonance dans le silence assourdissant et éloquent de la droite 
dite classique, et tend à prouver que l’indépendance revendiquée par le 
centre-droit n’est pas usurpée.
Le gouvernement "a fait une forme de provocation" en interdisant la manifestation pro-palestinienne samedi à Paris, et n’a pas "su affirmer l’autorité de l’Etat",
 a asséné celui-ci sur I-Télé, en ce lendemain d’un rassemblement en 
faveur de Gaza dévastée et ensanglantée, qui a bravé la censure 
officielle et la criminalisation du droit de manifester.
"Dans les villes de province les 
manifestations étaient autorisées, elles se sont bien passées. A Paris 
le gouvernement a pris l’irresponsabilité de l’interdire, et il y a eu 
des affrontements", s’est exclamé le député de Seine-et-Marne, fustigeant "une erreur du gouvernement", qui "aurait mieux fait d’encadrer cette manifestation".
"Manifester l’autorité de l’Etat vis-à-vis des
 casseurs, ça c’est indispensable, mais on n’interdit pas une 
manifestation compte tenu des circonstances, et de l’émotion d’une 
grande partie des Français à propos de ce qui se passe en Israël et en 
Palestine", a renchéri ce dernier, en estimant que "le préfet de police aurait dû donner sa démission."
"Au fond le vivre ensemble à la française fait
 que arabes, musulmans, juifs, catholiques, doivent avoir la capacité de
 prospérer ensemble dans ce pays, de se respecter", a poursuivi le 
parlementaire qui brigue le fauteuil de Jean-Louis Borloo dans le 
courant de l'automne, avant d'alerter sur les conséquences désastreuses 
de cette interdiction, une première mondiale dont la France a plus à 
rougir qu'à s'enorgueillir : "Son irresponsabilité (au gouvernement) est une formidable campagne d’adhésion au Front national".