Bethléem – CPI
            
  Les citoyens palestiniens ont réussi à 
se réapproprier  4 000 dunums sur 17 000, qu’ils ont arrachés aux 
colonies batties sur leurs terres, dans le village de Nahaline à l’ouest
 de Bethléem, au sud de la Cisjordanie occupée. Plus précisément sur 
leur terre appelée Ain Al Faress dans ce village.
  
Cet exploit n’a pas plu aux autorités 
de l’occupation. Les autorités ont donc cherché par tous les moyens à 
contourner cette décision, et ont utilisé toute forme de vol pour y 
parvenir. Ils ont alors imposé une nouvelle fois, un plan ancien de la 
ville.
  
  
    Une rue pour relier les colonies
  
  
« Au petit matin, il y a deux jours, j’ai 
entendu le bruit des bulldozers près de ma terre. J’ai suivi le bruit et
 j’ai trouvé les autorités de l’occupation munies de leurs bulldozers 
qui construisaient une  route afin de relier la colonie de Bitar Alit à 
l’ouest de Nahaline et celle de Jafout au sud. Mais les citoyens 
empêchaient les colons de construire la route et  de finir les 
travaux. », raconte un agriculteur. 
  
Il poursuit : « les autorités de 
l’occupation ont commencé par ouvrir 5 mètres de  route ; elle  fera 
environ 4 km de long, et séparera le sud de Nahaline de l’ouest »
  
Il ajoute : « Ce qui est bizarre c’est que 
les autorités de l’occupation travaillent très tôt le matin et finissent
  très rapidement puis quittent l’endroit. J’ai informé les autres 
agriculteurs. Ils ont vu cette route et l’ont filmée ».
  
  
    Séparer les agriculteurs de leurs terres
  
  
Cette route que les colons sont en train de
 construire avec la protection de l’armée de l’occupation aura des 
conséquences néfastes sur le village. C’est ce que pense l’activiste du 
village, Ghassane Najajra. Il explique : « Cette route, si vraiment elle
 est construite, séparera les agriculteurs de leurs terres dans le 
quartier de Ain Faress. Les habitants ont récupéré leur quartier 
récemment  après avoir trainé 3 ans dans les tribunaux de l’occupant ».
  
La route a été allongée  avec 
de l’asphalte, bientôt elle sera goudronnée. Elle relie les deux 
colonies entre elles ce qui veut dire qu’elle sépare les agriculteurs de
 la zone de Ain Faress et l’isole.
  
Malgré la création de la nouvelle route 
pour relier les colonies, l’occupation continue de bloquer la route d’Al
 Kilou depuis 13 ans. Cette route a été construite pendant le mandat 
britannique en Palestine. De par son nom uniquement, elle porte beaucoup
 de significations. Elle relie le village et la rue de Jérusalem Al 
Khalil. A travers cette route, le village si situe à moins d’un 
kilomètre de l’artère  qui relie Jérusalem et Hébron.
  
La fermeture de la route qui a eu lieu 
pendant l’Intifada d’Al Aqsa sous prétextes sécuritaires, a contraint 
les habitants à emprunter une autre route qui passe par le village 
voisin de Houssan, augmentant la distance, les efforts, et les peines. 
  
  
    Passage dangereux
  
  
Malgré la fermeture de la rue d’Al Kilou, 
quelques palestiniens continuent à emprunter ce chemin à la marche. 
Celui qui veut sortir de la ville se fait déposer devant la porte en 
fer, puis il continue à pieds, en passant par de gros tas de pierres 
et des monticules de sable que l’occupant a placé pour fermer la route.
  
Avec le temps, les colonies de Nahaline se 
sont élargies jusqu’à atteindre la route d’Al Kilou. Maintenant c’est 
comme s’ils traversaient les colonies. C’est donc un danger énorme pour 
les palestiniens d’emprunter ce chemin à cause des agressions répétées 
et des provocations des colons sur les passants. 
  
Ces derniers temps, les ingénieurs du 
village sont parvenus à mettre en place un projet pour la restauration 
de toutes les routes du village. Parmi les projets, il y avait celui de 
la restauration de la route d’Al kilou mais l’occupation l’a interdit 
pour le même motif dérisoire qui a poussé à la fermeture de celle-ci.