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lundi 1 novembre 2010

Les Palestiniens réfléchissent aux options possibles si les négociations échouent

publié le dimanche 31 octobre 2010
Miftah

 
Une semaine en Palestine occupée (24-30 octobre)
Le 28 octobre, le Président Mahmoud Abbas a annoncé que les Palestiniens disposaient de 7 options si les négociations avec Israël devaient échouer.Le premier choix serait de demander aux Nations unies de reconnaitre l’Etat palestinien. Abbas a fait cette déclaration pendant une conférence à Ramallah avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, ajoutant que cela aurait lieu dans les prochains mois.
Tandis qu’Abbas prévenait que les Palestiniens exigeraient, avant de recourir aux Nations unies, que les Etats-Unis s’engagent à reconnaitre les frontières d’une future Palestine, il a dit aussi qu’il gardait comme option première de mener des discussions directes avec Israël. « Nos options sont consécutives », a-t-il expliqué. « La première est de revenir aux discussions directes dans l’hypothèse où Israël arrête complètement la construction ».
Cette déclaration n’a pas plu au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. A tel Aviv, alors qu’il rencontrait le sénateur US Joe Lieberman, Netanyahu a rejeté l’option Nations unies et a appelé Abbas à revenir aux discussions directes, la « seule méthode » pour arriver à l’Etat palestinien.
« Tant que les Palestiniens pensent qu’ils peuvent recourir au Conseil de Sécurité de façon unilatérale, ils violent leur engagement d’entrer sérieusement dans les pourparlers directs », a-t-il déclaré. "La communauté internationale doit dire clairement aux Palestiniens que la négociation directe est la seule manière d’arriver à un accord de paix stable et véritable."
Netanyahu a conclu sa déclaration en affirmant que la construction de colonies qui, selon les Palestiniens, est un obstacle majeur sur la voie d’ un accord final, n’interfèrerait pas avec les efforts de paix. "La construction en Judée et en Samarie [la Cisjordanie] n’affectera pas la feuille de route. Il est important de se focaliser sur les vraies questions , » a-t-il dit.
De toute évidence, pour Netanyahu et le droite israélienne, les colonies sont bien la vraie question, au moins leur extension la plus rapide possible. Le 27 juin, le Conseil des colonies a annoncé qu’il prévoyait de construire 4321 nouvelles unités dans 10 colonies à Jérusalem et en Cisjordanie. Le chef du Conseil, Dani Dayan, a indiqué que les plans de construction attendaient d’ores et déjà la ratification d’Ehud Barak, ministre de la Défense israélien.
Ce plan semble au point, si l’approbation le 24 octobre d’une loi du Comité ministériel des Affaires législatives israélien est prise en compte. Cette loi définit Jérusalem comme « une zone nationale prioritaire » de premier ordre dans les secteurs du logement, de l’emploi et de l’éducation. En termes pratiques cela signifie que priorité sera donnée à la construction dans la ville, y compris Jérusalem-Est. Les ordres de démolition remis à des familles palestiniennes à Silwan le 25 octobre semblent bien correspondre à la priorité nationale d’Israël. Pendant ce temps, Israël est très remonté contre une décision de l’Unesco de considérer comme des lieux saints des Territoires palestiniens les mosquées Ibrahimi à Hébron et Bilal Ibn Rabah à Bethléem.
A propos cette dernière, la déclaration de l’organisme des Nations unies a réaffirmé que le site faisait « partie intégrante des territoires palestiniens et que toute action unilatérale des autorités israéliennes serait considérée comme une violation du droit international ». Le Comité exécutif de l’UNESCO s’est aussi dit préoccupé par « les excavations et travaux archéologiques qui sont menés par Israël » à l’esplanade de la mosquée al Aqsa.
Netanyahu a violement critiqué cette décision qu’il qualifie d’”absurde”, affirmant qu’il s’agit d’une tentative de “détacher le peuple d’Israël de son héritage ». Israël a récemment déclaré que ces deux sites, sacrés pour les musulmans, faisaient partie de l’héritage israélien, décision qui avait entraîné de vives critiques palestiniennes.
Du bon côté des choses, le ministre de la Culture, Osama Issawi a montré de la satisfaction le 28 octobre devant la décision des ministres arabes, réunis à Doha, d’adopter Jérusalem comme capitale permanente de la culture arabe.
Tandis qu’une agence des Nations unies recevait cette semaine les félicitations des Palestiniens, une autre était vivement critiquée pour les déclarations de l’un de ses hauts responsables.
La semaine dernière, Andrew Whitley, le directeur à New York de l’UNRWA, l’agence des Nations unies responsable des affaires des réfugiés palestiniens, a déclaré lors d’une réunion du Conseil national pour les Relations Etats-Unis/Arabes, que les Palestiniens devaient commencer à « débattre de leur rôle dans les sociétés où ils vivent plutôt que de rester dans un état de limbes où ils sont impuissants ». IL a affirmé qu’il ne faudrait pas laisser aux réfugiés, qui continuent à adhérer à l’exigence du droit au retour, « l’illusion cruelle qu’un jour peut-être ils reviendront chez eux. Ce n’est pas une question acceptable, » a-t-il maintenu. L’OLP et le Hamas ont tous deux vivement critiqué les déclarations que Whitley a faites le 27 octobre, les considérant comme “dangereuses” et ils ont exigé qu’il fasse des excuses.
Le Dr. Zakaria al-Agha, en charge de la question des réfugiés pour l’OLP, a répondu que Witley aurait du exiger qu’Israël applique les résolutions des Nations unies [qui donnent aux réfugiés le droit de rentrer chez eux]. Le Hamas a été plus loin et exigé que Whitley soit démis de son poste. La Jordanie, où vit une grande partie de la population réfugiée de Palestine, a également critiqué les déclarations de Whitley
Pour Wajih Azaizeh, qui dirige le département des Affaires palestiniennes en Jordanie, la remarque, qui comporte la notion qu’un pays arabe intègre les réfugiés, est « irresponsable ».
Pendant ce temps, le Hamas et le Fatah ont annoncé le 29 octobre qu’ils se retrouveraient à Damas pour discuter de la réconciliation.
Le 27 octobre, Omar Abdelrazeq, député du Hamas, a même dit que les deux parties avaient décidé de mettre fin aux arrestations politiques en Cisjordanie immédiatement après qu’ils seront arrivés à un accord de réconciliation.
A l’intérieur de 1948, des Palestiniens d’Israël se sont affrontés à des Israéliens d’extrême droite qui sont descendus dans les rues d’Um al Fahem le 27 octobre. Des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés et blessés après des jets de pierres et des escarmouches avec les gens de droite qui protestaient contre la participation du Sheikh Raed Salah, dirigeant islamique, à la première Flottille de la Liberté pour Gaza menée par des Turcs en mai dernier. Les manifestants appelaient le gouvernement à interdire le mouvement islamique que dirige Salah. Le lendemain, Um Al Fahem observa une grève générale pour protester contre la brutalité policière utilisée à l’encontre des manifestants palestiniens.
La droite israélienne a trouvé cette semaine une autre occasion d’exprimer son caractère extrémiste. Le 26 octobre, des centaines de partisans de Kahane se sont réunis dans un hôtel de Jérusalem lors d’une cérémonie commémorative pour le rabbin d’extrême droite Meir Kahane assassiné il y a 20 ans. Les participants ont promis d’être fidèles au rabbin défunt dont le mouvement fut interdit en Israël à cause de ses activités terroristes contre les Palestiniens, et ils ont juré qu’ils détruiraient tout Etat palestinien qui serait créé.
Saeb Erekat, membre du Comité exécutif de l’OLP et principal négociateur palestinien, a annoncé que le président Abbas se félicitait de la conclusion des rencontres du synode catholique le 24 octobre. Dans sa déclaration finale, les représentants catholiques ont appelé à mettre fin à l’occupation israélienne, affirmant que « les Palestiniens auront ainsi une patrie indépendante et souveraine où ils pourront vivre dans la dignité et la sécurité. »
Le synode, qui représente les évêques et patriarches des églises catholiques de la région, a pressé les Nations unies et la communauté internationale de « travailler consciencieusement pour trouver une solution juste, pacifique et durable dans la région."
Le synode a également affirmé qu’Israël ne pouvait pas utiliser le concept de terre promise ou de peuple élu pour justifier de nouvelles colonies à Jérusalem ou de revendications territoriales.
"Nous avons médité sur la situation dans la ville sainte de Jérusalem. Nous sommes inquiets devant les initiatives unilatérales qui menacent sa composition et risquent d’y modifier l’équilibre démographique », dit-il. Israël a bien sûr mal pris ces critiques, accusant la réunion du Vatican de s’être transformée en forum d’attaques politiques contre Israël dans la plus belle tradition de la propagande arabe.
Enfin, 1 Palestinien a été tué et tois autres blessés par des tirs de chars à Jabalya le 27 octobre. Jihad Sobhi Afaneh, 20 ans, des brigadres from Al Quds a été tué quand les forces israéliennes ont tiré sur trois personnes près de la frontière.
Traduction : C. Léostic, Afps