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lundi 1 novembre 2010

Une poussée républicaine risque de durcir la position du cabinet Netanyahu

01/11/2010
Le Premier ministre israélien se rend le 7 novembre aux États-Unis, mais aucune rencontre n'est prévue avec Obama.
Un affaiblissement du président démocrate américain, Barack Obama, sous une poussée républicaine aux élections de mi-mandat renforcerait la détermination du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à poursuivre la colonisation en Cisjordanie occupée, estiment des analystes.
« Netanyahu pourra jouer du fait qu'un Congrès plus républicain et moins démocrate comportera davantage d'amis inconditionnels d'Israël et ne donnera pas son aval à une forte pression » sur l'État hébreu, concernant un gel de la colonisation, estime l'analyste Yossi Alpher. Selon lui, un succès républicain encouragera M. Netanyahu à rester ferme sur ce point, quitte à se montrer plus souple quand les négociations auront repris, ayant davantage les coudées franches. Or le président palestinien, Mahmoud Abbas, compte précisément sur Washington pour forcer le gouvernement israélien à geler la colonisation et permettre ainsi, selon les Palestiniens, une reprise des négociations directes.
Pour le chercheur Jonathan Spyer, aussi bien M. Netanyahu que M. Abbas attendent les résultats des législatives américaines avant de jouer leur prochaine carte. « Je pense que chacun s'attend à ce que les démocrates essuient des pertes significatives et attend de voir ce que l'administration fera », estime cet analyste de l'institut interdisciplinaire de Herzliya, près de Tel-Aviv. Mais sur le fond, les élections ne vont pas changer la donne, selon lui, vu l'énorme écart des positions entre Israéliens et Palestiniens sur un règlement de paix. « Aucune des deux parties ne croit vraiment à ce processus. Seule l'administration américaine y a cru », estime-t-il.
Pour d'autres raisons, la députée palestinienne Hanane Ashrawi ne croit pas non plus que les élections de mi-mandat vont pousser l'administration américaine à être plus conciliante envers Israël, « vu qu'elle a déjà cédé sur toute la ligne » aux exigences du gouvernement Netanyahu.
À la veille de la présidentielle américaine de novembre 2008, des dirigeants du Likoud, le parti de M. Netanyahu alors dans l'opposition, n'avaient pas caché leurs réserves envers M. Obama, faisant en revanche l'éloge de son rival républicain John McCain. Depuis, ils se sont abstenus de prendre publiquement position en faveur des républicains de crainte d'être accusés d'ingérence, mais des personnalités américaines, juives ou non juives, politiquement proches de la droite israélienne ne cachent pas leur soutien au camp anti-Obama. C'est ainsi que le quotidien israélien Haaretz a révélé le 22 octobre que le milliardaire juif américain Sheldon Adelson, un des principaux soutiens de M. Netanyahu, avait versé plusieurs millions de dollars à des organismes républicains très engagés contre le président Barack Obama. Le quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot estimait quant à lui que le président Obama « attend le résultat des élections pour laisser éclater sa colère » suite au refus d'Israël de proroger, ne serait-ce que de deux mois, comme le demandait Washington, un moratoire sur la construction dans les colonies.
Dans ce contexte, M. Netanyahu a annoncé hier qu'il se rendrait le 7 novembre aux États-Unis pour s'exprimer devant les représentants du judaïsme américain et rencontrer notamment le vice-président américain, Joe Biden. Aucune rencontre n'est toutefois prévue avec le président Obama qui sera en Asie à ce moment-là.
Relancées le 2 septembre à Washington sous l'égide des États-Unis, les négociations israélo-palestiniennes sont interrompues depuis l'expiration le 26 septembre d'un moratoire de dix mois sur les nouvelles constructions dans les colonies juives de Cisjordanie. Pour les reprendre, les Palestiniens exigent un nouveau moratoire, auquel se refuse jusqu'à présent le gouvernement israélien.