Mohammed Assadi, Reuters
Le  chef des négociateurs palestiniens avec Israël, Saëb Erekat, a accusé  vendredi celui-ci de "préférer les colonies à la paix", au lendemain de  l’annonce de nouveaux projets immobiliers pour des Juifs à  Jérusalem-Est.
Passés presque inaperçus la  veille, ces appels d’offres pour la construction de 238 nouveaux  logements dans deux quartiers de la partie orientale de Jérusalem  conquise et annexée par Israël en 1967, pourraient compliquer un peu  plus les efforts américains pour renouer les fils d’un dialogue direct  entre Israël et les Palestiniens.
Mahmoud Abbas a dit attendre de Washington qu’il  convainque Israël de cesser toute colonisation pour favoriser la reprise  de ce dialogue engagé début septembre mais suspendu ce mois-ci par le  président palestinien lorsque Benjamin Netanyahu a refusé de proroger un  moratoire de dix mois sur la construction de nouveaux logements en  Cisjordanie.
Le chef du gouvernement israélien a posé cette semaine  comme condition préalable à un nouveau moratoire que les Palestiniens  reconnaissent Israël en tant qu’Etat juif, ce qu’Abbas exclut en  accusant Israël de "continuer à dresser des obstacles" sur le chemin de  la paix [1].
Dans un communiqué, Saëb Erekat a estimé qu’en  permettant la publication de nouveaux projets immobiliers dans les  quartiers juifs de Psgat Zeev et Ramot, à Jérusalem-Est, Israël a  "tranché en faveur des colonies contre la paix" et "exposé au grand jour  les raisons pour lesquelles il n’y avait plus de négociations  aujourd’hui".
Selon le ministre israélien du Logement, Ariel Attias,  membre du parti ultra-religieux Shas, ces 238 nouveaux logements  s’inscrivent dans le cadre d’un plan plus vaste de construction de 1.700  logements à Jérusalem-Est non rendu public pour le moment "pour éviter  de saboter" les tractations avec Washington.
Israël avait fait valoir que Jérusalem n’était pas  couvert par le moratoire initial portant sur les constructions en  Cisjordanie, mais les projets immobiliers y avaient été gelés de facto  en mars après l’incident diplomatique provoqué par leur divulgation en  pleine visite du vice-président américain Joe Biden.
Le département d’Etat américain s’est déclaré déçu par l’annonce de ces nouveaux projets de construction.
"C’est contraire à nos efforts visant à relancer les  négociations directes entre les parties", a dit le porte-parole de la  diplomatie américaine, P.J. Crowley.
"Nous continuerons à travailler comme nous l’avons fait pour créer les conditions de reprise des négociations directes."
Mohammed Assadi, avec Deborah Charles à Washington, Marc Delteil et Grégory Blachier pour le service français
relayé par Yahoo