François Bonnet
Charles  Enderlin n’en a pas fini. Dix années de haines, d’accusations, de  campagne ininterrompue n’ont pas suffi. Charles Enderlin publie La Mort  d’un enfant (Don Quichotte éditions). C’est un livre qui démonte pièce  par pièce ce qui, au fil des ans, est devenu une machine sophistiquée et  terriblement efficace. Enderlin réfute les arguments de ses détracteurs  qui l’accusent de « bidonnage et d’imposture ». Il décrypte cette  campagne et ses enjeux très politiques. Et il rappelle l’essentiel,  qu’un enfant est mort, il y a dix ans.
Cet enfant est Mohammed  Al-Dura, un jeune Palestinien de 12 ans dont la mort est filmée par un  reporter d’images de France-2, le 30 septembre 2000, dans la bande de  Gaza, au carrefour de Netzarim. La deuxième Infitada vient de commencer.  La veille, les soldats israéliens ont ouvert le feu sur des civils  palestiniens, à l’esplanade des Mosquées. Six Palestiniens ont été tués,  plusieurs dizaines blessés. Aussitôt, les territoires s’embrasent.
Ce 30 septembre, le sujet de Charles Enderlin, récit de  cette journée d’affrontements en Cisjordanie comme à Gaza, est diffusé  au JT de 20 h. Mohammed Al-Dura est tué, son père gravement blessé. Les  images font aussitôt le tour du monde. Voici le reportage :
Le reportage de Charles Enderlin, objet de la controverse
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Tout cela est faux ; les tirs ne proviennent pas des  positions israéliennes ; l’enfant n’est pas mort ; le père n’a pas été  blessé ; c’est une mise en scène ; un spectacle joué ; une énorme  manipulation d’information montée par les Palestiniens ; le reporter  d’images de France-2 était un « agent de l’OLP » ; l’enfant photographié  plus tard à la morgue n’est pas Mohammed Al-Dura ; d’ailleurs Mohammed  Al-Dura serait toujours vivant ; les cicatrices du père remontent à 1994  et non à ce 30 septembre 2000, ses rapports médicaux ont été truqués.  Charles Enderlin, qui était ce jour-là à Ramallah et non à Gaza, a pris  sur lui de reprendre les images de son reporter sans vérifier et a  construit un sujet « entièrement bidonné ».
Voilà donc depuis dix ans les arguments principaux  assénés par ceux qui se sont donné comme mission de « faire avouer »  Charles Enderlin et d’obtenir, outre sa condamnation publique, sa  destruction professionnelle et, au passage, celle de son travail, tout  son travail. L’enjeu n’est pas mince puisque Enderlin, installé depuis  quarante ans en Israël, ayant pris la nationalité israélienne, chef du  bureau de France-2 depuis bientôt vingt ans, est l’un des journalistes  les plus respectés de la région. Ses livres, remarquablement informés,  font référence. C’est aussi cette expertise qu’il s’agit de détruire.
On retrouve mobilisés contre Enderlin une galaxie de  gens et d’organismes dont la diversité peut a priori étonner : les  néo-conservateurs américains, de grosses associations juives  américaines, des tenants du complot sous toutes ses formes, des  partisans de l’ultra-droite israélienne ; une poignée de journalistes ;  quelques diplomates et intellectuels pro-israéliens ; mais aussi la  plupart des médias de la communauté juive française et le puissant  Conseil représentatif des institutions juives de France.
Il est un point commun à tous ses acteurs : une défense  acharnée de la politique d’Israël face à ce qui est considéré comme un  perpétuel double jeu des Palestiniens. Face aussi à ce qui est vécu  comme la « tolérance coupable » des médias occidentaux envers  l’islamisme et le terrorisme. Face, enfin, à ce qui est dénoncé comme  l’antisémitisme larvé de tous les critiques de ce que fut la politique  d’Ariel Sharon et de ses successeurs.
Le CRIF repart à l’assaut contre France-2
« Pour être ‘un bon juif’, faut-il accepter la thèse de  la mise en scène dans l’affaire Al-Dura ? », écrit Charles Enderlin.  C’est un des enjeux de ce dossier quand, dans le même temps, Shmuel  Trigano, intellectuel influent de la communauté juive, dénonce les  « pogroms médiatiques » et les « alterjuifs ».
La Mort d’un enfant ne mettra donc pas un point final à  une campagne qui porte d’aussi lourds enjeux. Contacté par Mediapart,  Richard Prasquier, le président du CRIF, confirme d’ailleurs que la  bataille continue. Il a rencontré à la mi-septembre Rémy Pflimlin, tout  juste arrivé à la présidence de France Télévisions, pour demander, une  fois de plus, l’ouverture d’une enquête sur ce reportage. « Je ne  cherche qu’une chose, la vérité, dit Richard Prasquier. On nous accuse  de complot conspirationniste, or nous nous heurtons à un réflexe de  corps de votre profession. Je pense que Charles Enderlin a été piégé par  son cameraman. Pflimlin m’a dit qu’il allait analyser tout cela. »
Le nouveau PDG de la télé publique avait été interpellé  sur ce même sujet dès le 12 juillet, lors son audition – préliminaire à  sa nomination – par la commission de la culture et de la communication  du Sénat. Jean-Pierre Plancade, sénateur (RDSE, Haute-Garonne),  interrogeait le futur président lui demandant comment « il comptait  rétablir la vérité » puisqu’il « pèse aujourd’hui à l’encontre de  France-2 un soupçon grave d’avoir diffusé une mise en scène de cette  affaire ».
Membre du groupe d’amitié France-Israël au Sénat et de  l’association France-Israël, Jean-Pierre Plancade est l’un des  pourfendeurs réguliers de « la guerre médiatique contre Israël »,  estimant que « derrière cette guerre, consciemment ou non, on est dans  l’antisémitisme ».
Charles Enderlin n’en a pas plus fini avec deux de ses  détracteurs les plus virulents, Philippe Karsenty et Luc Rosenzweig. Le  premier est ces jours-ci aux Etats-Unis pour un cycle de conférences  rémunérées dans les universités américaines. Sujet : la manipulation  médiatique de l’affaire Al-Dura. « J’ai fait une centaine de conférences  dans le monde entier sur cette affaire ces trois dernières années et je  continuerai », dit-il interrogé par Mediapart. Le second trempe sa  plume dans le vitriol : « Oui, j’interviens chaque fois que je le peux  car je suis absolument persuadé qu’il s’agit de l’une des plus grandes  supercheries de la télé », nous dit-il.
Alors ce livre n’arrive-t-il pas trop tard pour donner  un coup d’arrêt à une campagne aussi puissante que nauséabonde ?  « Peut-être, répond Charles Enderlin. Mais moi, je ne fais pas campagne,  j’ai d’autres urgences, je suis à Jérusalem et je n’ai ni le temps ni  les moyens de me consacrer entièrement à cette affaire. » Intimement  marqué par les injures, les menaces parfois qui ont accompagné la  campagne, le journaliste se dit bien conscient qu’il ne convaincra pas  « les adeptes de la théorie du complot » mais entend mener « la bataille  idéologique » qui la sous-tend : « Je pense que les organisations  juives font une énorme erreur en relayant une telle campagne. »
Philippe Karsenty a lui tout son temps. Depuis bientôt  huit ans, cet homme de 44 ans, retiré des affaires après une fortune  rapide faite dans la finance, se consacre presque exclusivement à  l’affaire Al-Dura. Karsenty reçoit dans son bureau de maire-adjoint de  Neuilly, « en charge des nouvelles technologies ». Elu en 2008 sur la  liste de droite dissidente menée par l’actuel maire Jean-Christophe  Fromentin, il explique volontiers comment il fut l’un des artisans de la  chute du parachuté de l’Elysée, David Martinon, conseiller de Nicolas  Sarkozy, finalement exfiltré pour être nommé consul à Los Angeles.
Et l’on retrouve là l’affaire Al-Dura, assure Philippe  Karsenty. Car David Martinon aurait écarté d’un revers de main la thèse  de la manipulation. Pire, il aurait dissuadé Nicolas Sarkozy, dont  Philippe Karsenty affirme qu’il était plutôt favorable à cette thèse –  « Je lui en ai parlé » –, de s’en saisir publiquement. « Trois jours  après notre élection à Neuilly, David Martinon m’appelle, me demande de  venir à l’Elysée pour comprendre l’affaire qui m’occupe tant et après  avoir assisté à ma démonstration, il me déclare : “Votre démonstration  sur Al-Dura est implacable” », assure-t-il à Mediapart.
C’est le talent de Karsenty. Intelligent, habile, adepte  du name-dropping qui lui fait citer tout ce que Neuilly compte de  puissants et la communauté juive d’influents, il ne cesse d’énumérer les  ministres, politiques, intellectuels, etc., qui se seraient ralliés à  la thèse de la manipulation mais... n’oseraient pas le dire.
Les drôles d’« analyses politiques » de Philippe Karsenty
Karsenty dément tout engagement politique, déclinant  tout juste sa qualité de « membre donateur lambda de l’UPJF ». L’Union  des patrons et des professionnelles juifs de France est une organisation  pourtant très politique, revendiquant son activité de lobbying en  faveur d’Israël. C’est à l’occasion d’un colloque, en décembre 2009, sur  « l’antisionisme, la nouvelle judéophobie » et les « ruses du nouvel  antisémitisme contemporain » que l’UPJF a décerné à Brice Hortefeux,  condamné quelques mois plus tard pour injure raciale, un « prix de lutte  contre le racisme et l’antisémitisme ».
« Moi, je ne parle pas de la politique israélienne »,  insiste encore une fois Philippe Karsenty. Mais au fil de ses nombreux  entretiens et discours, l’élu de Neuilly lève l’ambiguïté : l’affaire  Al-Dura est bien le support d’une machine de guerre politique. Le 16 mai  2006, il est longuement interrogé par le site américain  ultraconservateur FrontPagemag.com (entretien complet à lire ici)
Question : quels sont les préjugés des médias français sur ces thèmes ?
Philippe Karsenty : Antiaméricanisme, anticapitalisme et  antisémitisme sont très présents dans les médias français, mais pas  seulement. Ils sont partout dans la société française. [...] Pas un seul  journal ou magazine français n’a soutenu les États-Unis dans leur  guerre en Irak. Et lorsque vous demandiez à un diplomate ou à un  intellectuel français pourquoi l’Amérique faisait la guerre à Saddam,  ils répondaient que c’était parce que Bush recevait des ordres de marche  d’Ariel Sharon. L’antisémitisme est plus compliqué dans les médias  français. Vous ne pouvez pas dire « je hais les juifs », mais c’est bon  pour votre carrière d’intellectuel, de journaliste ou de diplomate de  déclarer : « Israël est un état du mal » et [que] vous voulez qu’il  disparaisse. [...]
Question : Pourquoi pensez-vous que la haine du juif et l’antiaméricanisme sont si puissants en France ?
Philippe Karsenty : Dans la sphère politique et  intellectuelle française, Les Protocoles des sages de Sion sont très  présents. Même si presque tout le monde sait qu’il s’agit d’un faux,  presque tout le monde a ces Protocoles en arrière-pensée.
Soutenu par les plus extrémistes des associations juives  américaines, comme par exemple la Zionist organisation of America (lire  ici), dont une des activités consiste à dénoncer sur tous les tons la  politique d’Obama à l’égard d’Israël, l’activisme de Philippe Karsenty  lui a apporté des soutiens plus larges. A l’origine, la campagne en  France est lancée par le site Internet Mena (Metula news agency) et son  dirigeant Stéphane Juffa. Leur activité principale consiste alors à  dénoncer la couverture faite par les médias du conflit  israélo-palestinien.
Des actions sont vite engagées. Dès 2002, le prix  Goebbels de la désinformation est attribué à Enderlin, vite transformé  en « prix de la désinformation » attribué par un collectif dirigé entre  autres par Stéphane Juffa et Gilles-William Goldnagel. Ce dernier,  avocat et qui se définit comme « un juif de combat », s’est illustré par  ses poursuites tous azimuts, contre Daniel Mermet, contre Edgar Morin,  Danièle Sallenave, Sami Naïr. Il fut aussi l’un des organisateurs de la  campagne qui a visé le chercheur Pascal Boniface. Il vient de s’engager  fortement lors de la récente élection des instances dirigeantes du CRIF  dont il est membre du comité directeur (lire notre précédent article ici).
Un argumentaire volumineux mais accumulation ne fait pas vérité
Il manquait à cette poignée d’activistes quelques relais  plus présentables. Ils les trouveront rapidement puis les accumuleront  au fil des années avec Alain Finkielkraut, Pierre-André Taguieff, Shmuel  Trigano, Denis Jeambar, Daniel Leconte. Pierre-André Taguieff ira même  jusqu’à voir dans cette « supercherie » une « adaptation contemporaine  de la légende du ‘crime rituel juif’ » ! Pour conclure ainsi sa  démonstration : « De l’amalgame polémique « sionisme = racisme », on est  passé au stade suprême de la propagande antijuive, fondé sur l’équation  « sionisme = palestinocide », le « palestinocide » étant présenté de  préférence comme un infanticide. »
Ils obtiendront également le renfort de l’ancien  ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi. Son soutien est précieux  puisque Barnavi vient de la gauche du parti travailliste, est un  dénonciateur des « ultras » et dispose d’une influence peu commune  auprès de nombreux journalistes.
Nommé ambassadeur à Paris en décembre 2000 par Shlomo  Ben-Ami, alors ministre des affaires étrangères travailliste, Elie  Barnavi se retrouve deux mois plus tard à devoir expliquer et soutenir  la politique d’Ariel Sharon dans la deuxième intifada. Il le fera  d’autant mieux que ses engagements passés lui donnent une crédibilité  toute particulière lorsqu’il dénonce l’angélisme incurable de ces  journalistes français qui ne veulent pas voir la vraie nature du  terrorisme organisé par Yasser Arafat.
En 2002, Elie Barnavi quitte ses fonctions et écrit un  livre d’entretiens avec le journaliste Luc Rosenzweig. Il s’attarde  longuement sur les qualités ou aveuglements de tel ou tel journaliste,  note, commente et cite déjà l’exemple du reportage sur la mort de  Mohammed Al-Dura. Et de demander depuis une commission d’enquête  indépendante.
Commission d’enquête indépendante que Charles Enderlin  et France-2 avaient proposée dès 2000 aux autorités israéliennes... Ces  dernières n’en ont jamais éprouvé le besoin. Alors faut-il revenir au  fond du dossier ? « Bidonnage », « imposture antisémite », comme s’est  laissé à l’écrire dans un entretien à Riposte laïque Philippe Karsenty ?  Il faudrait un livre entier – et Charles Enderlin s’y emploie dans La  Mort d’un enfant – pour réfuter un par un les éléments avancés par les  tenants de la manipulation.
Car année après année, ils ont construit un argumentaire  volumineux qui, au premier abord, trouble les gens de bonne foi.  Philippe Karsenty peut remplir des amphithéâtres acquis à sa cause vu  son habileté et les matériaux disparates qu’il a rassemblés. Croquis,  expertises balistiques, rapports médicaux, expertises biométriques,  photos, rushes et autres reportages réalisés ce jour-là au carrefour de  Netzarim, analyses d’experts divers. Démonter un tel travail demande des  jours de contre-enquête. Peu de journalistes l’ont fait, ce qui  explique leur incapacité à l’interroger correctement lors d’entretiens.  Dernier exemple en date : ces cinq pages d’interview dans le dernier  numéro de la revue Médias où il peut tout à son aise dévider son  argumentaire.
Mais accumulation ne fait pas vérité. Et chaque élément  pris séparément se révèle douteux voire faux. Comme cette première  « reconstitution » ridicule, réalisée par un physicien israélien Nahum  Shahaf – qui avait par ailleurs mis en cause les circonstances de  l’assassinat de Rabin – alors que les lieux mêmes des affrontements de  Netzarim avaient déjà été rasés par l’armée...
Surtout, les tenants de la manipulation ont plaqué sur  ces images une grille de lecture qui ignore tout des réalités du terrain  et de ce que furent ces longs face-à-face entre Palestiniens et soldats  israéliens. Philippe Karsenty, comme Luc Rosenzweig, comme Elisabeth  Lévy, comme Alain Finkielkraut, ne sont jamais allés à Gaza. Ils n’ont  jamais couvert ce type de conflit où une simple manifestation devient  guérilla urbaine puis guerre tout court.
Philippe Karsenty le reconnaît volontiers. Il ne s’est  jamais trouvé sous le feu, n’a jamais vu un mort, n’a jamais vu la  variété des dégâts provoqués par des munitions, n’a jamais constaté  qu’une blessure pouvait parfois saigner abondamment et d’autres fois  non. Il n’a pas plus assisté aux comportements aberrants provoqués par  la peur comme à ces instants surréels de rires, de chants ou de fêtes  qui peuvent être la marque d’une pause entre deux fusillades.
La reconstruction a posteriori, depuis un bureau  parisien, comme la convocation, des années plus tard, d’experts dont on  sait la fragilité des analyses, ont progressivement créé ce monstre  lancé aux trousses d’Enderlin. Mais, dans le même temps, ils n’ont  apporté aucune réponse crédible aux questions simples qui suivent :
Enfin les tenants du « bidonnage » prennent grand soin d’oublier ce que signifierait une telle manipulation :
  Nouveaux rendez-vous devant la justice
Et depuis dix ans, aucun des acteurs ou témoins de cette  machination n’aurait parlé, n’aurait laisser échapper une confidence,  un doute ! Alors qu’il est un constat concernant la bande de Gaza qui  fait largement consensus : dans cette enclave palestinienne surpeuplée,  tout se sait et très vite.
Alors comment une telle campagne a-t-elle pu si aisément  prospérer ? Les maladresses de la direction de France Télévisions, ses  crispations, ses difficultés à accepter de s’expliquer et à montrer la  totalité des rushes pris ce jour-là ont été autant de prises aussitôt  saisies par les tenants du « bidonnage ». Richard Prasquier dénonce  encore « le mur du silence dressé par les journalistes et les manœuvres  dilatoires » de la chaîne publique.
Elisabeth Lévy, dont le site Causeur fait profession de  « ne pas être d’accord » sur tout et n’importe quoi, a pu ainsi  enfourcher son cheval de bataille favori : la dénonciation du « Parti  des médias » qui expliquerait le soutien massif de la profession à  Charles Enderlin. Des centaines de journalistes et personnalités  signent-ils un appel de soutien dans le Nouvel Observateur ? C’est « la  pétition de la honte », s’emporte aussitôt Luc Rosenzweig, toujours  prompt à passer au fil de l’épée ses anciens confrères.
Tout ce monde a cru triompher lorsqu’en 2008, la cour  d’appel de Paris a débouté France-2 de la poursuite en diffamation  intentée à Philippe Karsenty. Il avait été condamné en première instance  et voilà que France-2 perd en appel. Aussitôt ce jugement est lu comme  une validation des thèses de la manipulation, quand les juges – qui ne  se sont en rien prononcés sur le fond du dossier – n’ont fait  qu’interpréter autrement le principe de liberté d’expression.
Charles Enderlin n’en a donc pas fini. La chaîne  publique et le journaliste se sont pourvus en cassation et l’audience  devrait se tenir dans les prochains mois. Par ailleurs, le père de  Mohammed Al-Dura poursuit en diffamation deux partisans du  « bidonnage », dont Gil Mihaely, autre responsable du site Causeur.
Philippe Karsenty et Luc Rosenzweig jubilent. De  nouveaux rendez-vous, de nouvelles tribunes en perspective. Et une  affaire nauséabonde qui n’en finit plus.
La Mort d’un enfant, Don Quichotte éditions, 204 pages, 18 euros, en vente depuis le 7 octobre.
publié par Mediapart