Publié le 20-08-2010 
                   Pas de jour sans attaque  israélienne sur Gaza, mouvement de résistance populaire pour accéder aux  terres confisquées par Israël, et pouvoir les cultiver, appel à  renforcer la campagne de boycott dans le monde entier.
Beit Hanoun – Résistance populaire le long de la zone tampon
de Keith Hammond à Gaza.
"Gaza et la Cisjordanie ne sont pas sous-développées. Le  développement leur est tout simplement dénié. Gaza est une grande  prison à ciel ouvert. Les entrées et sorties de Gaza sont strictement  contrôlées. Le périmètre de sécurité est lourdement militarisé. L’espace  aérien est soigneusement quadrillé, tout comme la zone côtière, à  quelques kilomètres de là. Cette petite bande de terre s’est vue refuser systématiquement toute  possibilité de développement – une action délibérée.
Les questions de modernisation et d’identité n’ont pas  l’importance que nous Européens pourrions supposer. Ce sont les droits  de l’homme dans ce qu’ils ont de plus élémentaire qui sont la  préoccupation première des habitants de Gaza.
Les Palestiniens veulent simplement être libres et avoir la maîtrise de leurs vies comme tout autre peuple dans le monde.
Je vois beaucoup d’aide en provenance des Etats Unis, de  l’Europe ou du Golfe, mais partout je vois également le déni du  développement. Le blocus israélien doit être levé, et la frontière avec  l’Egypte ouverte pour la circulation des biens et des personnes.
Le monde permet aux Palestiniens de « tenir » mais il ne  facilite pas les conditions de paix et de croissance. La croissance est  plus que jamais nécessaire après l’opération « Plomb durci ». Les tas  de gravâts ont été retirés. Des réparations de fortune ont été faites là  où cela était possible, parfois avec brio et créativité, mais Gaza a  besoin de se construire d’une façon qui lui est refusée depuis bien trop  longtemps. Gaza a besoin que la société civile internationale se  réveille et que soit freiné le militarisme d’Israël – militarisme qui  signifie toujours plus de morts et plus de destructions plus les  Palestiniens de Gaza.
Ce matin, j’étais à Beit Hanoun, qui se trouve à  l’extrême coin nord-est de Gaza. C’est une zone connue  traditionnellement pour ses puits et sa terre particulièrement fertile.  "Plomb durci" a fait en sorte que les puits soient détruits et que les  terres soient fermées le long de la zone tampon. On ne sait pas  précisément quelle est la surface couverte par la zone tampon. Ce que  l’on sait, en revanche, c’est que sous couvert de protection, l’armée  israélienne tire à balles réelles sursles Palestiniens. Les paysans et  des jeunes sont fréquemment touchés. Selon le Centre Palestinien pour  les Droits de l’Homme, entre le 1er janvier et le 31 juillet de cette  année (2010) 37 personnes ont été tuées, 93 blessées, 41 personnes ont  été capturées et retenues prisonnières par l’armée israéelienne. Pendant  cette même période, ont eu lieu 101 attaques terrestres, 13 exercices  de nivellement du sol, et 75 bombardements aériens. Et sur la côte, 27  attaques navales, ce qui porte à 216 le nombre des attaques sur cette  période de sept mois. Les crimes d’Israël ne font que continuer.
27 000 dunums (approx. 27 km2) de terre du côté  palestinien de la limite ne sont accessibles qu’au prix de « risques  personnels » élevés parce qu’Israël ouvre régulièrement le feu sur des  civils qui tentent simplement de travailler la terre dans la zone de  Beit Hanoun. Environ 30 % des terres cultivables ne peuvent pas être  cultivées sans un risque important de blessures ou de mort. C’est la  réalité des faits pour les paysans de Gaza. Ce n’est pas maintenir leur  identité qui préoccupe ces petits paysans, mais de pouvoir cultiver au  moins une petite partie de leurs terres et de rester en vie.
Les pêcheurs de Gaza ne connaissent pas un sort meilleur  que celui des agriculteurs. L’activité compte 3600 pêcheurs, et les  risques qu’ils prennent quotidiennement pour rapporter le fruit de leur  travail est semblable à ceux pris par les agriculteurs. Entre janvier et  avril, 19 attaques navales ont détruit bateaux et filets.
Des groupes de résistance populaire vont dans les champs  et tentent de travailler la terre. Ils refusent d’être maintenus  captifs sur leurs propres terres. Ils refusent de se voir nier leurs  terres et leurs ressources en eau à Beit Hanoun et dans le reste de  Gaza.
Des hommes politiques importants visitent Gaza  régulièrement. On ne rate jamais l’occasion de faire une photo. Le mois  dernier, c’était l’Union Européenne, et bientôt ce sera une délégation  de haut rang de l’ONU. Et pourtant, l’aide à Israël continuera et les  droits d’accès aux ressources en eau de Beit Hanoun vont continuer à  être bafoués. Des biens israéliens sans utilité vont continuer à inonder  Gaza pendant que les matériaux de construction seront bloqués.
Le mouvement de boycott et de désinvestissement doit se  construire et et les mouvements de résistance à Beit Hanoun, comme dans  le reste de la Palestine doivent être soutenus."
Contact et information : Almobadara2007@gmail.com
Keith Hammond, Gaza, 13 août 2010.
(Traduit par Claire D.)
CAPJPO-EuroPalestine