Dans la région, c'est la course entre la guerre et la paix.  L'administration Obama use de la carotte et du bâton, mais les  développements des prochains mois, cette grande inconnue, conditionnent  le cheminement et l'aboutissement de cette politique. Pour le fond, le  récent sommet tripartite libano-syro-saoudien s'inscrit dans la  perspective d'une reprise des négociations. Étant entendu qu'il faut  d'abord neutraliser l'agressivité israélienne, comme le relève le  communiqué final de la rencontre de Baabda en soulignant qu'il faut  « faire progresser l'esprit d'apaisement, de dialogue comme de  consolidation de l'unité nationale pour contrer les dangers extérieurs  et pour affermir la solidarité avec le Liban face aux menaces  israéliennes ». Le texte insiste ensuite sur « la nécessité d'œuvrer  sans relâche pour une paix juste et complète au Moyen-Orient, sur base  de la légalité internationale, de la référence Madrid et de l'initiative  arabe dans toutes ses composantes ».
La question qui se pose et qui porte en elle-même sa réponse est de savoir si Israël est disposé à conclure une paix qui ne constitue pas une capitulation pour les Arabes. Accepterait-il, pour commencer, de geler les colonisations pour la durée des négociations ? Admettrait-il les frontières envisagées pour un éventuel État palestinien, pour que leur tracé ne reste pas un sujet éternel de conflit ? Enfin, renoncerait-il à sa devise, la paix moyennant la sécurité, pour rejoindre le précepte des Arabes, que l'ONU légitime, la paix moyennant la terre ? Autrement dit, qu'est-ce qu'Israël serait prêt à restituer aux Arabes et aux Palestiniens ? Le Golan aux Syriens ? Sans doute, mais la rive orientale du lac de Tibériade aussi ? Pas sûr. Chebaa aux Libanais ? Peut-être, mais pas avant que la Syrie n'ait clairement renoncé à ses propres prétentions sur cette enclave. Toute la Cisjordanie aux Palestiniens ? Douteux. Et Jérusalem-Est ou Jérusalem capitale de l'État palestinien ? Sûrement pas.
La question qui se pose et qui porte en elle-même sa réponse est de savoir si Israël est disposé à conclure une paix qui ne constitue pas une capitulation pour les Arabes. Accepterait-il, pour commencer, de geler les colonisations pour la durée des négociations ? Admettrait-il les frontières envisagées pour un éventuel État palestinien, pour que leur tracé ne reste pas un sujet éternel de conflit ? Enfin, renoncerait-il à sa devise, la paix moyennant la sécurité, pour rejoindre le précepte des Arabes, que l'ONU légitime, la paix moyennant la terre ? Autrement dit, qu'est-ce qu'Israël serait prêt à restituer aux Arabes et aux Palestiniens ? Le Golan aux Syriens ? Sans doute, mais la rive orientale du lac de Tibériade aussi ? Pas sûr. Chebaa aux Libanais ? Peut-être, mais pas avant que la Syrie n'ait clairement renoncé à ses propres prétentions sur cette enclave. Toute la Cisjordanie aux Palestiniens ? Douteux. Et Jérusalem-Est ou Jérusalem capitale de l'État palestinien ? Sûrement pas.
Mais  il n'y a pas qu'Israël. Le Hamas, et d'autres organisations  palestiniennes radicales se prononcent sans ambages contre des  négociations avec l'État hébreu. Ils affirment que c'est là pure perte  de temps, les Palestiniens ne pouvant reprendre leurs droits que par la  résistance. Cependant, un compromis n'est pas impossible pour l'heure,  car la Syrie confirme, à travers le communiqué de Baabda, qu'elle est  pour une paix juste et complète dans la région. Et l'Iran, de son côté, a  approuvé les résultats du sommet tripartite par la bouche de son  ministre des Affaires étrangères. Les organisations palestiniennes  radicales gravitent toutes dans l'orbite de l'axe Damas-Téhéran. À sa  demande, elles devraient donc mettre, bientôt, de l'eau dans leur vin.
Il reste qu'il suffit d'un seul veto pour empêcher la conclusion d'un contrat. Israël n'a donc pas besoin du concours objectif de ses ennemis les plus acharnés pour faire capoter les efforts de paix de la communauté internationale et de son allié américain. Sauf qu'il doit y réfléchir à deux fois. Parce que son obstruction peut déboucher sur une nouvelle guerre. Soit que les Arabes y voient le seul moyen de parvenir à une solution, imposée alors à chaud par la communauté internationale. Soit qu'Israël y recourt comme fuite en avant. Auquel cas il subirait les foudres ou se trouverait à tout le moins frappé de sanctions maximales de la part de la communauté internationale et des Américains. Sans compter qu'une fois la guerre déclarée, elle pourrait vite devenir totale et peut-être plus destructrice pour Israël que pour l'Iran, par exemple, sinon pour la Syrie.
Il reste qu'il suffit d'un seul veto pour empêcher la conclusion d'un contrat. Israël n'a donc pas besoin du concours objectif de ses ennemis les plus acharnés pour faire capoter les efforts de paix de la communauté internationale et de son allié américain. Sauf qu'il doit y réfléchir à deux fois. Parce que son obstruction peut déboucher sur une nouvelle guerre. Soit que les Arabes y voient le seul moyen de parvenir à une solution, imposée alors à chaud par la communauté internationale. Soit qu'Israël y recourt comme fuite en avant. Auquel cas il subirait les foudres ou se trouverait à tout le moins frappé de sanctions maximales de la part de la communauté internationale et des Américains. Sans compter qu'une fois la guerre déclarée, elle pourrait vite devenir totale et peut-être plus destructrice pour Israël que pour l'Iran, par exemple, sinon pour la Syrie.
En fait, c'est le maintien du statu quo  actuel qui semble le mieux convenir à Israël. Il le met à profit pour  conserver les territoires occupés et même en rogner de nouveaux pour  continuer ses exactions criminelles contre le peuple palestinien, dont  le blocus de Gaza, menacer de judaïser complètement Jérusalem et tramer  des machinations visant à semer des discordes confessionnelles dans des  États de la région. Notamment au Liban, où l'acte d'accusation dans  l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri constitue actuellement une  carte qu'Israël exploite, un brandon qu'il attise en vue de dissensions  interlibanaises menaçant la paix civile. Les Libanais se trouvant placés  entre la quête de la vérité et la stabilité. Un choix vicié à la base  puisque, dans le monde libre et civilisé, c'est la justice qui empêche  la discorde, et non le contraire.