Hassane Zerrouky
Le premier ministre israélien, qui a  rencontré hier soir Barack Obama à Washington, ne semblait pas disposé à  faire le moindre geste en faveur de l’arrêt de la colonisation en  Cisjordanie occupée.
Une chose paraît sûre  : le  premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n’est pas parti mardi à  Washington pour se faire taper sur les doigts. Résolu à annexer une  partie de la Cisjordanie occupée ainsi que la partie orientale de  Jérusalem que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur  État, il ne semble pas prêt à faire le moindre geste. Selon le  quotidien Yediot Aharonot, juste avant son départ aux États-Unis où il a  rencontré hier soir le président Obama, le premier ministre israélien a  tenu des réunions avec plusieurs ministres de son gouvernement les  assurant de sa détermination à empêcher une prolongation du gel des  colonies en Cisjordanie. Et se conformer ainsi aux positions de son  parti, le Likoud, qui s’était prononcé le 24 juin dernier pour la  reprise de la colonisation en Cisjordanie à compter du 26 septembre,  date d’expiration du moratoire sur le gel de la colonisation. « Il n’y a  pas le moindre doute  : la construction reprendra en Judée-Samarie  (Cisjordanie) immédiatement après l’échéance du gel », a réitéré Limor  Livnat, ministre de la Jeunesse et des Sports israélienne.
Entre-temps, la colonisation de Jérusalem-Est, avec à la  clé l’expulsion programmée de centaines de familles palestiniennes, se  poursuit. Réunies hier à Jérusalem, toutes les formations de la  coalition gouvernementale – à l’exception du Parti travailliste – ont  appelé à ne pas prolonger le moratoire sur la colonisation.  « L’indépendance d’Israël et nos intérêts vitaux sont en jeu », ont  affirmé ces jusqu’aux-boutistes.
le rapport accablant d’une ong  israélienne
Et pour couronner le tout, le conseil représentatif des  colons de Cisjordanie vient de lancer une campagne pressant Netanyahou  de « respecter ses engagements » électoraux. « Une parole est une  parole, une date est une date, et le 26 septembre nous allons  recommencer à construire », a-t-il fait savoir via un encart  publicitaire publié dans la presse. Ne voulant pas en rester là, les  colons ont organisé tard dans la soirée d’hier une manifestation  pro-colonisation devant le consulat général des États-Unis à Jérusalem,  au moment de l’entrevue Obama-Netanyahou à Washington  !
C’est dans ce contexte que l’ONG israélienne pour les  droits de l’homme, B’Tselem, a publié hier un rapport selon lequel « 21%  des parcelles sur lesquelles ont été construites 121 implantations et  une centaine d’avant-postes en Cisjordanie sont des terrains qu’Israël  reconnaît comme les principales méthodes qu’Israël utilise sont la  réquisition du terrain pour des nécessités militaires, sa déclaration ou  son enregistrement comme terrain de l’État, et l’expropriation pour des  besoins publics »  ! Et sans que cela n’émeuve cet Occident capitaliste  si prompt à monter au créneau dès lors qu’il s’agit d’un pays autre  qu’Israël  ! Dans ces conditions, il est difficile de penser que le chef  de la Maison-Blanche, qui a accueilli avec tous les égards Netanyahou,  puisse le contraindre à des concessions majeures comme celui de renoncer  à la poursuite de la colonisation.