Palestine Times
Alors que le régime d’apartheid israélien continue ses politiques de  purification ethnique et d’expansion coloniale en Cisjordanie, et  particulièrement à Jérusalem-Est, l’envoyé spécial américain au  Moyen-Orient George Mitchell a essuyé une nouvelle visite stérile en  Palestine occupée.          
Mitchell s’est rendu  dans la région de nombreuses fois. Cependant, toutes ses visites n’ont  pas réussi à faire accepter à l’élite sioniste fanatique le gel de  l’expansion des colonies juives au détriment des territoires  palestiniens, la laissant seule prendre la décision de renoncer aux  spoliations depuis la guerre de 1967.
La dernière visite de Mitchell en Palestine occupée  avait pour objectif de pousser “les parties” à poursuivre les moroses  négociations de paix. Des sources à Washington et en Palestine occupée  ont toutefois suggéré que la réelle motivation derrière ce regain  d’effort américain est d’aider l’administration Obama dans son actuelle  posture vis-à-vis de l’Iran et aussi d’augmenter les chances du Parti  Démocrate aux élections législatives de novembre. Depuis quelques semaines, plusieurs officiels américains ont,  implicitement ou explicitement, appelé à une solution rapide au conflit  israélo-palestinien « afin de priver l’Iran d’un élément de propagande  important qui, judicieusement utilisé, ferait oublier son programme  nucléaire. »
Les mêmes sources laissent entendre que les récents  efforts américains pour obtenir le soutien arabe pour la construction  d’une coalition régionale contre l’Iran ont rencontré un « succès  modéré » dans plusieurs capitales arabes, parmi lesquelles Riyad et le  Caire, considérées comme des acteurs majeurs de l’arène arabe.
Cela a incité l’administration Obama à se concentrer, au  moins publiquement, à arriver à une résolution « acceptable » à la  situation palestinienne avant de « s’attaquer au problème du nucléaire  iranien sous tous ses aspects. »
Il va sans dire, Israël étant farouchement opposé à  l’initiative américaine, qu’ils insisteront sur le fait qu’il n’y a  aucun lien entre le programme nucléaire iranien et l’occupation  israélienne prolongée en Palestine.
En fait, l’élite israélienne a déjà recommandé au lobby  américano-sioniste d’exercer une « pression maximale » sur  l’administration Obama pour qu’elle abandonne ses efforts pour résoudre  le conflit avec les Palestiniens avant de s’occuper de la question  iranienne.
Dans ce contexte, l’AIPAC, le plus puissant lobby  sioniste des Etats-Unis, a envoyé des lettres à des centaines de  sénateurs et de député(e)s, exigeant qu’ils s’opposent à l’approche de  l’administration Obama.
Plus efficacement, des célèbres figures sionistes aux  Etats-Unis, telles qu’Elie Wiesel et Ed Koch, pour ne citer qu’eux, ont  aussi fait campagne contre l’administration, pensant que faire pression  sur Israël pour stopper la purification ethnique contre les Palestiniens  aurait pour conséquence de rendre la paix encore plus difficile.
Faisant face à la pression croissante du lobby juif,  principalement à travers le Congrès, l’administration Obama et le Parti  Démocrate à Washington résistent en déclarant qu’un conflit continu en  Palestine occupée était dangereux pour les intérêts stratégiques  américains (et les soldats) dans une des régions les plus  géopolitiquement sensibles.
A ajouter à cela, l’administration semble essayer de  persuader qu’il serait plus facile pour les Etats-Unis et l’Occident de  s’attaquer au problème du nucléaire iranien si la question palestinienne  n’entrait pas en ligne de compte. L’administration Obama pense que  l’Iran utilise la situation palestinienne comme une diversion pour  encourager l’"extrémisme", par exemple le radicalisme islamique, au  Moyen-Orient.
Sur ce point, le gouvernement américain semble de plus  en plus convaincu qu’en l’absence d’une solution viable à la question  palestinienne, les intérêts américains dans la région vont continuer de  pâtir des régimes pro-américains, ou plus exactement les dictatures à la  solde des Américains chez les Arabes ou plus largement dans le monde  musulman, et feraient face à des perspectives précaires aux mains des  mouvements d’opposition islamistes. De tels régimes incluent entre  autres l’Egypte et le Pakistan aussi bien que l’Autorité Palestinienne.
Néanmoins, l’administration Obama est confrontée à un  réel dilemme. Premièrement, sa capacité à efficacement et  significativement faire pression sur Israël est très limitée, étant  donné la manipulation des députés par les partisans d’Israël.
Mitchell a réclamé de l’élite palestinienne qu’elle  accepte un Etat Palestinien temporaire avec des frontières temporaires  comme l’exigent plusieurs officiels israéliens. Le projet américain  envisage un accord, orné d’une formidable couverture médiatique pour la  naissance de  la République Palestinienne, mais la prive de souveraineté  et d’intégrité territoriale tout comme de réelle substance. Selon des  sources sures de Ramallah, l’Autorité Palestinienne, sous réserve  éventuelle de conditions, donnerait son consentement pour le contrôle de  30 à 45% de la Cisjordanie, dans lequel elle se déclarera comme Etat  Palestinien indépendant. Toutefois, Israël gardera un solide contrôle de  Jérusalem, des colonies juives tout comme la plus grande partie de la  Cisjordanie reconnue comme zone israélienne, et mêmes celles situées à  l’est du Mur de Séparation, aussi bien que les routes frontalières et  les ressources en eau.
Les frontières et l’espace aérien resteraient sous  contrôle israélien en plus des principales routes d’accès à la  Cisjordanie.
Officiellement, l’Autorité Palestinienne dément qu’elle  acceptera la proposition américaine. Cependant, des experts proches de  l’Autorité Palestinienne pensent que la direction menée par Mahmoud  Abbas va finalement se plier aux exigences américano-israéliennes,  particulièrement si l’administration américaine agite le drapeau de  l’aide financière. L’Autorité Palestinienne est très dépendante de  l’aide financière étrangère, spécialement celle des Etats-Unis et de  l’Union Européenne, aussi bien que les pays arabes qui doivent leur  salut aux Etats-Unis.
Mitchell aurait dit à l’Autorité Palestinienne que les  Etats-Unis ferait pression sur Israël pour permettre l’entrée dans les  zones contrôlées par l’Autorité Palestinienne de blindés russes offerts  pour être utilisés contre les futurs émeutiers, comme par exemple les  partisans du Hamas.
Le plan envisagé par les Américains, qui ignore et  s’indiffère du droit de retour, en plus de repousser indéfiniment les  questions cruciales telles que la position de Jérusalem, rencontrerait  une forte opposition par seulement des groupes de libération islamiques,  comme le Hamas et le reste du camp islamiste, mais aussi par une grande  partie du Fatah, particulièrement de ses partisans. De même, un vaste  segment chez les nationalistes palestiniens et les gauchistes feraient  aussi preuve d’une grande hostilité à l’adoption du projet américain par  l’Autorité Palestinienne.
Comme mentionné ci-dessus, les Américains sont le plus  conscients de cela. Toutefois, l’administration Obama, probablement en  coopération avec plusieurs acteurs régionaux comme l’Egypte et la  Jordanie, y verrait que l’accord est conclu en dépit de l’opposition et  du rejet populaire de celui-ci.
Pendant ce temps, le régime palestinien à Ramallah  prépare psychologiquement les Palestiniens à une déclaration unilatérale  de la création de son Etat au cours de l’année. Le premier ministre de  l’Autorité Palestinienne Salam Fayyad a fait de nombreux discours  promettant aux Palestiniens que l’aube de la liberté va se lever et que  l’occupation israélienne va bientôt arriver à son terme. Pourtant, il est très probable que les mots euphoriques de Fayyad ne  représentent plus que du vent envoyé au contrôle israélien total en  Cisjordanie et une augmentation de la méfiance américano-européenne à  reconnaître un Etat Palestinien autoproclamé comme légitime au vu des  récentes déclarations faites par nombre d’officiels européens.  Finalement, il est crucial de se souvent qu’Israël, dont l’occupation  armée contrôle chaque rue et chaque coin de Cisjordanie, incluant  Ramallah, le siège du gouvernement Fayyad, a le dernier mot dans cette  affaire en dépit de tout autre considération.
 En gardant cela en tête, on est incité à comprendre que  chaque nouvelle déclaration de création d’Etat par l’Autorité  Palestinienne n’est qu’une reproduction réchauffée de la rhétorique de  la déclaration d’Indépendance de 1988. Il va sans dire qu’Israël  n’aurait aucun souci à se faire avec une telle déclaration. En fait,  faire ce premier pas pourrait même recevoir la bénédiction tacite  d’Israël.
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Traduction de l’anglais : Yazid Slaim
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