Le premier ministre      palestinien,      Salam Fayyad, a      rencontré       lundi à      Jérusalem le      ministre       israélien de la Défense,      Ehud Barak,      à la veille        d’un sommet crucial      entre       Benyamin Netanyahu et Barack      Obama à       Washington.
La      tournée       dans la région de      l’émissaire       américain, George Mitchell, en début de la      semaine,       est passée      presqu’inaperçue vu      l’absence de      progrès       substantiels dans le       dossier proche-oriental. Plus      attendue, la      rencontre       entre le premier ministre      palestinien,      Salam Fayyad, et le      ministre       israélien de la Défense,      Ehud Barak,      lundi à      Jérusalem,       n’a pas, elle, non plus      donné lieu       à quoi que      ce soit       de concret.       
      Or,      l’importance de      cette       entrevue réside      dans le fait      qu’elle       est       intervenue à la      veille de la      visite du       premier ministre      israélien à        Washington, et surtout      qu’elle est        la première rencontre      à ce      niveau       entre Palestiniens et      Israéliens       depuis le début des négociations        de proximité      entamées il        y a deux       mois. Les       deux hommes      n’ont fait       aucune déclaration      à l’issue       de leur       entrevue, qui s’est      tenue à      l’hôtel King David.      Dimanche, les services      du ministre      israélien de la      Défense       avaient indiqué      que «       diverses questions liées       aux relations entre      Israël et les      Palestiniens »      seraient       abordées.
            Certains       y voient       l’ébauche d’une reprise       des négociations      directes,       souhaitée par Israël      et les       Etats-Unis. Peut-être      faut-il       attendre les résultats de       la rencontre      entre le       président américain,      Barack       Obama, et le premier ministre      israélien,       Benyamin Netanyahu, arrivé      mardi dernier      à Washington. 
      Or,      il      semble que      cette       visite soit      surtout       axée sur      l’amélioration des relations      bilatérales, après le coup de      froid qui a       eu lieu lors      du       précédent sommet      entre les       deux hommes, en mars       dernier, en raison de la question de la       colonisation. Mais la      marge de       manœuvre est      limitée, tout      comme       l’espoir d’une      véritable       relance du      processus de      paix. Qu’il      s’agisse de la      levée du      blocus ou       encore du gel de la      colonisation,      l’intransigeance      israélienne       est le mot      d’ordre. 
      Le      président       Obama souhaite      qu’Israël       prolonge le gel de la       colonisation en Cisjordanie       au-delà de la fin      septembre, date de      l’expiration      du gel       provisoire actuel.      Mais les       faucons de la coalition au       pouvoir en Israël      sont       opposés à      toute extension      du       moratoire et, plus      généralement,      à toute       concession aux Palestiniens.      « Une       prolongation du gel      est hors de question », a      répété le       ministre des Sciences, Daniel       Hershkowitz, représentant       d’un parti national      religieux au      gouvernement. M.       Netanyahu reste      dans le vague      sur cette       question. Toutefois,      à la veille        de son voyage à Washington,      il a       manœuvré pour empêcher      qu’une commission      ministérielle      adopte un       projet de loi qui      aurait       rendu obligatoire      l’aval du      Parlement pour      toute prolongation      du gel, un       texte susceptible d’irriter       la communauté      internationale.
                  Pressions       pour des négociations      directes
      Quant au       dossier des négociations      elles-mêmes, Tel-Aviv      et Washington      semblent       être sur la      même       longueur d’onde. Les      deux parties insistent      sur la reprise des      négociations      directes,       omettant tout simplement       de parler       franchement des progrès      réalisés au       cours des négociations de      proximité,       tenues actuellement      sous       l’égide des Etats-Unis.
      Certes,       George Mitchell, émissaire      spécial de       Barack Obama      dans la       région, œuvre      comme       médiateur depuis le      mois de mai,      afin de       convaincre les deux       parties à       surmonter leurs       divergences sur la      création d’un      Etat       palestinien. Cependant,       Washington insiste      surtout que        les discussions indirectes se      transforment en      un dialogue direct.      Un souhait      exprimé       également par M. Benyamin       Netanyahu. Or, les dirigeants      palestiniens      estiment       que les progrès      sont pour le moment      insuffisants pour justifier des      négociations face      à face,       bien qu’un      conseiller       d’Obama ait      estimé que       le « fossé       s’était réduit » et      que les       progrès enregistrés      n’étaient pas      négligeables. Les      Palestiniens      demandent des      réponses       claires d’Israël      sur les questions des      frontières et de la      sécurité,       ce qui implique de fixer       les contours géographiques      du futur      Etat       palestinien et de mettre       fin à toute        occupation militaire.      Des réponses      qu’ils ne      risquent pas      d’avoir       dans l’avenir      proche.      En revanche,      l’on       s’attend à      voir les       pressions sur les      Palestiniens augmenter      dans la       période à      venir. En      demandant des      pourparlers directs,      Israël       passe pour le bon élève      et fait porter la      responsabilité      du blocage       aux Palestiniens. Déjà,      avant même       de céder à      une       quelconque pression, la      rencontre       entre Fayyad et      Barak a       provoqué la colère      du Hamas,       qui a estimé      qu’elle       montrait que      l’Autorité       palestinienne « mentait      sur son       désir de ne pas passer      à des       négociations directes »,       et qu’il       s’agissait d’une «      honte ».       Selon Fawzi      Barhoum, un       porte-parole du      Hamas à       Gaza, il       s’agit d’« une      rencontre       sécuritaire dangereuse      dictée par       l’agenda américain et les      ordres       sionistes pour rehausser       la coopération de      sécurité avec      l’ennemi,       afin de liquider la       résistance et protéger      l’occupation ».
            Ainsi,      l’Autorité       risque de se trouver face      à un choix      délicat       : accepter le principe de      négociations      directes sans      contrepartie et      s’attirer les      foudres de la population      ou camper       sur sa position      actuelle et       susciter les critiques de Washington.
            Abir      Taleb