Egypte/Hamas.            Les deux parties se      livrent       depuis la semaine      dernière à      un échange      d’accusations au      sujet du       document de réconciliation      interpalestinienne,      que le       Mouvement de la résistance       islamique refuse de signer.       Cette tension ne date pas      d’hier. Focus.
Tout       a commencé la      semaine       dernière, lorsque      Mahmoud Al-Zahar,      membre du       bureau politique      du Hamas      basé à       Gaza, a critiqué      ouvertement       l’Egypte pour son rôle      dans les efforts de      réconciliation      interpalestiniens.      Dans       des déclarations au      quotidien       indépendant Al-Masry Al-Youm,       le responsable      palestinien       s’en prend au chef de la      diplomatie, Ahmad      Aboul-Gheit,      qu’il accuse de      vouloir « imposer      à tout prix »      ses points de      vue au       Hamas. « Ahmad Aboul-Gheit       a dit que      nous devons        signer le plan égyptien de      réconciliation      tel qu’il       a été       élaboré et sans y      apporter la       moindre modification. Cela      signifie       qu’Aboul-Gheit ne      veut pas       tenir compte des      réserves       que nous      avons       formulées sur      ce plan », a      déclaré Al-Zahar.        Le plan égyptien      fut élaboré      l’hiver dernier      et a été       déjà approuvé par le      président       du mouvement      Fatah,       Mahmoud Abbass.      Il prévoit      notamment la formation d’un      gouvernement      d’union       nationale comprenant des      éléments du      Fatah et du      Hamas. Or, le      Hamas       est       très sceptique      sur cette       question estimant      qu’il a été      légitimement      élu par le       peuple palestinien et      qu’il est      donc le       seul à      pouvoir former un      gouvernement.      D’autres points de      controverse existent      dans le document      égyptien       que le Hamas      considère partial.      Dans       ses       déclarations à Al-Masry       Al-Youm,       Mahmoud Al-Zahar a fait       allusion à       une ingérence      occidentale et      internationale      dans les affaires      palestiniennes par le      biais de       l’Egypte. « Le Caire      est       un médiateur partial      dans les divergences      interpalestiniennes »,      affirme       Abou-Zouhri, un porte-parole      du Hamas.      Les propos       d’Al-Zahar ont      provoqué la       colère de l’Egypte.      Le porte-parole      du       ministère des Affaires       étrangères, Hossam      Zaki, a mis        en garde les      dirigeants       du Hamas      contre une       forte réaction      égyptienne.      
      Tension
      Les       relations entre      l’Egypte et       le mouvement      palestinien       ont été      très       tendues ces      dernières       années. Des militants du       Hezbollah ont      été arrêtés        et condamnés      récemment en      Egypte pour       avoir tenté de faire       passer des équipements en      contrebande       vers la bande de Gaza,      contrôlée par le      Hamas et       soumise à un      siège       israélien. En      hiver 2008, des      milliers de       Gazaouis frustrés par le      siège       israélien sur      leur       territoire avaient fait       irruption dans le      Sinaï.      Récemment,       l’Egypte a pris des      mesures pour      renforcer le      contrôle de       ses frontières avec la      bande de Gaza      contrôlée par le      Hamas, en       construisant une      barrière       métallique souterraine       pour lutter       contre la contrebande. De       plus, le mouvement      palestinien       entretient de très      bons rapports avec la      confrérie       interdite mais      tolérée des       Frères musulmans,      ce       qui irrite les      autorités       égyptiennes. Toutes      ces       considérations n’ont fait      qu’attiser la tension      entre Le       Caire et le      mouvement       palestinien.
            L’Egypte      accuse à      présent le       Hamas de chercher      à       contourner le projet      d’accord       égyptien et de vouloir le       modifier dans son      propre       intérêt. Quant au Hamas,      il       accuse l’Egypte      d’avoir       échoué dans      ses efforts de      médiation       entre les factions       palestiniennes. « Les relations      entre Le       Caire et le Hamas      sont       tendues avant      même ces       accusations mutuelles.      Elles se       sont détériorées      depuis que       le Hamas a       refusé en octobre dernier       de signer le plan égyptien de      réconciliation »,      explique       Chadi Abdel-Aziz,      politologue. Et      d’ajouter       que le Hamas a      toujours       refusé de signer le document       égyptien sur      lequel       il a       toujours émis des      réserves.       Cela a toujours      provoqué       l’Egypte qui a menacé      à plusieurs        reprises de rompre      ses       relations avec le Hamas, y      compris en       matière de coopération      politique et      sécuritaire et      d’interdire       l’entrée sur le      territoire       égyptien des officiels      du Hamas.       « Cette attitude      a également      provoqué le       Hamas », explique      Chadi       Abdel-Aziz. Et d’affirmer      que Le       Caire et le      Hamas       doivent se débarrasser de      ce langage      s’ils       veulent régler le      problème       interpalestinien. « Les      dirigeants       du Hamas      trouvent       que Le Caire      soutient le       président palestinien      Mahmoud       Abbass au détriment de      lui.       Il faut      que       l’Egypte, parraine      du dialogue       palestinien, procède      à un certain      rééquilibrage      si elle      souhaite       parvenir à un accord      entre les factions      palestiniennes et faire      aboutir son initiative »,      pense le       politologue. En fait, certains      analystes       pensent que      l’Egypte       est en train de perdre      du terrain       sur la scène palestinienne       après que       certains pays, comme la      Turquie,       eurent essayé de      jouer un       rôle actif pour la      levée du      blocus       imposé à la      bande de Gaza.
            Ce      rôle agace       Le Caire,       surtout l’influence de      Téhéran et       de Damas qui      financent le      Hamas.
                  Persistance      égyptienne
            L’Egypte      avait       présenté, l’année      dernière, un        plan global pour mettre un      terme à       la division interne palestinienne       après avoir       accueilli de chaudes       discussions entre les factions      palestiniennes. Le      Hamas a       refusé de signer la proposition       d’accord égyptienne,      affirmant       vouloir que des       modifications soient      apportées au document.      L’Egypte a fait savoir      qu’elle n’a        pas l’intention de modifier le       document palestinien de      réconciliation      nationale. «       Des amendements au document de      réconciliation      seraient       totalement inacceptables       », a souligné      cette       semaine Ahmad Aboul-Gheit,      appelant le       Hamas à signer le       document. Pour une source      diplomatique qui a      requis       l’anonymat, l’Egypte      a admis       les divergences avec le Hamas,      mais elles      ne doivent       pas aller au-delà      du contexte      du document de      réconciliation. « Le      Hamas nous       a dit à      plusieurs reprises      qu’il       étudiait les propositions       égyptiennes et qu’il      ferait tout pour      tenter de       traverser la phase actuelle,      mais il       refuse toujours de signer. (...)      Pourtant,      nous allons        les aider pour      mettre fin au      blocus »,       affirme la source. Et       d’ajouter       : « Eux      aussi ils      doivent       nous aider et signer le       document approuvé par le      Fatah.       Mahmoud Abbass      nous a      affirmé       qu’il était en train de      préparer la formation d’un       nouveau gouvernement pour      mettre fin aux divergences      interpalestiniennes »,      ajoute la source.      Pourtant,       Abbass a déclaré      que le       Hamas doit      d’abord accepter      l’initiative      égyptienne. «      Si le Hamas      signe       le document égyptien,      nous       n’aurons aucune objection      à       l’établissement d’un       gouvernement indépendant       qui recevrait des      fonds pour       rebâtir Gaza », a déclaré      Abbass. Les accusations      mutuelles       entre Le Caire      et le Hamas      montrent       que la réconciliation      interpalestinienne      est loin d’être      achevée.
            Chérif       Ahmed