Lutte Ouvrière
          Une nouvelle fois, le gouvernement israélien a écrit une page  sanglante de la guerre qu’il mène au peuple palestinien, en faisant  arraisonner par ses commandos, dans un assaut meurtrier, les navires qui  se dirigeaient vers Gaza.         
Plusieurs centaines de militants pro-palestiniens, de  membres d’associations humanitaires et de personnalités, accompagnant la  livraison de 10 000 tonnes de matériel destinées à la population de la  bande de Gaza, voulaient ainsi attirer l’attention sur le blocus qui  continue à cerner ce territoire palestinien.
Livrer une centaine de maisons préfabriquées, cinq cents  fauteuils roulants électriques et du matériel médical à des Gazaouis  étranglés depuis trois ans par ce blocus israélien qui n’autorise que le  passage au compte-gouttes de quelques produits, c’était sans doute là  la « provocation » qu’invoquent les représentants israéliens pour  tenter, cyniquement, de justifier leur attaque meurtrière ! Car, quels  que soient les prétextes à leur intervention, des allégations de  « légitime défense » à la fable du « guet-apens » qui aurait été tendu  au commando, les militaires israéliens ont délibérément tué au moins  neuf personnes et en ont blessé plusieurs dizaines d’autres.
Cet acte commis sciemment, à la suite de toute une  préparation des dirigeants politiques, des militaires, des services  spéciaux, met en lumière la morgue et l’aplomb avec lesquels les  dirigeants d’Israël entendent traiter la « question palestinienne ».  C’est en affichant le mépris le plus total pour l’indignation que ne  manqueraient pas de susciter, dans l’opinion publique internationale,  leurs actes sanglants, qu’ils poursuivent, non seulement le blocus  décidé il y a trois ans, après la victoire électorale du Hamas à Gaza,  mais aussi leur guerre, ouverte ou sporadique, contre le million et demi  d’habitants enfermés dans le champ de ruines qu’ils ont fait de la  bande de Gaza.
C’est avec le même mépris, la même tranquille certitude  d’être soutenus, sans défection depuis 1967, par les grandes puissances,  qu’ils avaient mené, trois semaines durant, une guerre terrible aux  Palestiniens de Gaza, il y a un an et demi, en décembre 2008 et janvier  2009. Plus de mille quatre cents morts, des milliers de blessés, tel  avait été le bilan de l’opération « Plomb durci » au cours de laquelle  les bombardements de maisons, d’écoles, d’hôpitaux, sous prétexte de  débusquer des « terroristes », avaient surtout frappé la population  civile !
Soutenus, ils l’ont été en fait, par tous ceux qui,  devant l’indignation de l’opinion publique, blâmaient tout au plus la  « disproportion » du pilonnage israélien, comme s’il ne s’agissait pas  d’une guerre faite à tout un peuple au nom du droit du plus fort.
À nouveau, les dirigeants israéliens se soucient bien  peu de « droit international », de « feuille de route » et de  « processus de paix », et encore moins de la réprobation de l’opinion  publique. Ils ont la certitude d’agir avec l’aval tacite des grandes  puissances impérialistes. Si, pour le communiqué, celles-ci manifestent  leur désapprobation vis-à-vis des méthodes ou de la « disproportion » de  l’agression israélienne, elles n’en marquent pas moins, chaque fois  qu’elles le peuvent, leur soutien aux gouvernants de cet État qui  acceptent de jouer pour leur compte les gendarmes du Moyen-Orient. Ainsi  Netanyahou était présent à Paris, il y a quelques jours à peine, dans  le cadre d’une réunion ministérielle de l’OCDE, le groupe des  trente-et-un pays les plus développés, dans lesquels Israël venait  d’être admis.
La politique des dirigeants israéliens et la force  militaire dont ils disposent sont trop utiles aux dirigeants  occidentaux, dans une région du monde aussi stratégique et riche en  pétrole que le Moyen-Orient. Cela mérite bien d’oublier que cet État  occupe indûment les territoires palestiniens depuis plus de quarante  ans, au mépris de toutes les résolutions de l’ONU et de tout ce que l’on  nomme « le droit international« , qu’il affame un peuple et piétine ses  droits les plus élémentaires !
La réprobation suscitée dans de nombreux pays où des  manifestations de colère se sont déjà exprimées, a peu de poids, sans  doute, pour l’instant, face à ces intérêts diplomatiques et économiques  qui renforcent les Netanyahou et autres Lieberman. Mais en France, en  Europe, aux États-Unis, mais aussi en Israël, les travailleurs ne  peuvent que se sentir solidaires du peuple palestinien, indépendamment  d’ailleurs de tout sentiment d’appartenance nationale ou religieuse. Il  ne s’agit pas seulement de se sentir solidaires d’un peuple qui souffre,  mais de condamner la politique des dirigeants occidentaux, qui est la  principale responsable du maintien dans le monde de situations de  tension et de guerre, comme celle du Moyen-Orient, et cela pour la  défense de leurs intérêts.
Ce serait aussi l’intérêt de la population israélienne  elle-même de rompre avec une politique qui dresse contre elle tous les  peuples de la région, au lieu de chercher à vivre en paix avec ceux-ci,  et d’abord avec le peuple palestinien, dans le plein respect de ses  droits.
Dénonçant « l’attaque meurtrière de la flottille de la  liberté pour Gaza par l’armée israélienne dans les eaux  internationales », le Collectif national pour une paix juste et durable  entre Palestiniens et Israéliens appelle à une manifestation samedi 5  juin à 15 heures à Paris, Place de la Bastille en direction de la  Concorde
Lutte Ouvrière appelle ses  militants et sympathisants à s’y joindre. 
                4 juin 2010 - Lutte Ouvrière - Vous pouvez consulter cet  article à : 
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