Djerrad Amar 
Liberté
Liberté
          Les assassinats de leaders dans tous les conflits ne sont pas  des faits exceptionnels. Ils sont souvent des actes qui traduisent  l’impuissance ou l’échec de ceux qui en usent. Israël en a fait un moyen  faisant partie intégrante du système de noire propagande du sionisme ;  une manœuvre de combat pour sortir de l’enlisement. Incapable de faire  la paix, il se retrouve inapte aussi à faire la guerre suite aux  déboires qu’il subit, mais surtout face à l’amélioration de la puissance  de riposte des pays de la région et du rapport de force que bouleverse  l’Iran.         
L’armée israélienne, sur-équipée et  sur-armée par ses soutiens occidentaux, est connue pour sa brutalité et  sa cruauté.
Comment qualifier ce gouvernement qui menace d’une  guerre, simultanément, les Palestiniens, les Libanais, les Syriens et  les Iraniens ! Si ce n’est pas une impression de puissance simulée qui  traduit, en fait, un échec ! Attend-il une guerre de concert avec  l’Occident ou bien carrément “par procuration” ? Ce qui est bien reçu,  par Israël, c’est que si le Liban et la Syrie ont prévenu de riposter en  bombardant toutes les villes ainsi que les zones vitales c’est qu’ils  le feront si Israël déclenche l’agression. Cependant, Israël mesure les  conséquences internes et les répercussions régionales et  internationales.
Elle sait qu’elle perdra la majorité de sa population  uniquement par exode sachant que plus de 500 000 Israéliens ont des  passeports américains, selon l’avocat Franklin Lamb. Voici les propos de  M. Avraham Burg (ex-président de la Knesset, ex-président de l’agence  juive) (le Monde du 10/06/07) “Avoir défini l’État d’Israël comme un  État juif est la clef de sa perte. Un État juif, c’est explosif, c’est  de la dynamite.” Il qualifie l’occupation de la Cisjordanie  “d’Anschluss” et prédit “une explosion sans fin”. Il conclut : “La  réalité israélienne n’est pas excitante, mais les gens ne veulent pas  l’admettre. Nous sommes au pied du mur. Demandez à vos amis s’ils sont  sûrs que leurs enfants vont vivre ici. Au maximum, 50% diront oui.  Autrement dit, l’élite israélienne est déjà partie, et sans élite, il  n’y a pas de nation.”
Auparavant, les sionistes étaient tellement obnubilés  par leur impression de puissance du fait des soutiens de leurs lobbies  et de ceux qu’ils croient leurs fidèles, qu’ils s’estimaient  “les  maîtres” en se permettant tous les abus que condamnent la raison et les  lois internationales. Aujourd’hui, faute de ne pouvoir s’engager dans  une guerre franche, il semble ne leur rester que les assassinats de  leaders qui résistent en usant même, effrontément, de passeports de pays  “amis”. Un professeur (Michael Robin) à l’American Enterprise Institute  propose carrément l’assassinat des leaders politiques et des  commandants iraniens pour ‘changer de régime’ ; estimant que “cette  stratégie est plus efficace et plus rapide que l’option miliaire”.
Cette guerre souterraine ne peut cependant être  déclenchée sans le soutien, de pays alliés d’Occident ou Arabes. Ils  disposent, ainsi, d’atouts incomparables : de l’argent que fournissent  les organisations sionistes, de passeports occidentaux où la collusion  entre les élites dirigeantes et les sionistes est sans réserve, d’une  impunité sur leur territoire lorsqu’ils commettent des coups tordus,  mais aussi le coup de main de certains régimes arabe. L’Égypte en  faisant condamner, récemment, des combattants, déclarés, libanais au  même moment où elle causait la mort de 4 Palestiniens dans un tunnel   dit “de survie” par asphyxie est la faute la plus abjecte envers des  peuples dignes. Cependant, cette méthode sournoise et illégale de combat  peut ouvrir légitimement la voie à un nouveau front dont le théâtre  sera les pays où s’active le sionisme ; si des mesures sévères et  coercitives ne sont pas prises.
Tapages médiatico-politiques
Tous les tapages médiatico-politiques actuels que les  Américano-sionistes propagent suivant un jeu de rôle - à propos  d’imminence  d’une guerre, de fabrication d’armes nucléaires de l’Iran,  de Scud livrés par la Syrie, de menace de frappe nucléaire - fait  d’accusations, de rétractations, de menaces, de démentis ne sont que  diversions et propagandes qui visent à cacher le caractère belliqueux,  colonialiste d’une idéologie dans l’impasse d’une part et à mettre en  gêne, par la pression, d’hypothétiques “actions” ou “préparatifs”,  d’autre part. La perversion sioniste veut même atteindre le droit  naturel et divin de se défendre.
Le sionisme se découvre chaque jour devant un Occident  médusé de se voir dicter sa politique au point de lui inspirer des lois  scélérates ; par exemple, considérer comme crime - par assimilation  antisémitisme -  le seul fait de critiquer Israël ou les personnes  juives du sérail ! L’Occident découvre, aussi, que le sionisme n’a plus  comme finalité “la création d’un ‘État juif’” - à la suite duquel il  aurait dû être aboli - mais un objectif sournois visant la domination  des gouvernements, en parasitant aussi leur culture par des références  perverses (sexe, drogues et autres comportements déviants) sous le  prétexte de démocratie et de liberté, et ce, pour bien être servi et  bien se servir. C’est la raison pour laquelle toutes les solutions  avancées pour mettre fin au conflit au Moyen-Orient, par lequel il  existe, sont systématiquement sabordées.
La paix signifierait la fin de l’alibi permettant  l’existence de cette idéologie et donc la “fin de mission” de toutes les  organisations sur lesquelles s’appuie le sionisme pour imposer son  hégémonie. Marc Hillel écrivait dans son livre Israël en danger de  paix : “Le plus mauvais service que pourraient rendre à Israël les États  arabes serait de faire la paix avec lui” et de trancher “le danger  arabe doit rester une profession de foi”.
L’écrivain Yoram Bar Porath annonce dans Yediot Ahronot  du 12 juillet 1972. “C’est le devoir des leaders israéliens d’expliquer à  l’opinion publique, clairement et courageusement, un certain nombre de  faits qui ont été oubliés avec le temps. Le premier de ces faits, c’est  qu’il n’y a pas de sionisme, de colonisation ou d’État juif, sans  l’éviction des Arabes et l’expropriation de leurs terres.” Avant, David  Ben Gourion qui ne voyait pas d’autre issue que la guerre disait : “Si  j’étais un leader arabe, je ne signerai jamais un accord avec Israël.  C’est normal ; nous avons pris leur pays... Il y a eu l’antisémitisme,  les nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient  qu’une chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres.  Pourquoi devraient-ils accepter cela ?” (Nahum Goldman dans Le Paradoxe  juif).
Le sionisme est également dangereux pour les juifs  d’abord. Ces derniers voient que le racisme et l’antisémitisme sont  consubstantiels à cette idéologie. “Le sionisme a besoin de  l’antisémitisme au point même de le susciter si nécessaire”, conclut  l’Union juive française pour la paix allant dans le sens du “père” du  sionisme lorsqu’il déclara : “Les antisémites deviendront nos amis les  plus loyaux, les nations antisémites nos alliées.” Et à M. Ahmadinejad  d’asséner : “Les sionistes, ne sont ni des juifs, ni des chrétiens, ni  des musulmans, ni des athées. Ils ne pratiquent aucune religion, et la  plus grande escroquerie qu’ils y aient réussi à commettre, c’est de  faire croire qu’ils défendent les juifs.”
En effet, en s’inspirant de l’histoire douloureuse des  juifs, le sionisme est en train de donner prétexte en suscitant les  mêmes mécanismes et les mêmes allégations fallacieuses qui ont légitimé,  à l’Europe du Moyen-âge, les violences, les expulsions et les massacres  de juifs ;  “pour conjurer le sort” lorsque des catastrophes  économiques, mais aussi naturelles les atteignaient. En ces temps-là, le  juif était le “bouc émissaire” ; celui par lequel les “malheurs et  péchés arrivent”. Paradoxalement, c’étaient les Arabes et les musulmans  qui les accueillaient et les protégeaient ! Le monde est devant un  “abcès purulent” qui s’étend en détruisant les éléments sains. C’est la  raison pour laquelle cette idéologie nihiliste doit être combattue par  tous les moyens pour la faire disparaître, comme toutes les idéologies  totalitaires ; d’abord au Moyen-Orient où elle est l’alibi éternel, puis  en Occident où elle devient envahissante, outrageante, attentatoire à  la souveraineté et enfin prétexte aux racismes.
Voici ce que disent des associations juives : “Notre  soutien au peuple palestinien n’est pas seulement un acte de solidarité.  Nous sauvons aussi notre peau au nom d’histoires et d’identités que le  sionisme veut faire disparaître.” Et au chef d’orchestre Daniel  Barenboim de critiquer durement Israël, lors de la remise du prix de la  Fondation Wolf (Haaretz du 10 mai 2004). “Avec de la douleur au cœur, je  pose la question, aujourd’hui, de savoir si une situation de conquête  et de contrôle est compatible avec la Déclaration d’Indépendance  d’Israël ?” Et de s’interroger : “Y a-t-il une logique dans  l’indépendance d’un peuple, si c’est au prix des droits fondamentaux  d’un autre peuple ?”... “L’État d’Israël peut-il se permettre de se  bercer d’un rêve totalement irréaliste - l’ambition de trouver une  résolution idéologique au conflit - au lieu de chercher à obtenir une  solution pragmatique et humaine, fondée sur la justice sociale ?”
Avant de terminer, rappelons que l’Amérique a toujours  été en partenariat stratégique avec Israël ; pour préserver ses  intérêts. Toutes décisions stratégiques que prend Israël ne peuvent se  faire sans un ordre, un accord formel ou tacite des décideurs des  Américains. Dès lors, aucune solution équitable aux conflits du  Moyen-Orient ne sera décidée si les intérêts américano-sionistes ne sont  pas mis en jeu ou compromis par une liaison de cause à effet.
Si tel est le risque, le pragmatisme américain saura  retrouver rapidement la voie de la raison. La dernière sortie médiatique  de Netanyahu sur une imminente reprise du processus de paix, suite à  une rencontre avec George Mitchell, se comprend comme une plaisanterie  dans la mesure où les conditions des antagonistes - arrêt/poursuite de  la colonisation - sont antinomiques. Une fois pour toutes, le sionisme  ne saurait s’accommoder d’une paix au Moyen-Orient !
Des citations éloquentes
Voici ce que répond Freud le 26 février 1930 à  l’association lui demandant de signer la pétition condamnant les Arabes  pour une émeute en 1929 (lettre cachée durant 70 ans) : “Je ne peux  faire ce que vous souhaitez... Il est sûr que je sympathise avec ses  buts... [le sionisme]. Mais, d’autre part, je ne pense pas que la  Palestine ne pourra jamais devenir un État juif, ni que les mondes  chrétien et islamique soient prêts à ce que leurs lieux saints soient  sous contrôle juif. Il m’eut paru plus judicieux d’établir une patrie  juive sur une terre moins chargée d’histoire... Je concède avec  tristesse que le fanatisme infondé de notre peuple soit en partie à  blâmer pour avoir éveillé la méfiance arabe. Je ne puis cultiver de  sympathie pour une piété mal dirigée qui transforma un morceau du mur  d’Hérode en relique nationale offensant, ce faisant, les sentiments des  autochtones. Jugez vous-même maintenant si...je suis la personne qu’il  faut pour conforter un peuple pris dans l’illusion d’une espérance  injustifiée.”
Einstein qui fut un supporter du sionisme déclare :  “...La conscience que j’ai de la nature essentielle du judaïsme se  heurte à l’idée d’un État juif doté de frontières, d’une armée, et d’un  projet de pouvoir temporel.” Le 25 novembre 1929, il écrit à Weismann :  “Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à  des accords honnêtes avec les Arabes, alors nous n’aurons strictement  rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons  tout ce qui nous arrivera.”
“...Notre but est de frapper le Liban, la Transjordanie  et la Syrie. Le point faible est le Liban, parce que le régime musulman  est artificiel et facile pour nous de le déstabiliser. Nous devrons  établir un état chrétien ici, et ensuite nous frapperons la Légion  arabe, éliminerons la Transjordanie ; la Syrie tombera à son tour. Puis,  nous bombarderons, avancerons et prendrons Port-Saïd, Alexandrie et le  Sinaï.” Ben-Gourion, mai 1948 au général Staff.
“Je ne connais pas cette chose appelée règle  internationale. Je jure que je brûlerais tout enfant palestinien qui  sera né dans ce quartier. La femme palestinienne et son enfant sont plus  dangereux que l’homme, parce que l’existence des enfants palestiniens  signifie que des générations continueront, mais l’homme cause un danger  plus limité.” Ariel Sharon, 1956, au général Merham.
“Nous devons utiliser la terreur, l’assassinat,  l’intimidation, la confiscation de terres, et la coupe de tous les  services sociaux pour débarrasser la Galilée de sa population arabe.”  Israël Koenig.