Georges Malrunot
C’est un ministre jordanien, qui  s’interroge : « Nous ne savons plus où la France se positionne au  Moyen-Orient ? Nous avons noté un réalignement de votre politique sur  les Etats-Unis et en faveur d’Israël, mais pour quels résultats ? », se  demande cet officiel.
« Même si Chirac ne pesait  pas tant que cela sur les événements de notre région, au moins ses  prises de position conduisaient les peuples du Moyen-Orient à avoir une  image positive de l’action de la France », ajoute ce ministre, qui  poursuit : « En plus, il y a de la confusion. On entend votre ministre  des Affaires étrangères (Bernard Kouchner, ndlr) soutenir l’idée d’une  proclamation anticipée d’un Etat palestinien, avant d’être démenti par  votre président de la République, Nicolas Sarkozy ? ».
Un ancien chef de la diplomatie jordanienne renchérit :  « c’est vrai qu’on a du mal à déchiffrer la politique française depuis  quelques temps ». Et de citer en exemple l’Irak, pays avec lequel la  France s’est rapprochée depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, Paris  allant jusqu’à proposer à Bagdad l’établissement d’un « partenariat  stratégique ».
Mais dans le même temps, la France apparaît comme l’un  des pays les plus en pointe contre l’Iran, voisin influent de l’Irak,  que les dirigeants irakiens n’ont pas du tout envie de voir déstabiliser  par une offensive militaire occidentale. Trouver la logique ?
« Et si on rappelait davantage Israël à ses obligations,  poursuit un diplomate français à Paris, on aiderait les pays arabes  modérés ayant fait la paix avec Israël comme l’Egypte ou la Jordanie, et  qui sont aujourd’hui affaiblis par l’intransigeance du Premier ministre  Benjamin Netanyahou ».
Conclusion tirée par un diplomate britannique en poste  en Jordanie : « depuis que nous avons convoqué un diplomate israélien à  Londres, pour protester contre l’utilisation par le Mossad de faux  passeports britanniques, toutes les portes s’ouvrent devant nous ».
publié sur le blog du Figaro  "L’Orient indiscret"