16/05/2010
  Dès vendredi, des manifestations rassemblant des milliers de personnes  se sont tenues à Gaza. Elles se poursuivront pendant deux jours en  Cisjordanie, où un rassemblement est prévu lundi devant la tombe de  Yasser Arafat, le leader historique du mouvement national palestinien.  AFP
Les  divers mouvements palestiniens ont affiché samedi leur volonté d'unité à  l'occasion de la commémoration de la "Nakba" (catastrophe), l'exode des  Palestiniens ayant accompagné la création d'Israël le 15 mai 1948 et la  guerre israélo-arabe qui a suivi.
 
       
Cette  année, les cérémonies interviennent alors qu'Israéliens et Palestiniens  viennent de se lancer, sans grandes illusions, dans des négociations de  paix indirectes sous l'égide des États-Unis.
À Gaza, près  de 4 000 manifestants ont défilé depuis le Conseil législatif  palestinien (CLP, Parlement) jusqu'à la représentation des Nations  unies, à l'appel de l'ensemble des mouvements palestiniens, notamment le  Fateh du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le  mouvement islamiste Hamas.
Les deux  mouvements sont à couteaux tirés depuis que les islamistes se sont  emparés de Gaza en juin 2007, mais ont voulu afficher leur entente sur  le droit au retour des réfugiés palestiniens.
"Le droit  au retour est sacré", a affirmé Ismaïl Radouane, un dirigeant du Hamas,  lors d'une conférence de presse devant les locaux de l'ONU.
Plus de  760 000 Palestiniens ont été poussés à l'exode par l'avancée des forces  juives ou chassés de chez eux il y a 62 ans. Aujourd'hui, l'ONU estime à  quelque 4,7 millions le nombre de ces réfugiés avec leurs descendants.
La  résolution 194 de l'ONU, adoptée le 11 décembre 1948 et renouvelée  chaque année, stipule que "les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs  foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le  plus vite possible".
Tous les  gouvernements israéliens se sont opposés au droit au retour, faisant  valoir qu'un afflux massif de réfugiés palestiniens ferait perdre à  Israël son caractère d'État juif.
Les  manifestants ont remis à l'ONU une lettre signée de tous les mouvements  demandant au secrétaire général de l'organisation Ban Ki-moon "de  s'activer le plus possible pour lever l'injustice contre le peuple  palestinien", selon Zakaria al-Agha, un haut responsable du Fateh.
Les  habitants de Cisjordanie occupée ont pour leur part observé une minute  de silence alors que des sirènes retentissaient à travers le territoire.
À  Jérusalem-Est (annexée), trois cents Arabes israéliens ont manifesté  contre la colonisation dans le quartier de Cheikh Jarrah à l'appel du  parti Balad. La veille, la police avait dispersé de force une  manifestation judéo-arabe contre la colonisation dans ce quartier  procédant à une trentaine d'interpellations.
À Hébron (sud de la Cisjordanie), deux cents  Palestiniens et des pacifistes israéliens ont manifesté contre la  colonisation, dans la partie sous contrôle israélien, se heurtant  sporadiquement à des soldats et des colons.
Près de  Naplouse (nord de la Cisjordanie), deux Palestiniens ont été légèrement  blessés par des tirs de balles caoutchoutées de l'armée israélienne  contre 200 manifestants qui protestaient contre la colonisation.
Dès  vendredi, des manifestations rassemblant des milliers de personnes se  sont tenues à Gaza. Elles se poursuivront en Cisjordanie, où un  rassemblement est prévu lundi devant la tombe de Yasser Arafat, le  leader historique du mouvement national palestinien.
Signe des  tensions persistantes, un adolescent palestinien a été tué dans la nuit  de jeudi à vendredi en Cisjordanie par des tirs de colons israéliens  dont la voiture avait été attaquée à coups de pierres.
Le  lendemain, dans le même secteur, situé près de la colonie juive d'Ofra,  deux Israéliens ont été blessés par des tirs palestiniens alors qu'ils  circulaient en voiture.