R. Bel
C’est un sommet diminué de huit leaders  arabes qui s’est ouvert hier à Syrte (Libye). Outre le président  libanais, Michel Souleymane, le président Hosni Moubarak, malade, ce  sont également les dirigeants saoudien, marocain, émirati, omanais,  irakien et bahreïni qui n’ont pas fait le déplacement à Syrte.
Pourtant, la question de la  colonisation israélienne à El Qods occupée figure en tête de l’ordre du  jour de ce sommet qui a été examinée aux côtés des propositions  relatives notamment à la gestion des différends inter-arabes et la  réforme de la Ligue arabe. Les dirigeants présents à ce 22e sommet, qui  se tient pour la première au pays du guide, le colonel El Gueddafi,  appelé « sommet du soutien à la résistance d’El Qods occupée »,  devraient adopter la position du comité de suivi de l’initiative arabe  de paix qui exige l’arrêt de la colonisation à El Qods avant toute  négociation entre Palestiniens et Israéliens. L’émir de l’Etat du Qatar,  Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui a remis la présidence du sommet  au guide la Djamahiria libyenne, le colonel Maâmar El Gueddafi, a  proposé dans une allocution la constitution d’un haut comité qui aura  pour mission de faire des propositions à même de résoudre la crise de  l’action arabe commune.
Celui-ci avoue que « l’action arabe commune est  confrontée à une crise arabe aiguë qu’on ne peut ignorer ». « Il ne faut  pas se leurrer, ni tromper nos peuples, nous n’acceptons pas également  de présenter au sommet arabe ni à la nation un rapport sur les  réalisations du Conseil ministériel, sachant à l’avance que les  résultats ne seront pas satisfaisants », a-t-il affirmé. « On ne peut  pas faire endosser la responsabilité aux autres. Il est inutile de  prendre des décisions dans un contexte de crise globale entravant  l’action arabe commune, notamment en ce qui concerne la question d’El  Qods et d’Al Aqsa », a-t-il souligné. Le colonel El Gueddafi a, de son  côté, indiqué que « le citoyen arabe attend des dirigeants arabes des  actes et non pas des paroles ». Les dirigeants arabes, a ajouté le Guide  de la révolution libyenne, « font face, dans ce sens (...) à des défis  inédits. Nous essayons d’œuvrer conformément aux aspirations arabes et  nous sommes obligés d’avancer ».
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé pour  sa part qu’il ne pouvait y avoir de négociations indirectes avec Israël  sans arrêt des activités israéliennes de colonisation. « Al Qods et sa  périphérie représentent le portail et la clé vers la paix », a indiqué  M. Abbas, avant de souligner l’attachement de l’Autorité nationale  palestinienne à toute parcelle de terre et à toute pierre d’El Qods  ainsi qu’à la défense de la capitale de la Palestine [1].
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a quant à  lui exprimé « sa consternation » quant aux violations constatées de visu  commises par Israël contre les droits des Palestiniens à Ghaza, en  Cisjordanie et à Al Qods, appelant « à lever le blocus imposé contre  Ghaza ». « La construction de colonies est illégale et elle doit  s’arrêter », a-t-il martelé. Pour le Premier ministre turc, Recep Tayyip  Erdogan, considérer Jérusalem comme la capitale indivisible de l’Etat  hébreu, comme le font croire les Israéliens, est une « folie ». Les  Israéliens ont dit que « Jérusalem unifiée est la capitale d’Israël.  C’est une folie et ceci ne nous engage absolument pas », a déclaré  M. Erdogan.
  Celui-ci a estimé que l’Etat hébreu ne « violait pas  seulement le droit international, mais aussi l’histoire ». Pour le  Premier ministre turc, « si Jérusalem brûle, ceci signifie que la  Palestine brûle. Et si la Palestine brûle, ceci veut dire que le  Proche-Orient brûle ».