Gilad Atzmon
          La semaine dernière, nous avons vu des informations, dans la  presse, au sujet de l’offensive de l’Aipac contre le Président Obama. Il  a été rapporté que le lobby juif américain avait ôté ses gants de  velours. Ouvertement, l’Aipac avait décidé d’augmenter sa pression sur  les dirigeants américains et, en particulier sur le Président Obama.         
Netanyahu (au centre), la présidente  démocrate de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi et le  leader de la minorité républicaine de cette assemblée, John Boehner  (deux sionistes forcenés) - Photo : Reuters
« Les déclarations récentes de l’administration Obama au  sujet des relations américano-israéliennes est un sujet de grave  préoccupation », a indiqué l’Aipac dans sa déclaration.  La réaction de l’Aipac faisait suite à un week-end de récriminations et  de demandes américaines, à la suite des annonces provocatrices d’Israël  selon lesquelles il avait donné son approbation préalable à la  construction de 1 600 appartements supplémentaires destinés à des colons  juifs dans un quartier palestinien de l’Est de la ville de Jérusalem  occupée.
Contrairement au Président Obama, qui semble apporter la  priorité à des questions telles que son projet de loi sur la sécurité  sociale et à la relance de l’économie des Etats-Unis, l’Aipac affirme  savoir quels sont les « véritables » intérêts de l’Amérique et la  manière dont ces intérêts doivent être poursuivis. « L’administration  devrait faire un effort conscient et se garder de toutes exigences  formulées publiquement et de tout ultimatum unilatéral visant Israël,  avec lequel les Etats-Unis partagent des intérêts essentiels,  fondamentaux et stratégiques ». L’Aipac a suggéré par ailleurs que les  dirigeants américains devraient se focaliser sur une éventuelle  confrontation avec l’Iran. « L’escalade verbale des derniers jours ne  peuvent que nous détourner du travail substantiel qui doit être fait en  ce qui concerne l’urgente question de la recherche rapide, par l’Iran,  d’armes nucléaires ».
Certes, l’on sait que les lobbies juifs n’y vont jamais  avec le dos de la cuillère lorsqu’il est question de faire pression sur  des Etats, des dirigeants mondiaux et même des superpuissances. Le  comportement de l’Aipac, pas plus tôt que la semaine dernière, m’a  rappelé la déclaration de guerre des juifs contre l’Allemagne nazie, en  1933.
Peu de gens savent qu’en mars 1933, c’est-à-dire bien  avant qu’Hitler ne soit devenu le chef incontesté de l’Allemagne et  n’ait entrepris de restreindre les droits des juifs allemands, le  Congrès juif américain annonça l’organisation d’une manifestation de  protestation massive dans les jardins de Madison Square, appelant à un  boycott américain des produits allemands.
Il est évident que je pense qu’Obama n’a rien de commun  avec Hitler ! Il n’y a vraiment pas grand-chose de commun entre les deux  leaders, en termes de philosophie, d’attitude vis-à-vis de l’humanisme  ou de vision de la paix mondiale [1]. Toutefois, il est difficile de  fermer les yeux sur les similarités entre le comportement de l’Aipac, la  semaine passée, et la conduite qui fut celle du Jewish American  Congress en 1933.
Le 24 mars 1933, le Daily Express (de Londres) a publié  un article annonçant que les juifs avaient d’ores et déjà lancé leur  boycott contre l’Allemagne et qu’ils brandissaient la menace d’une  « guerre sainte » à venir sous peu. Ce quotidien à grand tirage  exhortait les juifs, partout dans le monde, à boycotter les produits  allemands et à manifester activement contre les intérêts économiques de  l’Allemagne.
The Express indiquait que l’Allemagne était « désormais  confrontée à un boycott mondial de son commerce, de ses services  financiers et de son industrie... à Londres, à New York, à Paris et à  Varsovie, les hommes d’affaires juifs sont unis et prêts à mener  ensemble la Croisade économique contre l’Allemagne ».
Les sources juives ont tendance à en faire des tonnes au  sujet du fait que la décision prise par Hitler le 28 mars 1933  ordonnant un boycott contre les commerces et les produits juifs était  une escalade en riposte directe à la déclaration de guerre des  dirigeants juifs mondiaux contre l’Allemagne. De fait, la seule enclave  juive qui reconnaît l’ordre historique exact des événements ayant  conduit à la destruction des juifs d’Europe est la secte juive orthodoxe  antisioniste connue sous le nom de juifs de la Torah. J’imagine qu’au  cas où, de manière similaire, les choses se gâteraient entre l’Amérique  et ses lobbies juifs, les idéologues tribaux juifs seraient les premiers  à oublier (volontairement) que c’est bien l’establishment juif  américain qui aura travaillé d’arrache-pied à nourrir cette inévitable  animosité.
Si vous vous demandez pour quelle raison les politiciens  juifs répètent exactement les mêmes erreurs encore et toujours, la  réponse est très simple. Les juifs ne connaissent pas leur histoire  juive, pour la bonne et simple raison que l’histoire juive n’existe pas !
C’est comme ça : l’histoire juive est faite de bric et  de broc, de fables ficelées à la va-vite ensemble afin de donner une  image fallacieuse de narratif victorieux. L’histoire juive est une  collection de points aveugles, reliés entre eux par des mythes, des  fantaisies et des mensonges, afin de présenter l’illusion d’un narratif  cohérent du passé et une vague apparence de chronologie. L’universitaire  israélien Shlomo Sand nous a appris que les sionistes,  ainsi, dans une certaine mesure, que leurs rivaux, les Bundists, n’étaient pas particulièrement timides  lorsqu’il s’agissait d’ « inventer » l’histoire de leur (soi-disant)  nation juive.
C’est même encore plus grave : il n’est pas jusqu’à  l’holocauste, qui aurait pu être un coin illuminateur majeur dans le  rayonnement juif, a été transformé en un chapitre sclérosé qui ne fait  que pérenniser la cécité. En tant que vision du passé, il a pour  fonction de cacher et de déguiser, et non de révéler et d’informer. Dans  un livre d’histoire juive, vous ne trouverez rien au sujet de la  « déclaration de guerre de la Judée contre l’Allemagne nazie ». Dans les  textes historiques juifs, le compteur de la chronologie n’est jamais  déclenché avant que la souffrance juive ait commencé. L’histoire juive  se transcende elle-même, par-delà la notion de causalité. Elle veut nous  persuader du fait que la persécution contre les juifs naît de nulle  part.
Les textes historiques juifs éludent les questions  incontournables telles que les raisons pour lesquelles l’hostilité se  développe une fois après l’autre et celles pour lesquelles les juifs se  font des ennemis aussi nombreux avec une telle facilité ?
Manifestement, les dirigeants de l’Aipac sont en train  de réitérer les graves erreurs de leurs prédécesseurs du Congrès juif  américain. Ils n’apprennent rien de leur histoire, car il n’existe pas  le moindre texte historique juif duquel on puisse retenir quelque chose.  En lieu et place de texte historique, les juifs ont l’Holocauste, qui  est un événement ayant mûri pour finir par donner une nouvelle religion  (ce qui est une tout autre chose).
De toute évidence, la religion holocaustique est  judéo-centrique jusqu’à la moelle. Elle définit la Raison d’être juive.  Pour les juifs, elle signifie une impuissance innocente totale de la  diaspora, et elle considère que le Goy est un assassin « irrationnel »  en puissance. La nouvelle religion juive prêche la vengeance. Elle va  jusqu’à instituer un nouveau Dieu juif. Au lieu de l’ancestral Yehova,  le nouveau Dieu juif est « le juif » lui-même : cet être courageux et  futé, celui qui a survécu au génocide ultime, au plus sinistre des  génocides, celui qui a ressurgi des cendres et qui est allé vaillamment  de l’avant, vers un nouveau commencement...
Jusqu’à un certain point, la religion holocaustique  signale l’abandon du monothéisme par le judaïsme, puisqu’aussi bien  chaque être juif est un petit Dieu ou une petite Déesse en puissance.  Ainsi, Gilad Shalit est le Dieu ‘innocence’, Abe Foxman est le Dieu  antisémitisme, Madoff est le Dieu de l’entourloupe financière, Greenspan  est le Dieu de la « bonne économie ». Lord Goldsmith est le Dieu du  ‘feu vert’, Lord Levy est le Dieu du recueil de fonds, Wolfowitz est le  Dieu du nouvel expansionnisme américain et l’Aipac et l’Olympe américain  où les êtres humains américains élus viennent demander la pitié et le  pardon pour le fait d’être Goyim et d’oser, à de rares occasions, dire  la vérité sur Israël.
La religion holocaustique est le stade ultime dans la  dialectique juive ; c’est la fin de l’histoire juive, car c’est la forme  la plus profonde et la plus sincère de l’ « auto-admiration ». Au lieu  d’inventer un Dieu abstrait préférant les juifs pour en faire son peuple  élu, dans la religion holocaustique, les juifs saucissonnent la moelle  divine. Le juif, tout simplement, s’élit lui-même. C’est la raison pour  laquelle l’identité politique juive ne saurait être assujettie à des  occurrences humainement contingentes. Le nouveau Dieu juif, entendre par  là « le juif », ne fait que réécrire les fables au service de la tribu,  dès que le besoin s’en fait sentir. Cela peut expliquer pourquoi la  religion holocaustique est protégée par les lois, alors que n’importe  quel autre chapitre et n’importe quelle autre narration de l’histoire  peuvent être débattus ouvertement par les historiens, les intellectuels  et tout un chacun.
On l’aura deviné : avec une telle vision du monde  intensément autocentrée, il n’y a plus beaucoup d’espace pour  l’humanité, pour la grâce ou pour l’universalisme. Personne ne sait, en  vérité, si les juifs pourront un jour guérir de leur nouvelle religion.  Mais il est crucial que tout humaniste résiste de toutes ses forces à la  religion holocaustique, qui ne peut que répandre le malheur, la mort et  le carnage.
[1] Contrairement au  Président Obama, qui a repoussé son voyage en Extrême-Orient uniquement  afin de pouvoir rencontrer le Premier ministre israélien et qui a envoyé  sa Secrétaire d’Etat calmer ses  détracteurs juifs en leur promettant davantage de confrontation avec  l’Iran, Hitler, lui, avait réagi avec fureur (sans jeu de mots !)  contre la pression juive.
* Gilad Atzmon est  écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of America.